Réconciliation géopolitique : L'évolution des relations entre la Russie et l'Afrique – Hespress Français
Les relations entre la Russie et l’Afrique connaissent un nouveau chapitre depuis l’arrivée de Vladimir Poutine au pouvoir, marqué par une intensification des échanges commerciaux et des partenariats sécuritaires accrus. Un virage stratégique qui redéfinit la géopolitique entre ces deux acteurs.
Dans son récent rapport baptisé « Les orientations stratégiques de la Russie envers l’Afrique : Une analyse à la lumière du deuxième Sommet économique russo-africain », le Centre Al Mouachir pour les Études et Recherches met en lumière l’évolution de la diplomatie étrangère russe depuis l’arrivée de Poutine au pouvoir. Au cœur de cette transformation, la politique étrangère de Moscou s’est revêtue d’un réalisme aiguisé, intimement lié aux dynamiques mondiales et aux intérêts souverains de la Russie.
C’est dans ce contexte que les première et deuxième éditions du Sommet Russie-Afrique ont émergé comme un point central des préoccupations russes envers le continent africain. L’approche réaliste qui caractérise la politique étrangère russe a gagné en évidence au cours de cette période, soulignent les analystes, notant qu’elle s’est basée sur les mouvements politiques internationaux et les objectifs nationaux de la Russie.
Lors de l’inaugural sommet russo-africain à Saint-Pétersbourg, du 27 au 28 juillet 2023, la présence marquante de 49 pays africains, dont 27 étaient représentés par leurs dirigeants les plus éminents, ainsi que les représentants des cinq principales organisations d’intégration du continent africain, témoigne du niveau élevé de confiance investi dans le Kremlin et ce, malgré les pressions exercées par l’Occident pour boycotter cet événement.
L’ampleur de cette réussite se révèle notamment dans les chiffres. En effet, près de 1.000 représentants d’entreprises étrangères, plus de 2.000 représentants russes, aux côtés de 1.100 délégués officiels et plus de 750 délégations russes ont convergé lors de ce sommet historique, dévoile le document.
De plus, pas moins de 161 accords ont été signés, couvrant des domaines clés pour l’avenir des nations. Ces accords englobent des sujets primordiaux tels que la coordination de la politique étrangère, l’amplification des échanges commerciaux et des investissements, ainsi que la collaboration industrielle conjointe.
Parallèlement, des pactes et ententes ont été conclus en vue d’une coopération renforcée en matière de sécurité des informations internationales et de lutte contre le terrorisme.
Selon le Centre, bien que certains analystes internationaux perçoivent le deuxième sommet russo-africain comme une étape de la compétition internationale et régionale en Afrique, les visions stratégiques des deux parties pour le développement des relations se dessinent clairement.
Il précise qu’en mettant l’accent sur les priorités de coopération pour les décennies à venir du XXIe siècle, ces relations reposent sur des fondations solides, forgées par des intérêts partagés. Une perspective qui renforce la base d’une coopération mutuellement bénéfique et concrète.
La même source affirme qu’il est évident que ce retour de Moscou vers l’Afrique est motivé par plusieurs facteurs. Parmi ceux-ci, l’élément idéologique semble être le moins déterminant, tandis que les facteurs économique et militaire s’avèrent plus prépondérants.
“Bien que le facteur politique soit présent, son impact géopolitique majeur sur la Russie dans la région reste relativement limité. Cette réalité se reflète dans l’adoption d’une politique de neutralité par la Russie dans les conflits africains”, ajoutent les experts.
En ce qui concerne la position du Maroc, depuis la visite royale en 2016 à Moscou, le pays a cherché à diversifier ses partenaires internationaux en explorant plusieurs marchés mondiaux. Cette orientation a été clairement illustrée par la solidité et la robustesse des relations entre Moscou et Rabat, particulièrement après les récentes déclarations russes qui consacrent le Maroc en tant que troisième partenaire de la Russie sur le continent africain, ont-ils soutenu.
Cela témoigne de la réussite du Maroc à maintenir des relations équilibrées avec les principales coalitions mondiales. Cette solidité des liens reflète l’engagement de Moscou envers une neutralité positive dans la question du Sahara marocain, une position maintenue en évitant de convier la milice séparatiste du polisario au sommet. Cette démarche peut être perçue comme l’un des avantages clés de la participation du Maroc à cet événement, concluent les analystes.
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