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Métiers mondiaux du Maroc : sept nouveaux secteurs prometteurs … – Le Matin

L'Institut Royal des études stratégiques (IRES) a réalisé une étude intitulée «L'avenir des métiers mondiaux du Maroc», dont le rapport vient d’être publié. L’étude dresse un diagnostic des six métiers mondiaux du Maroc (automobile, aéronautique, textile et cuir, agroalimentaire, électronique et l’offshoring de services). Elle procède également à un examen de leur avenir à l'échelle mondiale tout en identifiant les enjeux pour le Royaume et à l'exploration de nouvelles chaînes de valeur mondiales dans lesquelles le Maroc pourrait s'intégrer et proposer des solutions pour une amélioration de la qualité de ces métiers.

«Cette étude, qui s'appuie sur une approche prospective et inclusive, s'inscrit dans la continuité des travaux de l'IRES sur la compétitivité globale depuis sa création, ainsi que sur le capital immatériel depuis 2014», soulignent les rédacteurs du rapport.

Il ressort de cette étude que les réformes et plans du Maroc (Pacte national pour l’émergence industrielle, Plan d'accélération industrielle…) ont eu un impact positif sur la perception des investisseurs internationaux envers les six métiers mondiaux du pays. Cependant, l’étude relève que de nouveaux métiers mondiaux ont été identifiés à partir d'une analyse de différents secteurs potentiels, en prenant en compte les avantages compétitifs du Maroc, les évolutions géostratégiques et les enjeux économiques et sociaux. Cette nouvelle liste proposée est composée de sept secteurs d’activité : industrie navale, industrie ferroviaire, électricité verte, chimie verte, industrie pharmaceutique, logistique et transport, artisanat et art culinaire.

Selon l’IRES, le secteur naval est considéré comme un enjeu stratégique pour la souveraineté nationale du pays et pourrait permettre d'ancrer davantage la «maritimité» du Royaume. Le Maroc devra se fixer comme objectifs stratégiques le développement d'une industrie navale de pointe (civile et militaire) en attirant des équipementiers européens pour une montée en gamme technologique, la modernisation du secteur de la réparation navale pour répondre à la demande locale et renforcer le positionnement du pays dans le pourtour méditerranéen, la modernisation des infrastructures existantes et l'augmentation de l'attractivité du pays pour les investisseurs étrangers opérant dans le domaine de la réparation navale.

En ce qui concerne l'industrie ferroviaire mondiale, le rapport souligne qu’elle est en pleine mutation technologique avec l'avènement de la digitalisation et des smart cities. Le Maroc peut bénéficier des transferts de technologies et de savoir-faire des grands industriels du secteur présents dans le pays. Il peut également devenir un prestataire mondial en développant des clusters industriels ferroviaires avec des centres de formation et des laboratoires de recherche et développement. L'objectif serait de créer un train marocain et d'étendre l'industrie ferroviaire au niveau régional pour satisfaire les demandes nationales et régionales et exporter son savoir-faire. Les innovations telles que le train à énergie solaire pourraient aider le secteur à respecter les réglementations environnementales, est-il proposé par les auteurs de cette étude.

L’étude relève en outre que le Maroc a une stratégie énergétique qui vise à diversifier son mix énergétique en utilisant des sources d'énergie renouvelables. Le pays a un potentiel important dans ce domaine et peut devenir un exportateur d'électricité verte en Afrique et en Europe grâce à des réglementations et dispositions institutionnelles favorables. Le développement de l'électricité verte aidera également à réduire la facture énergétique du pays et à augmenter son attractivité pour les entreprises étrangères. Les objectifs stratégiques à développer comprennent la réduction de la dépendance aux énergies fossiles importées et l'augmentation de la production d'électricité à partir de sources d'énergie renouvelables, ainsi que la promotion d'une industrie locale.

Le Maroc a le potentiel de devenir un leader mondial de la chimie verte en raison de sa richesse en ressources végétales et de sa position de leader dans les énergies renouvelables, estiment les auteurs. Pour rester compétitif, le pays doit intégrer les objectifs environnementaux dans le secteur de la chimie industrielle, moderniser le secteur et améliorer sa compétitivité grâce à des performances énergétiques et environnementales supérieures, est-il proposé. Le pays doit également développer de nouvelles filières environnementales et de recyclage, ainsi qu'un cadre juridique pour la R&D et l'innovation dans la production propre.

L'autre métier à développer est l'industrie pharmaceutique en acquérant une souveraineté sanitaire et en captant les activités de recherche et développement externalisées par les grands groupes. L’étude relève que le Maroc est équipé au niveau législatif et institutionnel pour consolider sa compétitivité. Il peut viser la fabrication des médicaments génériques, soutenir le développement de nouveaux types de médicaments et développer l'immunothérapie pour améliorer l'accès aux soins des malades les plus démunis à l'échelle nationale et continentale. L'appui public et des investissements en recherche et développement ainsi qu'une fiscalité favorable peuvent améliorer l'intégration locale et l'exportation en la matière.

Autre secteur visé, celui de la logistique et du transport qui offre, selon l’étude, de bonnes opportunités aux pays en développement, mais nécessite des infrastructures aéronautiques, maritimes et routières, une stabilité politique et une organisation efficace. Le Maroc, étant proche du grand marché européen, a la possibilité de devenir un acteur mondial dans ce domaine. Les enjeux stratégiques à développer sont la compétitivité en termes de coûts et de délais, la réduction des coûts logistiques en Afrique subsaharienne et la création de la connectivité entre l'Afrique et les marchés mondiaux, est-il souligné.

En dernier lieu, les rédacteurs du rapport insistent également sur le secteur de l'artisanat et l'art culinaire qu’ils présentent comme ayant un grand potentiel. Les objectifs stratégiques proposés incluent la structuration du secteur de l'artisanat, le développement de la formation et de la transmission des savoir-faire, la valorisation de l'humain en tant que capital immatériel, la création de marques pour les produits d'artisanat dans les domaines de l'habillement et du cosmétique, et l'orientation des subventions vers des productions destinées à l'usage cosmétique ou compléments alimentaires, comme les caroubiers et les algues.

En plus de ces nouveaux métiers, le rapport de l’IRES en la matière se termine par des propositions et orientations stratégiques pour favoriser l'intégration du Maroc dans l'économie mondiale et améliorer sa compétitivité. Ces propositions comprennent notamment la création de politiques publiques pour valoriser les impacts économiques et sociaux des métiers mondiaux, la mise en place d'un cadre gouvernemental pour guider les acteurs politiques et économiques, la promotion d'une stratégie globale de promotion du capital humain, scientifique et technologique, l'encouragement de l'installation d'écosystèmes industriels innovants 4.0 et décarbonés, et la saisie des opportunités offertes par les accords avec divers pays.

Lire aussi : Métiers mondiaux du Maroc : comment passer d’une destination «Best cost» à une destination «haut de gamme»

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