Urgence climatique | Le record de 2016 sera battu d'ici cinq ans – La Presse
Consulter lapresse.ca
Liens utiles
PHOTO BERNARD BRAULT, ARCHIVES LA PRESSE
Un passant profite d’une fontaine pour se rafraîchir lors d’une canicule, à Montréal.
Selon l’Organisation météorologique mondiale (OMM), le record de 2016 comme l’année la plus chaude a de très fortes chances de tomber d’ici cinq ans. La faute à qui ? La faute à El Niño, comme le chante Plume Latraverse. Explications.
Dans sa plus récente analyse, l’OMM prévoit qu’il y a 98 % de chances qu’au moins une année entre 2023 et 2027 dépasse l’année la plus chaude jamais enregistrée, en 2016. Avec le même degré de certitude (98 %), les scientifiques de l’OMM s’attendent aussi à ce que la moyenne quinquennale pour 2023-2027 soit supérieure à celle des cinq dernières années. On estime par ailleurs qu’au cours de cette période, il y a 66 % de chances que la température moyenne sur Terre dépasse de 1,5 oC le niveau enregistré à la fin de l’ère préindustrielle.
« Les systèmes de prévisions se sont beaucoup raffinés ces 10 dernières années, ils sont de plus en plus robustes », précise Alain Bourque, directeur général du consortium Ouranos, spécialisé dans l’étude des changements climatiques au Québec. Selon lui, le plus récent rapport de l’OMM « confirme numériquement ce à quoi on s’attend pour les prochaines années dans la communauté scientifique ». Les chiffres du rapport intitulé WMO Global Annual to Decadal Climate Update indiquent que la moyenne de températures pour chaque année entre 2023 et 2027 se situera entre 1,1 et 1,8 oC au-dessus des températures enregistrées à la fin de l’ère préindustrielle.
Le retour du phénomène météorologique El Niño, synonyme de températures plus chaudes, jouera assurément un rôle important au cours des prochaines années. Selon les scientifiques, il y a 66 % de chances qu’El Niño fasse son apparition d’ici la fin de l’année 2023. « Le set-up est quasiment parfait pour l’arrivée d’El Niño d’ici l’hiver, affirme Alain Bourque. On est dus pour El Niño, tous les signaux sont là ! » Le scientifique fait remarquer que malgré le phénomène La Niña, qui amène des températures plus fraîches, l’année 2022 s’est retrouvée au sixième rang des années les plus chaudes depuis la fin de l’ère préindustrielle. « C’est remarquable et inquiétant », mentionne-t-il.
S’il n’y a pas encore de certitude que le chiffre symbolique de 1,5 oC de réchauffement sera atteint d’ici 2027, il y a de très fortes chances qu’on y arrive d’ici 2030, croit Alain Bourque. Or, même à 1,5 oC, les répercussions se feront sentir partout sur la planète. En 2021, une équipe de chercheurs internationaux a publié une étude dans la revue Science démontrant que les changements climatiques toucheront beaucoup plus sévèrement les plus jeunes. À partir de cette étude, des scientifiques de plusieurs universités européennes ont créé un site internet permettant de visualiser ces risques en fonction de son âge et de la région du monde où l’on habite.
Dans un scénario où le monde se réchaufferait de 2,4 oC d’ici la fin du siècle, une personne née en 2020 en Amérique du Nord sera confrontée à 35,3 fois plus de vagues de chaleur au cours de sa vie. En comparaison, une personne née en 1963 vivra seulement 8,8 fois plus de vagues de chaleur.
INFOGRAPHIE LA PRESSE
INFOGRAPHIE LA PRESSE
INFOGRAPHIE LA PRESSE
En Afrique, une personne née en 2020 sera exposée à 51,2 fois plus de vagues de chaleur au cours de sa vie. L’étude parue dans Science fait remarquer que « l’évolution de la fréquence des évènements extrêmes a relativement peu d’effet sur l’exposition au cours de la vie pour les cohortes âgées de plus de 55 ans en 2020, mais cette situation change rapidement pour les cohortes plus jeunes ».
La plus récente vague de chaleur qui a touché l’Espagne, le Portugal, le Maroc et l’Algérie était au moins 100 fois plus probable en raison des changements climatiques, a conclu une étude d’attribution du World Weather Attribution au début du mois. Selon Alain Bourque, ces études d’attribution rapides sont de plus en plus robustes et doivent être prises au sérieux. Le chercheur se désole cependant de constater qu’on doive encore mener de telles études pour prouver le rôle des changements climatiques dans ce genre d’évènement météo extrême. « Ça ferme probablement la trappe à ceux qui disent que ce n’est pas lié aux changements climatiques, mais je suis un peu attristé de voir qu’on met beaucoup d’énergie et d’argent là-dedans. »
Québec croit atteindre 60 % de sa cible de réduction des émissions de GES en 2030.
(Ottawa) Les mousses extinctrices, les cosmétiques et les emballages alimentaires qui contiennent des « produits chimiques éternels » cancérigènes pourraient être limités ou carrément interdits au Canada à la suite d’une évaluation des risques des produits par le gouvernement fédéral.
(Montréal) Même s’il s’attend à se faire « harceler » par les grands acteurs de l’industrie aérospatiale à ce sujet, le ministre de l’Économie et de l’Énergie, Pierre Fitzgibbon, reste à convaincre sur la pertinence d’accorder des blocs d’énergie pour le développement de projets de carburant durable dans le secteur aérien.
(Sydney) La bettongie à queue touffue, un rare marsupial ressemblant à un kangourou de la taille d’un lapin, revient en Australie, plus de 100 ans après avoir disparu du sud du continent.
Les cimenteries devront réduire leurs émissions de gaz à effet de serre (GES) de gré ou de force, prévient le gouvernement Legault, qui dévoilera ce vendredi le troisième « plan de mise en œuvre » de ses objectifs de lutte contre les changements climatiques.
Des députés de quatre des cinq partis fédéraux ont fait front commun en donnant leur appui à un projet de loi qui forcerait la main du système financier canadien afin qu’il participe à la lutte contre les changements climatiques. Lors d’une conférence de presse en soutien au projet de loi, jeudi, l’absence de député conservateur n’est pas passée inaperçue.
(Washington) La quantité d’eau diminue dans plus de la moitié des lacs et réservoirs du monde, menaçant une source vitale d’eau douce, selon une nouvelle étude qui attribue largement cette tendance au réchauffement climatique et à leur utilisation excessive par les humains.
(Paris) Menacée de disparition par la montée des eaux, l’île de Tuvalu, dans le Pacifique, a lancé jeudi un appel à l’aide à l’UNESCO pour sauver, avant qu’il ne soit trop tard, son patrimoine culturel et naturel.
L’empreinte matérielle des Québécois ne serait pas viable sur le plan écologique, soutient une étude de l’Institut de recherche et d’information socioéconomiques (IRIS). Gros plan sur une analyse imparfaite qui soulève des questions pertinentes.
(Hostens) Sur les berges calcinées d’un lac de Gironde (sud-ouest de la France) de petits panaches de fumée s’échappent de terre, seul indice d’un feu toujours actif en sous-sol, dix mois après les gigantesques incendies de l’été dernier.
Les fuites d’eau toxique ne sont pas le seul problème environnemental du centre de tri illégal G & R Recyclage de Kanesatake. Des inspecteurs y ont constaté des incendies sans flamme, des colonnes de fumée et des odeurs de brûlé qui émanaient des piles de détritus. Les pompiers se sont, dans un des cas, fait interdire l’accès par les propriétaires.
(Montréal et Ottawa) Alors que le gouvernement du Québec estime que le coût de décontamination du dépotoir illégal de Kanesatake « se rapproche de 100 millions de dollars », à Ottawa, le NPD réclame qu’un comité parlementaire fasse la lumière sur le « laxisme » dont aurait fait preuve le gouvernement fédéral et qui a permis que le site devienne une « véritable bombe environnementale ».
Une vague de chaleur inhabituelle pour le mois de mai qui a fait grimper les températures de 10 à 15 degrés au-dessus de la normale dans certaines parties de l’Ouest canadien devrait être considérée comme un avertissement pour se préparer à des vagues de chaleur dangereuses en dehors de la période estivale normale, selon des chercheurs.
Ottawa a annoncé lundi la tenue de consultations à l’échelle du pays afin de préparer le plan d’action du fédéral en matière de biodiversité. Le ministre de l’Environnement, Steven Guilbeault, a aussi réitéré sa volonté de présenter un projet de loi-cadre sur la biodiversité d’ici la fin de l’année.
Quelques milligrammes de l’actualité environnementale.
Pendant que les chantiers au Québec fracassent des records de production de résidus de construction, l’aéroport Montréal-Trudeau (YUL) mène des travaux quasi zéro déchet. Que ce soit pour la réhabilitation d’une piste aérienne ou à l’intérieur du gigachantier de la future station du REM, les entrepreneurs doivent recycler et revaloriser leurs résidus.
Nos applications
Contact
Services
Archives
Suivez La Presse
Légal
© La Presse Inc. Tous droits réservés.
Conditions d’utilisation| Politique de confidentialité| Registre de publicité électorale| Code de conduite