Rouen : un lycéen "exemplaire" menacé d'expulsion – France Bleu
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Une cinquantaine de personnes – élèves et enseignants – se sont rassemblées ce mardi devant le lycée Pierre Corneille à Rouen (Seine-Maritime) en soutien à un élève menacé d’expulsion.
Devant les portes du lycée Corneille de Rouen (Seine-Maritime), en ce jour de résultats du baccalauréat, les visages alternent entre sourires et anxiété. Son sourire, Anass ne le cache pas pour évoquer ses résultats du bac : “15,5 de moyenne, mention Bien“. Mais la fierté est vite assombrie par “la situation complexe“, comme il dit, dans laquelle se trouve le jeune homme et qui réunit ce mardi une cinquantaine de soutiens, enseignants et élèves.
Anass est sous le coup d’une obligation de quitter le territoire français (OQTF) qu’il s’est vu signifier “deux jours après son anniversaire, deux jours après ses 18 ans” en septembre dernier tempête maître Djehanne Elatrassi, son avocate. En effet, Anass est arrivé en France il y a cinq ans, à l’âge de 13 ans. Il est venu du Maroc avec sa mère et sa sœur. Son père vivait déjà sur le territoire français, titulaire d’un titre de séjour. Mais ses parents n’ont pas fait les démarches nécessaires auprès de l’administration pour que toute la famille soit régularisée. A sa majorité, Anass s’est donc retrouvé en situation irrégulière.
Le tribunal administratif de Rouen a confirmé la décision d’obligation de quitter le territoire en début d’année. Anass a déposé via son avocate un recours devant la cour administrative d’appel de Douai (Nord) mais en attendant le jeune homme reste expulsable à tout moment. C’est donc avec fébrilité qu’il imagine l’avenir.
“Il a été accepté à pratiquement tous ses vœux sur la plateforme Parcoursup, il a validé son choix de venir en classe préparatoire maths sup’ au lycée Corneille l’an prochain” souligne son professeur principal et professeur de physique-chimie Arnaud Batut. L’enseignant décrit “un élève exceptionnel, un modèle d’intégration, qui bosse, qui a eu les félicitations à chaque trimestre et qui n’a jamais été en retard” insiste-t-il.
Il mériterait de pouvoir poursuivre ses études en France estime le professeur tout comme son collègue de mathématiques qui lui aussi parle volontiers d’un élève “exemplaire qui a la possibilité de performer dans ses études, de devenir ingénieur et pourquoi pas de renvoyer l’ascenseur social qu’on peut lui tendre. Ce serait du gâchis de l’obliger à repartir dans son pays alors qu’il ne le souhaite pas” conclut Hugues Caron.
Et d’autant plus que ce pays n’est plus vraiment le sien. “Sa vie est ici finalement. Pour nous, il est aussi Français que nous” affirme une de ses amies proche. Et lui ne dément pas vraiment. “J’ai vécu ma vraie jeunesse en France, j’ai construit ma vie ici, j’ai tissé des liens ici, je me projette ici, mes parents sont ici, je n’ai plus de liens familiaux au Maroc” souligne le jeune homme qui ne se voit pas partir tout seul de l’autre côté de la Méditerranée.
Son avocate espère un geste de la part du Préfet de la Seine-Maritime “qui a la possibilité d’abroger la mesure portant refus de séjour et obligation de quitter le territoire français. Il bénéficie d’un pouvoir discrétionnaire de régularisation quelque soit les décisions antérieures, il peut tout à fait en faire usage” affirme maître Elatrassi.
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