Uncategorized

Guerre Israël-Gaza : vers un tournant dans la région ? – RTBF

Guerre Israël-Gaza
Pour voir ce contenu, connectez-vous gratuitement
L’attaque terroriste du Hamas en terres israéliennes de ce samedi 7 octobre bouleverse les équilibres qui prévalaient jusqu’alors. Tant dans ce que constitue le conflit israélo-palestinien que dans la région, et plus globalement dans la diplomatie internationale. Une attaque du Hamas qui suscite une riposte d’une ampleur sans précédent de la part d’Israël avec par exemple la mobilisation de 300.000 réservistes. Le gouvernement israélien a déjà annoncé un blocus total de la bande de Gaza qui sera donc coupé d’électricité, d’eau et de gaz. Une réponse qui, elle aussi, pourrait bien contribuer à rebattre les cartes.
Une chose est désormais acquise, le conflit israélo-palestinien, un temps mis en arrière-plan, vient de revenir sur le devant de la scène. Et les craintes d’un effet domino dans la région se font entendre. Avec quelles conséquences ? Impossible de prédire l’avenir. Mais impossible non plus de miser sur la poursuite du statut quo.
Après des décennies de relations gelées entre les pays du monde arabo-musulmans et l’Etat hébreu, on assistait depuis 2020 à une détente, voire dans certains cas à un réchauffement des relations.
En effet, la signature des accords d’Abraham, dès 2020, avait lancé les processus de normalisation entre l’Etat hébreu et les Emirats Arabes Unis, le Barhein, le Maroc et le Soudan. Pendant un temps se posait la question de qui serait le prochain des pays arabes à se rapprocher d’Israël. Et le prochain sur la liste n’était autre que l’Arabie saoudite. Il y a encore quelques semaines, le prince héritier, Mohammed Ben Salmane affirmait sur la chaîne Fox News que l’Arabie saoudite et Israël se rapprochaient chaque jour d’une normalisation de leurs rapports.
Il faut dire que l’objectif premier de l’Arabie saoudite est de faire aboutir sa stratégie 2030 “pour garantir la transition économique de son royaume”. Et pour cela, “il faut un Moyen-Orient qui soit le plus apaisé possible et qui puisse attirer les investisseurs étrangers”, analyse Didier Leroy, chercheur à l’Ecole royale militaire et à l’ULB.
Mais voilà qu’avec cette attaque, le Hamas a encore plus terni sa réputation au niveau international. De plus, cette attaque a “a minima provoqué un ralentissement de cette dynamique de rapprochement entre l’Arabie saoudite et Israël et a maxima provoqué sa paralysie”, souligne Didier Leroy. Il sera désormais plus compliqué pour le royaume saoudien de poursuivre ses négociations avec l’Etat hébreu. Le coût politique d’un tel rapprochement a beaucoup trop augmenté.
Le prince héritier, Mohammed Ben Salmane a d’ailleurs réaffirmé “son soutien au peuple palestinien” pour “une paix juste et durable”, auprès de Mahmoud Abbas, président de l’autorité palestinienne.
De plus, les accords de normalisations avec Israël et les pays arabes, actés ou en voie de négociation pourraient être totalement détruits sous “la pression des opinions publiques”, “si ce que nous connaissons aujourd’hui, tourne au carnage à Gaza, ce qui, hélas, fait partie des probabilités”, indique Bertrand Badie, professeur émérite des Universités de Science Po Paris, auteur de “Pour une approche subjective des Relations internationales”. Il estime que “les opinions publiques auront un rôle extrêmement déterminant” dans la poursuite de la détente ou non des pays arabes avec Israël. Plus largement, c’est donc la perspective d’un Moyen-Orient apaisé qui est aujourd’hui menacé.
Pour beaucoup d’observateurs, certes, l’attaque menée par le Hamas n’a pas été déterminée par cet éventuel accord entre Israël et l’Arabie saoudite mais il a clairement été un paramètre pris en compte. “Selon moi, le jeu des accords d’Abraham était un jeu dangereux voire pervers. Parce que c’était un jeu dont la grammaire consistait à nier et mettre sous la table le dossier palestinien comme moyen de résoudre le problème. […] Quand un problème se pose, il ne peut pas être résolu sans que les acteurs concernés puissent dire leur mot. Et d’un certain point de vue, ce qu’a fait le Hamas de façon épouvantable, c’est de rappeler que le problème palestinien était toujours intact”, analyse Bertrand Badie.
Pour Hasni Abidi, directeur du Centre d’Etudes et de Recherches sur le monde arabe et méditerranéen, le Hamas a fait un calcul dangereux face au “désengagement du monde arabe et surtout de certains Etats qui ont signé les accords d’Abraham”. Un jeu qui consiste à engager de nouvelles alliances dangereuses que ce soit du côté syrien, que ce soit du côté du Hezbollah ou du côté iranien”.
Depuis, plusieurs Etats du monde arabe tentent d’éteindre l’incendie. L’Egypte, l’Arabie saoudite et le Qatar, affirment multiplier les contacts pour mettre fin à l’escalade. De son côté, l’Iran, qui est l’acteur rival de l’Arabie saoudite dans la région, réaffirme son soutien au Hamas tout en continuant de niant toute implication dans les attaques terroristes de ce 7 octobre 2023.
D’un côté, l’attaque du Hamas a mis à l’arrêt aux différents processus de normalisation des relations des pays arabes avec l’Etat hébreu. De l’autre, la crainte d’un embrasement de la région est montée d’un cran.
Et à cet égard, c’est la position du Hezbollah, groupe armé libanais, qui est particulièrement scrutée. Rappelons que, comme le Hamas, le Hezbollah est classé comme organisation terroriste par l’Union européenne.
Pour l’heure, le Hezbollah joue la prudence. Mais c’est une prudence relative et incertaine. Tout comme le Hamas, le Hezbollah est soutenu par l’Iran. L’Iran qui considère l’Etat hébreu comme son principal ennemi. Le Hezbollah, lui, est considéré comme la bête noire d’Israël.
Pour l’heure, quelques affrontements ont eu lieu entre le Hezbollah et Tsahal, les services israéliens. Le Hezbollah a bombardé deux casernes israéliennes en réponse à la mort de trois de ses membres. Et trois salves de roquettes ont été tirées ce mardi depuis le sud du Liban vers Israël. Les Etats-Unis ont averti dans la soirée le mouvement chiite libanais de ne pas ouvrir un deuxième front contre Israël, après celui ouvert par le Hamas palestinien depuis la bande de Gaza.
Mais pour l’heure, le Hezbollah reste prudent. “Il n’a aucun intérêt à se précipiter dans le feu”, analyse Bertrand Badie. Et pour cause, le Liban est plongé dans une grave crise économique. Précipiter le pays dans une guerre avec Israël par-dessus semble bien trop coûteux. Tout d’abord, le peuple libanais pourrait ne pas pardonner cela au groupe armé.
Et au cœur de la crise politique libanaise, “le Hezbollah mise essentiellement sur son insertion dans le jeu politique libanais et peut-être, demain, sur sa prise totale ou partielle du pouvoir à Beyrouth. Et donc s’engager de manière trop forte et trop directe dans une confrontation avec Israël risque de différer et même d’anéantir ses plans”, détaille Bertrand Badie.
Mais quelle que soit la position du Hezbollah, selon Bertrand Badie, l’attaque du Hamas aura des répercussions sur une recomposition régionale. Et le Liban sera nécessairement touché par cette recomposition. “Le pari du Hamas est de dire : ‘en portant des coups aussi violents à l’Etat d’Israël, on va rebattre les cartes et on va obliger les puissances à sortir de leur discrétion habituelle et les forcer à agir sur la scène israélo-palestinienne’. Si ce résultat est atteint et si Israël est amené à faire un certain nombre d’annonces sur les négociations, le Liban sera immédiatement touché. Cela jouera même sur l’équation gouvernementale libanaise. De même pour l’ensemble des Etats voisins”, détaille, le professeur émérite de Science Po Paris.
Néanmoins, ce qui pourrait changer la donne, et ce qu’Hezbollah observe de près, c’est la façon dont réagit la Cisjordanie face à la riposte israélienne. Et de manière générale, la façon dont l’opinion publique des pays arabes réagit. Selon, Didier Leroy, “le Hezbollah scrute minutieusement le paysage des grandes villes de Cisjordanie et des villes mixtes juives et arabes. Il y a deux scénarios qui se dessinent : soit la police israélienne et l’Autorité palestinienne parviennent à maintenir le calme dans les rues de Jénine, Tulkarem ou encore de Ramallah. Dans ce cas-là, ce serait plus risqué pour un acteur comme le Hezbollah de se lancer dans la mêlée et de risquer un retour de flamme israélien qui dévasterait le Liban”.
Le second scénario, qui serait un autre extrême, “c’est si l’appel à initier une 3e intifada lancée très clairement par le Hamas au début de l’opération devait vraiment être suivi. Si l’on voit un soulèvement anti Autorité palestinienne en Cisjordanie et une vague de violence politique dans les villes mixtes qui polariserait très fortement certaines villes d’Israël. À ce moment-là, Israël serait encore plus affaibli. Et cela pourrait être une fenêtre d’opportunité pour le Hezbollah”, détaille le chercheur de l’école royale militaire.
Pour Bertrand Badie, il y a un autre élément majeur qui ébranle les positions des Etats dans la région et au-delà. C’est que précisément les Etats, Israël en tête, font face “à des organisations qui ne sont pas des Etats et qui ne suivent pas le modèle classique des stratégies étatiques. Ce qui, de ce point de vue, crée les conditions d’une conflictualité totalement nouvelle et inédite et qui rendent difficiles une réponse militaire et une négociation”. Et d’ajouter, “on a appris dans l’histoire à faire la guerre entre États, à négocier entre États. On n’a jamais su comment se comporter face à des organisations qui ne sont pas des États”.
Dans cette configuration, la distinction entre civils et militaires n’existe plus, “d’où les tragédies auxquelles nous avons assisté ce samedi et d’où ces répliques qui indifférencient civils et combattants comme c’est le cas à chaque riposte d’Israël sur Gaza”, dit Bertrand Badie.
Le problème, c’est que la plupart des États de la région, mais aussi de la communauté internationale se sont retirés du jeu Israélo-palestinien et ont donc laissé la place à ses organisations. “Ils n’ont donc plus beaucoup de leviers pour pouvoir agir sur la scène régionale. La plupart des États sont dépossédés de ressources diplomatiques, politiques et même militaires, et de ce fait, on est dans une situation d’extraordinaire”.
Bien démunis, les États de la communauté internationale ont été rappelés à l’existence toujours vivace du conflit israélo-palestinien. Sommés de réagir en quelque sorte.
Et il s’avère que “la question israélo-palestinienne a toujours été parmi les dossiers les plus polarisants sur le plan international et ce qui vient de se dérouler aux abords de Gaza est un élément qui va encore davantage exacerber cette division par rapport à ce conflit israélo-arabe qui dure déjà maintenant depuis plusieurs siècles”, souligne Didier Leroy.
Côté occidental : les États-Unis ont commencé à envoyer de l’aide militaire à Israël et à rapprocher leur groupe aéronaval en Méditerranée. Une réunion d’urgence des ministres des Affaires étrangères de l’Union européenne a été convoquée ce mardi. L’UE a suspendu son aide au développement aux Palestiniens. La France et l’Espagne ont exprimé leurs oppositions à cette suspension de l’aide.
L’Egypte, l’Arabie saoudite et le Qatar, affirment multiplier les contacts pour mettre fin à l’escalade. L’Iran s’est placé en première ligne du soutien à l’offensive du Hamas, tout en rejetant les accusations sur son implication.
Moscou a jugé “élevé” le risque de l’entrée de “forces tierces” dans le conflit.
Le patron de la Ligue arabe, Ahmed Aboul Gheit, a assuré que son organisation rejetait la violence “des deux côtés”. Les ministres arabes des Affaires étrangères se réuniront ce mercredi au siège de la Ligue arabe au Caire.
Inscrivez-vous aux newsletters de la RTBF
Tous les sujets de l'article
Selon la BBC, un général de l’armée israélienne a donné des détails sur ce qu’il appelle un "massacre" au kibboutz…
La résurgence qu’a connu le conflit israélo-palestinien ce week-end a donné lieu à un débat quant à la teneur des…
Suivez-nous sur les résaux sociaux
Copyright © 2023 RTBF

source

مقالات ذات صلة

اترك تعليقاً

لن يتم نشر عنوان بريدك الإلكتروني. الحقول الإلزامية مشار إليها بـ *

هذا الموقع يستخدم Akismet للحدّ من التعليقات المزعجة والغير مرغوبة. تعرّف على كيفية معالجة بيانات تعليقك.

زر الذهاب إلى الأعلى
مصرى ينيك امه muarab.net سكس بنات مصرية bf vs gf porndorn.net khatrimaza full .org سكس شواذ مترجم bfxll.com فيديوهات سكس مصري chodan .com hindipornmovies.org malayalam sax com hindi xxx video com xvideostube.mobi latest telugu sex vedios bangali xnxx bigztube.mobi spank bang indian tamil nadu tamil sex video juraporn.com hot jokes two girls one boy xnxx indianvtube.com sound sex videos open bf sexy daporn.mobi porn videos of india yarisugi seikyouiku hentai4you.org hentai msngs xxxc videos erosologirls.info indian village outdoor sex صور ساخنه سكس alarab-porn.com اغتصاب امهات مترجم sexvideoindia momporntrends.com wxwwx ez2 april 25 2023 teleseryeplay.com abot kamay na pangarap sep 8 2022 bangla sex video in zoztube.mobi indian sex stories in telugu