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Portrait – Abdellatif Ouahbi, l'avocat qui a mené une « révolution … – Article19.ma

Une pandémie qui a chamboulé le monde, une guerre intestine, des élections générales, puis une série de polémiques. Depuis son arrivée, le 9 février 2020, à la tête du Parti authenticité et modernité (PAM), Abdellatif Ouahbi a dû faire face à d’innombrables défis de taille. Mais cela n’a pas empêché cet avocat de profession de mener « une véritable révolution » au sein de la formation du Tracteur, transformant celui-ci en un parti « normal » après avoir été longtemps taxée d’ « officine politique » aux mains du Makhzen.
Né le 28 juillet 1961 à Taroudant, dans la région du Souss, Ouahbi est le descendant d’une famille de résistants contre le protectorat français. Son père était un riche commerçant soussi qui s’est engagé dans le mouvement national à Casablanca avant de déménager dans la zone de protectorat espagnol dans le nord du Royaume, où il rencontra sa future épouse rifaine.
Après l’indépendance, le père de Ouhbi a rejoint les rangs de l’Union nationale des forces populairs (UNFP) , puis de l’Union socialiste des forces populaires (USFP), et a noué des lien avec les leaders des deux partis, comme Abderrahim Bouabid et Mohammed El Yazghi.
Après avoir décroché le bac dans sa ville natale, Ouahbi est parti faire des études de droit à l’université Mohammed V de Rabat. Féru du métier d’avocat, il obtient sa licence et effectue un stage dans le bureau de Me. Ahmed Bendjelloun, un des leaders du parti de l’Avant-garde démocratique et socialistes (PADS, formation issue d’une scission au sein de l’USFP).
Les tendances gauchistes Ouahbi sont toutefois perceptibles bien avant son passage par le cabinet de feu Me Bendjelloun. Pour rappel, il avait rejoint dans un premier temps la jeunesse de l’USFP, puis s’engage en 1989 au sein de l’Association marocaine de droits humains (AMDH), avant de rallier le PADS, qu’il quitta par la suite en 1996.
Après son départ du PADS, Ouahbi prend ses distances de l’action partisane pendant des années. Il en profite alors pour construire sa carrière d’avocat brillant et de renom à Rabat. Il défend les étudiants interpellés lors des incidents dans les universités durant les années 1990, et qualifie de “sévères” les peines prononcées contre eux.
Le jeune avocat s’est fait connaître également grâce à ses fameux plaidoyers en faveur des hommes d’affaires arrêtés dans le cadre de l’opération d’”assainissement” lancée par le puissant ex-ministre de l’Intérieur, Driss Basri en 1995.
En 2010, il signe un retour gagnant dans la politique par le biais du PAM, formation politique créée deux ans auparavant. Le célèbre avocat se présente aux législatives de 2011 dans la circonscription de Taroudant sous les couleurs de son nouveau parti et accède au Parlement pour la première fois.
Mais ce n’est qu’en 2019 que Ouahbi prend une plus grande dimension politique, en lançant un mouvement rectificatif au sein du PAM contre l’ex-secrétaire général Hakim Benchamach, lequel mouvement lui permettra de prendre les commandes du Tracteurs l’année d’après. C’est donc en leader du PAM que Ouahbi aborde les élections du 8 septembre 2021, où il arrive deuxième avec 87 sièges, juste derrière le grand vainqueur, le Rassemblement national des indépendants (RNI) et ses 102 sièges, et loin devant ses rivaux islamistes du Parti de la justice et du développement (PJD), lourdement sanctionnés par les urnes (13 sièges, contre 125 en 2016).
Sur le plan interne, Ouahbi opère une profonde autocritique afin d’évaluer le parcours du PAM qui, depuis sa création en 2008 par l’ami et conseiller du Roi, Fouad Ali Himma, était toujours perçu comme un “parti de l’État”, ou “parti des consignes”. Le nouveau secrétaire général avait donc pour mission de faire du fameux Tracteur un parti “normal”.
Ce revirement va également toucher le rapport du PAM avec le PJD. Initialement crée pour contrer les islamistes, l’avocat qui a mené une « révolution » au sein du PAM et leur barrer la route, un net changement de discours s’opère lentement avec Ouahbi. Ce dernier qualifie même son rival de “parti nationaliste” qui travaille dans le cadre de la Constitution, ouvrant même la porte au dialogue et à la coopération entre les deux entités.
Ouahbi va encore plus loin dans la mutation identitaire du PAM, et appelle à une “détente” politique au Maroc en réclamant la libération des détenus du Hirak du Rif de 2017 et le respect de la démocratie et des droits de l’homme. En parallèle, il n’hésite pas à faire du RNI son nouvel adversaire politique avant les élections du 8 septembre 2021, attaquant même son président, Aziz Akhannouch, par rapport à une affaire de distribution d’aides par le biais d’une association durant la campagne électorale.
Mais le climat de tension entre les deux hommes finit par s’estomper quelques semaines après l’annonce des résultats, alors que les deux partis forment le trio de la majorité gouvernementale aux côtés du Parti de l’Istiqlal.
Et Ouahbi finit par hériter du portefeuille de la Justice dans le gouvernement présidé par Akhannouch. Cela n’empêchera pas pour autant le PAM et son leader de se montrer critiques envers le chef de l’exécutif, notamment sur la question de la hausse des prix des produits de premières nécessité.
Article19.ma

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