Une étude nationale sur les effets des pesticides sur la santé pour … – Aujourd'hui Le Maroc
3,57 personnes pour 100.000 habitants sont exposées à un empoisonnement chaque année
Incidence
Une étude nationale sera prochainement réalisée en vue d’établir l’incidence des effets graves ou indésirables des pesticides sur la santé humaine et l’environnement. Leur production, leur distribution et leur utilisation doivent faire l’objet d’une réglementation et d’un contrôle strict, selon l’OMS.
Le ministère de la santé et de la protection social va réaliser une étude sur l’effet des pesticides sur la santé et l’environnement. Cette enquête est destinée à identifier les pesticides et en particulier ceux utilisés en santé et hygiène publiques (PSHP) circulant sur le territoire national qui peuvent être considérés comme des «Pesticides hautement dangereux» tels qu’ils sont définis par les huit critères établis par la FAO et l’OMS.
A travers cette étude, il s’agit d’établir l’incidence des effets graves ou indésirables sur la santé humaine et l’environnement liés aux matières actives et aux formulations des pesticides et des PSHP en particulier ; établir les proportions d’intoxications liées respectivement aux pesticides toutes catégories. Il est aussi question d’établir et de valider la liste des pesticides, en particulier des PSHP, qui répondent aux critères des pesticides hautement dangereux.
Au Maroc, 3,57 personnes pour 100.000 habitants sont exposées à un empoisonnement aux pesticides chaque année selon le Centre antipoison marocain. Cela dit, il n’existe pas jusqu’à présent assez de données pour relier ces empoisonnements aux pesticides et aux PSHP en particulier. Il n’est pas également possible de répondre à la question : y a-t-il des pesticides dangereux parmi les PSHP circulant sur le territoire national ? Une étude menée par une association marocaine de toxicologie avec le soutien de l’ONG internationale «Pesticide Action Network» (PAN) a tenté d’identifier les pesticides hautement dangereux (HHP : Highly Hazardous Pesticides en anglais) parmi les PSHP autorisés par les autorités sanitaires et disposant d’une AMM.
Cette étude avait conclu qu’en 2018, 20 substances actives sont classées HHP (selon la liste PAN HHPs 2018) répartis en 259 PSHP enregistrés au Maroc. Signalons que cette nouvelle étude sera menée sur la base de l’analyse des données des 5 dernières années du Centre antipoison (CAPM), relatives aux intoxications dues aux pesticides et aux PSHP ainsi que les données des services d’urgence de deux CHR. A noter qu’une enquête de terrain sera menée auprès des personnes qui manipulent et appliquent les pesticides et les PHHP en particulier des catégories suivantes : les travailleurs agricoles ; les agents des Bureaux communaux d’hygiène ; les professionnels de santé chargés des activités de lutte anti-vectorielle. Pour rappel, les pesticides sont utilisés pour protéger les cultures des insectes, des mauvaises herbes, des champignons et d’autres nuisibles.
L’OMS estime que les pesticides sont potentiellement toxiques pour les êtres humains et peuvent avoir des effets chroniques et aigus sur la santé, selon le niveau et la voie de l’exposition. « La toxicité d’un pesticide dépend de son mode de fonctionnement et d’autres facteurs. Par exemple, les insecticides ont tendance à être plus toxiques pour les êtres humains que les herbicides. Le même produit chimique peut avoir des effets différents selon la dose, c’est-à-dire selon la quantité à laquelle une personne est exposée.
La toxicité peut aussi dépendre de la voie que l’exposition est susceptible d’emprunter (ingestion, inhalation ou contact direct avec la peau, par exemple)», explique l’OMS. Les pesticides font partie des premières causes de décès par auto-empoisonnement, en particulier dans les pays à revenu faible ou intermédiaire.
Comme les pesticides sont intrinsèquement toxiques et délibérément répandus dans l’environnement, leur production, leur distribution et leur utilisation doivent faire l’objet d’une réglementation et d’un contrôle stricts. Un suivi régulier des résidus dans les aliments et l’environnement est aussi nécessaire.
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