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“Dbibina” : les «Predator files» ou l'envers troublant des relations … – Barlamane

Barlamane
Dbibna n’en revient pas ! Voici l’image d’une France singulière, mise en lumière par les révélations des « Predator Files », nom d’un logiciel-espion de grande puissance conçu et commercialisé par les sociétés françaises Nexa et Intellexa, destiné à des régimes dictatoriaux. Il a suffi d’un seul scandale, mais quel scandale !, pour voir s’évanouir comme une baudruche tous les prétendus acquis de ce pays des Lumières, des Droits de l’Homme, de la Loi et de la démocratie, aux yeux amusés des initiés qui savent, depuis longtemps, que le discours paternaliste et réprobateur des « seigneurs français » sur les « manquements aux droits de l’homme » dans les anciennes colonies n’est qu’une vaste supercherie.
Dbibina résume brièvement la situation. En 2020, la France a autorisé et même soutenu la vente à la Libye d’une arme technologique d’une puissance extraordinaire en la livrant, moyennant quelques millions de dollars, au maréchal Khalifa Haftar, accusé de crimes de guerre. Par ce biais, la France a purement et simplement enfreint l’embargo sur les armes imposé à ce pays nord-africain, en proie à la guerre civile depuis 2011.
Par cette action, la France, censée reconnaître le gouvernement d’unité nationale (GNU) qui fait consensus au niveau international, est reconnue coupable de jouer sur plusieurs tableaux en montant les factions libyennes les unes contre les autres, au mépris du droit international, des Droits de l’homme, du respect des libertés et de la vie privée. L’Hexagone fournit à Haftar un équipement de surveillance de pointe, tout en célébrant les mérites de Fayez Sarraj, l’ex-premier ministre libyen du GNU en 2019, comme l’a fait Jean-Yves le Drian, ministre français des affaires étrangères de l’époque. L’hypocrisie dans toute sa splendeur.
Jean-Yves Le Drian et Fayez Sarraj
Mais le penchant français pour Haftar ne s’arrête pas là. Si les autorités françaises avaient été alertées, en 2021, de la violation de cet embargo, le Parquet national antiterroriste (PNAT) et le ministre de l’Économie en personne n’ont pas accueilli favorablement la poursuite des investigations. Ces derniers, clairement soucieux de dissimuler certaines vérités, dirigés par un Bruno Le Maire ardent défenseur du président Macron, ont trouvé le moyen de freiner l’enquête : Le Maire n’a ni signé ni déposé de plainte à cet effet, élément pourtant nécessaire à la continuation des investigations. La situation devient critique.
Il semble que Bercy ait pris la décision de protéger Nexa, l’entreprise à l’origine des systèmes de surveillance livrés au maréchal Haftar. En garantissant la tranquillité à cette entreprise aux allures d’une succursale de la DGSE, l’État profond français a assuré discrètement la fermeture de la boîte de Pandore que représente Nexa et tous les scandales que ses contrats libyens auraient pu engendrer.
Comment expliquer le consentement de l’Élysée vis-à-vis des crimes de guerre commis par Haftar et sa milice contre le peuple libyen, sinon par les intérêts économiques colossaux qu’Emmanuel Macron et ses protégés tirent de cette alliance diabolique ? Il est d’ailleurs significatif que Macron et Haftaraient été aperçus, presque en étreinte, en juillet 2017, lors du sommet international à la Celle-Saint-Cloud, quelques mois seulement avant le Milipol organisé à Paris en novembre de la même année, lorsqu’un émissaire de Haftar a manifesté son enthousiasme pour le matériel de surveillance Nexa.
Il n’en a pas fallu davantage pour convaincre Nexa et le gouvernement français de signer un contrat de 3,3 millions d’euros avec le gouvernement Haftar en 2020 pour l’achat d’un système d’écoutes téléphoniques et du modèle Alpha Max, capable d’intercepter des communications vocales et internet dans un périmètre à portée de son antenne, avant de renouveler l’accord en 2021 avec le système très avancé MCng destiné à la surveillance des appels et d’internet.
Pendant ce temps, la justice française s’est finalement mise en action. Cependant, alors que la Libye est toujours soumise à un embargo, la direction du groupe Nexa a décidé d’adopter une pratique manifestement mafieuse, consistant à acheminer son équipement via l’Angleterre en passant par les Émirats arabes unis, afin de brouiller complètement les pistes, à la fois pour l’entreprise et son prestigieux protecteur du gouvernement français.
Ainsi, la France, donneuse de leçons à la moindre occasion, notamment lorsqu’il s’agit du Maroc, se trouve désormais confrontée à la dure réalité de son gangstérisme, butant sur le silence assourdissant de ses dirigeants qui s’emploient, dans les couloirs de Matignon et de l’Élysée, à façonner les discours destinés à la presse pour tenter, en vain, d’étouffer le feu attisé par les « Predator Files ».
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