Uncategorized

Anas Guermouj, artiste visuel, Portrait d'une étoile montante – quid.ma

Anaimer particulièrement ‘’questionner, zoomer sur ces expressions poétiques que l’on trouve à l’arrière des camions et des camionnettes. » C’est ce qu’il appelle « la poésie populaire ».
 
 
A 24 ans, il a déjà tant de choses à nous raconter. Originaire d’Er-Rachidia, Anas Guermouj a le don de vivre, de se déplacer dans l’espace comme une abeille en quête du frais nectar. Ce jeune artiste visuel, n’a aucun adjectif qui puisse le décrire : «  Un adjectif qui me décrit ? Non. Je suis quelqu’un qui aime voir la vie en rose. Tout simplement », nous lance-t-il dans sourire radieux.
2016. Dès l’obtention de son Bac en Arts Appliqués, Anas savait déjà qu’il n’a qu’une seule voie toute tracée : devenir artiste. En 2017, les portes de l’Institut National des Beaux-Arts, lui ont été généreusement ouvertes. Un rêve tant attendu. Un lieu sacré dont il  rêvait depuis son jeune âge. Histoire de peindre le monde, lui donner sens, par le biais de l’art. 

Son morceau du jour : Brian, interprété par le chanteur britannique Alfa Mist, en cours, Anas vient d’irriguer ses belles plantes. « Outre l’art visuel, je suis passionné de la botanique. Dans ma chambre, où que j’aille, je crée mes propres vases, où je sème des grains de fleurs »,
« Albert Camus n’avait-il pas dit que si le monde était clair l’art ne serait pas ? », se demande ce lecteur assidu des Fleurs du mal et de Rainer Maria Rilke. « Les fleurs du mal de Baudelaire, et Lettres à un jeunes poète, m’entrainent de la rage », dit-il. 
Et la rage exigeant une considérable marge de liberté, Anas fait de cette valeur l’essence même de l’art. « Être artiste c’est être libéré. Je ne peux être productif sans une bonne marge de liberté. Elle fait partie intégrante de l’art », avoue celui qui veut rompre avec l’ère du « classicisme académique ».
« Je suis né à Er-Rachidia. J’ai fait mes études à Tétouan. J’ai passé une longue période à Kénitra. Je vis actuellement à Martil, au nord du Maroc», s’enorgueillit ce nomade dans l’âùe qui vient d’achever une formation à Ben Guerir, à l’Université Mohamed VI Polytechnique. «  La formation que j’ai passée à l’UM6P, au sein de MAHIR Center, m’a fortement marqué », précisant que « durant cette période, je n’ai gaspillé aucune seconde. J’ai tant apprécié ces belles énergies positives qui m’ont doté de beaucoup de motivation et de bon sens ».
Pour le jeune artiste, le voyage est une forme de « socialisation ». « Quand on voyage, quand on rencontre beaucoup de gens, on crée des réseaux. Des relations. Des liens », rappelle celui qui vient de participer à une résidence d’artistes à Lille, en France, et de poursuivre, l’air comblé : «  grâce au voyage, on découvre d’autres cultures. C’est fascinante une culture qui nous est étrangère. C’est une grâce divine. Voyager ? C’est ça l’objectif d’être artiste en fin de compte », tranche-t-il le ton engagé.
Pour lui, il faut avoir du temps pour tout. Passionné de design industriel et de l’esthétique des véhicules, il avoue son manque d’expériences et d’efficacité. « Outre le design industriel qui me fascine, je suis fort passionné par l’esthétique des véhicules », expliquant aimer particulièrement ‘’questionner, zoomer sur ces expressions poétiques que l’on trouve à l’arrière des camions et des camionnettes. » C’est ce qu’il appelle « la poésie populaire ».
Anas est pleinement reconnaissant à Hassan Echahir. Artiste visuel et professeur à l’Institut National des Beaux-arts à Tétouan. « Il m’a dérivé sur le chemin de tout ce qui est populaire au Maroc », se réjouit Anas qui a déjà participé à de grands événements à l’UM6P. Il a contribué, dit-il, avec sa rigueur et son perfectionnisme, à la réussite de deux expositions et un événement phare de MAHIR Centre, à savoir la 4ème édition de NABNI. 
En principe, tous les jeunes devront être actifs. C’est pour cette saine raison qu’Anas, n’a eu de cesse, depuis l’obtention de son diplôme des Beaux-Arts en 2021, de chercher de nouvelles opportunités. Septembre 2022, admis à MAHIR Centre à l’UM6P. Juillet 2023, l’expérience a pris fin. Aujourd’hui, Anas « travaille sur l’écriture, la calligraphie, la poésie et la philosophie populaires », avec « la Fondation Montresso, (voir www.montresso.com ), basée à Marrakech», dans le cadre de la résidence d’artistes « jardin rouge ». La formation en développement humain et animation culturelle qu’il a dû passer à MAHIR Center, lui a été bénéfique, « car elle promeut la communication, l’autonomie et le travail collectif », souligne-t-il.
Grâce à ses multiples voyages, à son enthousiasme et sa créativité, Anas a eu des opportunités. Il a hésité à  nous  faire part du nombre exact de ses expositions et résidences. Le nombre lui échappe. Il se veut modeste ce jeune artiste aux yeux souriants naturellement et au visage inspirant. « En 2022, j’ai fait ma première exposition à la Gallery Kent à Tanger ». D’autres villes ont aussi abrité les œuvres d’Anas, comme Marrakech et Tétouan.
Les artistes voyagent. Anas ne transgresse pas la règle. Il veut se faire les siennes. A Lille, en France, il a participé à une résidence d’artistes, début Avril. « J’ai eu cette chance. La résidence a duré presque une semaine. C’était dans le cadre du Festival International de la vidéo mapping. Une technique que j’adore », raconte celui qui veut réhabiliter la poésie populaire, « dans le sens de donner de nouvelles compositions ».
Pour Anas «  les gens n’accordent aucun intérêt à cette forme d’art », et il faut qu’il leur montre, non pas son art à lui, mais l’art de ces conducteurs et ces chauffeurs qui recourent à des proverbes et des combinaisons poétiques fascinantes, pour orner leurs véhicules.  «  Fe’l 3aqba nssani, w fe’l wta tssennani, 3ich b’3zzek wllla jib dépannage thzek », cite ce passionné de  la route, des  voitures et du drift.
Son morceau du jour : Brian, interprété par le chanteur britannique Alfa Mist, en cours, Anas vient d’irriguer ses belles plantes. « Outre l’art visuel, je suis passionné de la botanique. Dans ma chambre, où que j’aille, je crée mes propres vases, où je sème des grains de fleurs », raconte celui qui aime cuisiner en écoutant du jazz ou  du Gnawa. 
Durant son voyage en France, Anas a été étonné : « Ce qui m’a vraiment marqué en France, c’est l’importance que les Français accordent à la culture. Chez eux, la culture est quelque chose du quotidien », explique cet artiste qui aimerait que « le Maroc atteigne ce stade en investissant davantage dans la culture ».
Ce perfectionnisme et cet amour de la vie, Anas les doit à son père. « Mon idole ? C’est décidément mon père», tranche-t-il le cœur gonflé d’amour, et de poursuivre : «  c’est lui qui m’inspire. Surtout dans la vie. J’adore comment il vit, voit les choses, comment il crée de l’ambiance dans la maison, comment il me motive, comment il parle au gens, c’est pour moi un incontournable exemple Lah y’twel Omrou », conclut-il le ton adouci. 
Anas se prépare à une exposition qui aura lieu en septembre prochain au Maroc. Quant à ses expositions à l’étranger, « ce n’est toujours pas confirmé ! », conclut celui qui veut marier arts visuels et audiovisuel. Bon courage !
Tout ce qu’il faut savoir avant de commencer la journée, abonnez-vous !
Quid.ma est un espace pluriel. Notre engagement n’est pas l’objectivité, elle est relative. Mais l’honnêteté : séparer clairement l’information du commentaire. C’est le respect que l’on doit au lecteur pour se faire sa propre opinion. Articles, décryptages, dépêches et sujets plus légers seront au rendez-vous. L’information est un combat de tous les jours. Ses armes : Le mot juste, l’image qui parle, la photo qui a du sens.

source

مقالات ذات صلة

اترك تعليقاً

لن يتم نشر عنوان بريدك الإلكتروني. الحقول الإلزامية مشار إليها بـ *

هذا الموقع يستخدم خدمة أكيسميت للتقليل من البريد المزعجة. اعرف المزيد عن كيفية التعامل مع بيانات التعليقات الخاصة بك processed.

زر الذهاب إلى الأعلى