L'AFP, indécence des procédés et manquements réels à la rigueur … – Barlamane
Barlamane
C’est un principe reçu dans la vieille tradition journalistique que l’AFP parle au nom des cercles officiels français. De ce fait, les mauvais procédés de cette agence avec le Maroc n’étonnent plus outre mesure.
La France, qui traverse une série de crises, veut pousser Rabat à bout par une série de provocations détournées, par l’excès de quelques actes dérisoires. Prenons par exemple la nouvelle dépêche consacrée au roi Mohammed VI, rangée par l’AFP dans la rubrique «Gens, animaux et insolite». Serait-ce un acte délibéré ? L’hypothèse est apparemment vraisemblable, puisque ce n’est pas la première fois. N’a-t-elle pas fourgué une dépêche sur les manifestations du 1er mai 2023 au Maroc dans la rubrique « Guerres et Conflits », alors que la vraie guerre se déroulait ce jour-là dans la quasi-totalité des villes françaises?
Le texte, fourre-tout, mou et confus, multiplie les rapprochements douteux. Si « le roi Mohammed VI multiplie les activités publiques depuis plusieurs semaines au Maroc », c’est pour « répondre aux interrogations des médias étrangers » sur « son absence prolongée » et non parce que le roi s’acquitte de ses devoirs. Le papier, peu cohérent, reprend les remarques rebattues à la nausée sur la physionomie du monarque, sur son entourage personnel, sur sa situation médicale. L’AFP, financée par le contribuable français pour être une source crédible et un grossiste de l’information, se voit réduite à faire ses courses auprès des détaillants dont elle devait théoriquement être le fournisseur! Puiser ses sources de The Economist qui n’a pas de correspondant au Maroc et qui n’a cité comme interlocuteur dans son reportage que Hicham Mansouri qui vit en France depuis huit ans, est la pire des tortures que les instigateurs de l’article ont fait subir à la rédaction de l’AFP.
Un tissu d’anachronismes et d’approximations dans l’intention nuire
Toute cette fantasmagorie est prise au sérieux par des médias qui nourrissent un désir vague de se mêler des affaires marocaines. Cela dit, rien ne saurait excuser le cynique abus de la rumeur insolente qui déshonore le droit d’informer. Ce sont des paroles en l’air qu’aucune réalité ne soutient, des détails de nulle valeur aux yeux du moindre apprenti politique destinés à donner le change au lecteur inattentif.
Les médias français, AFP et le réseau France Médias Monde (FMM), se noient dans les contradictions les plus déconcertantes. Tantôt, on affirme que le roi seul est souverain, et que son autorité seule fait les lois. Tantôt, on affirme que des responsables de haut parage, loin d’être hommes de paille s’occupent des affaires du royaume. Les lecteurs de ces supports ne savent plus où donner de la tête.
La France n’est plus, depuis longtemps, le centre de gravité du système européen. Paris est animé de dispositions très hostiles à la nouvelle vision marocaine qui diversifie ses partenaires stratégiques. Le récit d’épanchements confidentiels échangés entre des responsables français est très révélateur sur ce sujet.
La France prétend se soucier de la direction matérielle, mais encore et surtout morale et économique du royaume mais en réalité elle lutte afin de conserver ses propres intérêts au Royaume.
Les relations entre la France et le Maroc n’ont jamais été les relations d’un tuteur et d’un pupille mais des liens entre deux pays souverains. Tandis que la masse du peuple français, taillée à merci, en est arrivée à ne plus pouvoir vivre décemment, voici l’AFP réduite à l’impuissance, au ridicule de l’impuissance : commenter les aspects privés de la vie du roi du Maroc. Il faut dire que l’intronisation de Mohammed VI en 1999 avait été accompagnée par une avalanche d’articles et de livres français qui puaient le chantage, pour le mettre sous tutelle. Tantôt le roi n’aime pas le pouvoir, tantôt le roi est malade, le roi aime se divertir etc. Sous le titre « Le dernier roi », un illuminé journaliste écrivain est allé même jusqu’à prédire la fin proche de la dynastie Alaouite. Vingt-quatre ans plus tard, le roi Mohammed VI est toujours là, souverain et pragmatique, et l’ordre successoral des Alaouites n’a jamais été aussi clair, aussi solide.
Quant aux crises sociales devant emporter le régime, l’AFP, RFI, France 24, Le Monde et d’autres en avaient annoncé des centaines. Et comme à l’accoutumée, à l’approche de la fête du trône que les marocains célèbrent le 30 juillet de chaque année, on aura droit à des reportages au vitriol, quitte à servir du réchauffé. D’ailleurs, l’AFP vient d’ouvrir le bal ce dimanche.
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