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TEMOIGNAGE – Eloïse et Nabil, deux Finistériens ont "cru mourir" au … – France Bleu

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de la vie locale
Ce jeune couple franco-marocain était parti faire une visite surprise à la famille de Nabil. Ils ont vécu la peur du séisme, l’effarement face aux nombres de victimes avant de s’impliquer dans les secours pendant plusieurs jours.
Dans un jardin calme de Plogastel-Saint-Germain, deux chats se pavanent au soleil. C’est ici que nous rencontrons Éloïse et Nabil, un jeune couple franco-marocain mariés depuis un an. Elle a 20 ans, lui en a 22. Ils sont rentrés de la région de Marrakech mercredi au soir après avoir vécu une expérience très forte à la suite du violent séisme qui a frappé le pays dans la nuit du vendredi 7 au samedi 8 septembre.
Le voyage dans le village d’enfance de Nabil, Lalla Takerkoust, est déjà un moment fort : le jeune homme fait la surprise à sa famille restée au pays, il n’avait prévenu personne. “Tout le monde pleurait“, se rappelle Éloïse.
Le vendredi 8 septembre, ils sont invités à manger chez des voisins. “A 23h11, la terre a commencé à trembler, ça bougeait de partout, des cailloux tombaient” se souvient Nabil. “On voit tout le monde paniquer et les lumières s’éteignent, les femmes qui tombent par terre, on a cru qu’on allait mourir“, souffle Éloïse.
Nabil qui croit “à la fin du monde” cherche alors automatiquement sa maman “pour lui faire un dernier bisou“. Quelques jours après le séisme, le couple se remémore les sensations très particulières ressenties : “Tu ne peux pas rester droit tellement ça bouge“, explique Nabil. Ce qui a marqué Éloïse, c’est le bruit, “hyper fort, hyper grave, comme l’atterrissage d’un avion, comme si un avion était dessous tes pieds“.
Leur chance, c’est que les maisons du village de Nabil sont solides, elles tiennent. Elles ont sans doute aussi été protégées par la topographie particulière du lieu. Il y a des dégâts, des éboulis, des fissures, mais aucun mort. Ce qui n’est pas le cas à quelques kilomètres dans les montagnes. “J’ai des amis qui habitent là-haut. Ils m’ont dit que tout était cassé, qu’il n’y avait plus rien“. La voix de Nabil devient plus faible, blanche : “Le lendemain, on est monté pour voir. C’était vraiment horrible, des maisons tombées, plein de morts. Des gens, des animaux aussi. Tellement, que ça ne sent pas bon.
Dans les premières heures après séisme, c’est l’effarement : “On pense à nous d’abord, pas aux autres. Personne ne fait rien, on ne peut pas“, explique Éloïse. Puis, l’adrénaline et l’envie d’aider prennent le dessus. Le couple se joint à l’immense cohorte des sauveteurs de fortune. Ils montent vers les villages après avoir listé les besoins : “On s’est retrouvé coincé sur la route à cause d’un énorme bloc de pierre. Il a fallu tout sortir de la voiture et charger des ânes. Les animaux étaient blindés, de nourriture, de couches pour bébés“.
Nabil et son oncle s’affairent ensuite à tenter de percer un passage avec un quad, en enlevant les pierres de la route. Un travail de longue haleine : une journée entière pour nettoyer péniblement quelques kilomètres. Le jeune homme prend également un moto-cross pour emmener les médecins vers les villages. Il sort son téléphone et nous montre les images et les vidéos de leur action de fortune. Une action primordiale dans les premières heures du drame, alors que l’armée et les secours n’étaient pas encore arrivés sur la zone.
Le retour en France après cinq jours hors du temps est évidemment complexe à gérer sur le plan psychologique et émotionnel** : “J’ai laissé ma famille là-bas, c’est bizarre, j’ai une moitié de tête là-bas et une moitié ici, j’appelle ma mère toutes les cinq minutes pour voir comment ça va” explique Nabil. Éloïse de son côté se montre contente d’être rentrée même si elle est “triste de les avoir laissés dans ce pétrin“. L’image qui lui reste ? Dévaler une pente dans le noir, entourée des murs, les yeux grands ouverts. Elle en fait des cauchemars : “J’ai recommencé les terreurs nocturnes, hier soir, j’ai hurlé, j’ai cru que quelque chose s’écroulait“.
Les deux jeunes gens ont commencé leur reconstruction. Comme le Maroc. Ils seront ce dimanche devant la Maison pour Tous de Penhars pour participer à la collecte de dons.
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