Un important narcotrafiquant français arrêté en Algérie – Arabnews fr
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MARSEILLE: Présenté comme un des plus gros trafiquants de drogue de France, Mohamed Djeha, dit “Mimo”, qui a commencé son ascension criminelle à Marseille, a été arrêté jeudi dernier en Algérie après des années de traque.
“C’est une très grosse prise parce que c’est quelqu’un qui peut être considéré comme le numéro 1 du trafic de drogue sur Marseille, mais il organisait également l’importation de produits stupéfiants pour d’autres régions françaises”, que ce soit du cannabis ou de la cocaïne, a commenté auprès de l’AFP une source proche du dossier: “Il fait partie des plus gros trafiquants français” et figurait sur la liste des “cibles d’intérêt prioritaire” de l’Office français antistupéfiants (Ofast).
L’interpellation a été effectuée par la police algérienne jeudi à Oran (Nord-Ouest de l’Algérie), ont précisé à l’AFP la procureure de Marseille Dominique Laurens et des sources policières, confirmant une information du Journal du Dimanche.
Le ministre français de l’Intérieur Gérald Darmanin a remercié les enquêteurs pour leur travail et “les autorités algériennes pour leur coopération”.
“Cette interpellation a eu lieu après le déplacement en mai de l’Ofast (Office antistupéfiants français, ndlr) en Algérie, puis du directeur général de la police et le directeur centrale de la police judiciaire en juin, pour évoquer la coopération entre les deux pays et notamment la situation de M. Djeha”, a indiqué à l’AFP une autre source proche du dossier.
“Les autorités judiciaires françaises ont dénoncé les faits (pour lesquels il a été condamné en France, ndlr) à l’Algérie pour qu’il puisse être jugé sur place”, a ajouté cette source, récusant a priori toute possibilité d’extradition pour ce quadragénaire qui possède la double nationalité franco-algérienne.
Né le 21 septembre 1981 à Béjaïa (250 kilomètres à l’est d’Alger), Mohamed Djeha Idri, 41 ans, surnommé “Mimo” mais aussi parfois “Papipaolo” ou “Suarez”, faisait l’objet d’un mandat d’arrêt depuis 2019 après une condamnation à une peine de 10 ans de prison dans une vaste affaire de blanchiment de trafic de stupéfiants à Marseille, à la cité de La Castellane.
Assassinat
Il avait aussi été condamné en mai de cette année, en son absence, à 30 ans de réclusion criminelle par la cour d’assises d’Aix-en-Provence, reconnu coupable d’avoir commandité un assassinat commis sur l’autoroute A55 près de Marseille en 2017.
De nombreux quartiers de la deuxième ville de France sont gangrénés par le trafic de drogue – majoritairement du cannabis – et les guerres pour le contrôle des points de vente sont de plus en plus meurtrières.
En 2022, une trentaine de personnes ont perdu la vie dans des règlements de compte liés au trafic. Depuis le début de cette année, 23 personnes ont été tuées, dont une mère de famille, qui pourrait être une victime collatérale, le 10 mai.
Les victimes sont en général de jeunes hommes, parfois des adolescents, situés en bas de l’échelle des trafics, les grands chefs, comme Mohamed Djeha, se cachant à l’étranger, au Moyen-Orient, au Maghreb ou en Espagne.
«Entre Dubaï, l’Algérie et le Maroc»
“Depuis 2018 et le premier procès, ‘Mimo’ ne résidait plus en France. On savait qu’il voyageait entre Dubaï, l’Algérie et le Maroc”, raconte à l’AFP une source proche du dossier.
Ce n’est que récemment que les enquêteurs ont eu la certitude qu’il s’était établi en Algérie et qu’il évitait Dubaï par peur d’y être arrêté puis remis à la justice française.
Depuis quelques années, l’Ofast s’est fixé comme priorité de traquer les gros trafiquants, souvent basés à l’étranger, grâce notamment à un “pôle renseignement” d’une trentaine de personnes, avec quelques succès de taille.
En mars 2021, un autre trafiquant considéré comme un baron de la drogue sur le territoire français, le Franco-Algérien Moufide Bouchibi, avait été arrêté à Dubaï puis transféré en France. Quelques mois plus tard, un homme soupçonné de piloter un important trafic de drogue à Marseille, Hakim Berrebouh, avait lui aussi été arrêté à Dubaï et remis à la justice française.
Plus récemment, Karim Harrat alias “Rantanplan”, un Marseillais recherché pour une série d’homicides en bande organisée perpétrés entre 2018 et 2020 en lien avec le trafic de stupéfiants et qui avait fui à Dubaï puis au Maroc, a été extradé vers la France.
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BEYROUTH: Un nombre croissant d’enfants, dont certains n’ont que six ans, sont envoyés par leurs parents chercher du travail au Liban, alors que les familles luttent pour se procurer les biens de première nécessité dans un contexte d’aggravation de la crise économique, selon un rapport de l’Organisation des nations unies (ONU).
Plus de 10% des ménages ont été contraints d’envoyer leurs enfants chercher du travail, un chiffre qui s’élève à 25% dans la population du pays, qui compte 1,5 million de réfugiés syriens. Des études ont montré que de nombreux enfants qui devraient commencer à entrer en école primaire sont désormais forcés de travailler.
L’enquête indique que 15% des ménages ont complètement déscolarisé leurs enfants, contre 10% l’année dernière, et que 52% ont réduit leurs dépenses d’éducation, contre 38% l’année précédente.
Edward Bigbeder, le représentant de l’Unicef au Liban, déclare que l’effondrement économique engendrait une situation «insupportable et désespérée» pour les enfants. «La crise complexe qui s’aggrave affecte leur moral, nuit à leur santé mentale et menace d’anéantir leur espoir d’un avenir meilleur.»
Le rapport indique que la pression économique pèse également sur la santé mentale des parents, ce qui se répercute sur la manière dont ils traitent leurs enfants.
Parmi les parents, 60% indiquent avoir ressenti un besoin urgent de crier sur leurs enfants, et 20% ont éprouvé une colère intense qui a failli déboucher sur des violences physiques au cours des deux semaines précédant la réalisation de l’enquête, précise l’Unicef.
De telles conditions «nuisent gravement à la santé mentale des enfants, 70% des personnes qui s’occupent d’eux déclarant que leurs enfants semblent anxieux, stressés et perturbés», selon le rapport. Près de la moitié d’entre eux ont souligné que leurs enfants semblaient extrêmement tristes ou se sentaient fréquemment déprimés.
L’Unicef a également constaté que 75% des ménages ont réduit leurs dépenses de santé, contre 60% l’année dernière. Quarante pour cent d’entre eux ont été contraints de vendre des biens, soit deux fois plus que l’année dernière.
L’organisation ajoute que les lacunes du «système de protection sociale et l’accès limité aux services de base, en particulier à l’éducation et à la santé, font qu’il est plus difficile pour les familles de faire face à la crise».
Elle exhorte le gouvernement libanais à «accélérer la mise en œuvre de la stratégie nationale de protection sociale récemment élaborée, qui comprend des plans visant à fournir des subventions sociales à ceux qui en ont besoin, notamment les familles les plus vulnérables et celles qui élèvent des enfants».
L’Unicef appelle également le gouvernement à «établir des réformes et des politiques nationales afin de garantir que tous les enfants, en particulier les plus vulnérables, aient accès à une éducation complète et de qualité».
Les deux cent mille réfugiés palestiniens du Liban subissent également une pression énorme, précise Philippe Lazzarini, directeur de l’Office de secours et de travaux des nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA).
«Le désespoir des réfugiés palestiniens au Liban est indescriptible», rapporte-t-il. «Les niveaux de pauvreté parmi les réfugiés palestiniens atteignent 80%.»
«Le mois dernier, l’UNRWA a ouvert treize postes d’agents sanitaires. Nous avons reçu au moins trente-sept mille candidatures, y compris de la part de réfugiés titulaires de diplômes universitaires.»
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com
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WASHINGTON: L’armée de l’air américaine renforce sa présence au Moyen-Orient afin de contribuer à la lutte contre les défis croissants résultant des activités des adversaires régionaux et internationaux dans la région, selon un chef militaire américain.
Le lieutenant-général Alexus Grynkewich, commandant de la 9e armée de l’air, a déclaré lors d’une réunion d’information tenue mercredi et à laquelle assistait Arab News, que le déploiement ce mois-ci de chasseurs F-22 Raptor américains dans la région avait pour but de fournir une force supplémentaire face à toute menace de l’Iran ou de la Russie, en Syrie ou ailleurs.
Les Raptors, du 94e escadron de chasseurs basé en Virginie, s’intégreront aux forces existantes de la coalition au sol et dans les airs, ajoute-t-il.
«Ce déploiement est destiné, du côté américain, à démontrer notre engagement envers nos partenaires et la capacité des États-Unis à apporter une puissance de combat écrasante à tout moment», précise M. Grynkewich.
Il s’agit également d’une démonstration de force et de dissuasion en réponse à l’armée de l’air russe, qui opère actuellement dans l’espace aérien syrien, indique-t-il.
Les Raptors escortent de nombreux partenaires régionaux des États-Unis lors de missions aéroportées, souligne Alexus Grynkewich. Les États-Unis ont récemment mis à jour leur stratégie de défense nationale au Moyen-Orient, qui a subi un «changement de cap» et se concentre désormais sur «l’interopérabilité, les exercices conjoints complexes et l’intégration des armes et des valeurs».
La 9e armée de l’air fait partie du Commandement central des États-Unis, dont la zone de responsabilité englobe le Moyen-Orient. Le Commandement central et les forces armées saoudiennes ont récemment mené un exercice militaire multilatéral, baptisé «Eagle Resolve», avec les forces armées d’autres États membres du Conseil de coopération du Golfe (CCG).
M. Grynkewich qualifie de «solides» les relations militaires entre les États-Unis et l’Arabie saoudite. Il souligne qu’il rencontre régulièrement ses homologues du Royaume pour discuter des moyens de renforcer les liens militaires et la coordination régionale.
Il décrit l’accord récent entre l’Arabie saoudite et l’Iran sur la normalisation des relations diplomatiques comme un «développement positif» dans les efforts visant à désamorcer les tensions dans la région.
«J’estime qu’il est très positif que les pays communiquent et qu’ils aient des relations diplomatiques, cela leur permet de résoudre leurs différends», affirme Alexus Grynkewich. «Ce type de rapprochement et de réconciliation est, à mon avis, toujours le bienvenu.»
Dans le cadre des efforts déployés par les États-Unis pour intégrer les forces militaires de la région à leurs propres missions et systèmes d’armes, M. Grynkewich explique que les forces américaines avaient mené d’importants exercices utilisant les bombes lourdes GBU-38 Join Direct Attack Munition et, pour la première fois dans le cadre de missions d’entraînement réelles avec des partenaires, l’AGM-158 Joint Air-to-Surface Standoff Missile, un missile de croisière à longue portée de 453 kg.
Alexus Grynkewich ajoute que les forces américaines restent engagées dans la lutte contre Daech dans la région, car le groupe dispose toujours de capacités opérationnelles dans certaines parties de la Syrie et de l’Irak.
Le F-22 Raptor est l’un des chasseurs tactiques de cinquième génération les plus avancés, qui combine furtivité et capacités de bombardement.
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BEYROUTH: L’envoyé spécial du président français Emmanuel Macron, Jean-Yves Le Drian, rencontre jeudi les responsables libanais pour les convaincre de s’entendre sur l’élection d’un président dans un pays en plein effondrement économique.
“C’est une mission de concertation, une mission d’écoute (..) pour faire en sorte que ce pays sorte de l’impasse politique”, a déclaré à la presse jeudi matin l’émissaire français.
Jean-Yves Le Drian, qui rencontre les représentants des différents partis politiques, a assuré qu’il venait “mener des consultations nécessaires avec tous les acteurs pour sortir immédiatement du blocage politique”.
Le Liban, en plein effondrement politique, est sans président depuis près de huit mois, le puissant Hezbollah pro-iranien et ses adversaires tentant chacun d’imposer un candidat au parlement où aucun des deux camps ne dispose d’une claire majorité. Le Parlement s’est déjà réuni à douze reprises sans succès.
Recherche d’une solution au Liban
“Je ne viens porteur d’aucune option. Je veux écouter tout le monde”, a ajouté M. Le Drian, martelant que “la solution vient d’abord des Libanais”.
Depuis 2020, la France s’est impliquée sans succès dans la recherche d’une solution au Liban et le président Macron s’y est rendu à deux reprises.
“A Beyrouth, Le Drian face à une mission (presque) impossible”, titre jeudi le quotidien indépendant francophone L’Orient-Le Jour.
“Pas de grands espoirs fondés sur la visite de Le Drian”, écrit pour sa part le quotidien Al- Akhbar, proche du Hezbollah, s’attendant à une vacance présidentielle prolongée.
L’émissaire français a rencontré mercredi soir dès son arrivée le chef du Parlement Nabih Berri, allié du Hezbollah, qui joue un rôle pivotal.
Jeudi, il s’est réuni avec le Premier ministre Najib Mikati, qui dirige de facto le pays, avant de se rendre auprès du patriarche maronite Béchara Raï, chef spirituel de la communauté chrétienne la plus influente, dont doit être issu le président de la République.