Stress Hydrique: Une experte plaide pour des solutions alternatives au dessalement de l'eau – Hespress Français
Les stratégies actuelles, qui visent principalement à investir massivement dans les infrastructures et le dessalement, « ne sont viables ni sur le plan financier ni sur le plan environnemental » indique un récent rapport de la Banque mondiale.
Le document intitulé « Aspects économiques de la pénurie d’eau au Moyen-Orient et en Afrique du Nord : Solutions institutionnelles », se penche effectivement sur la gravité de la problématique de l’eau la région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord (MENA). Il propose des solutions comme les réformes nécessaires à mener selon les experts de la Banque Mondiale pour faire en sorte que les Institutions en place assurent une meilleure gestion de l’attribution des ressources en eau au regard des besoins concurrents.
Dans une réponse écrite à une question parlementaire sur le thème des « dommages environnementaux aux procédés de dessalement de l’eau de mer« , et dont Hespress détient une copie, la ministre de la Transition énergétique et du Développement durable, Leila Benali, avait souligné que des projets en la matière « sont en cours d’élaboration conformément aux exigences législatives nationales en matière d’environnement ».
« Une étude d’impact environnemental et social systématique est également en cours afin de s’assurer que tous les objectifs de qualité des usines de dessalement soient atteints« , a-t-elle encore dit, notant en outre que « les mesures nécessaires à prendre pour protéger l’environnement, que ce soit en phase de réalisation ou d’exploitation« , sont clairement définies dans le cahier de charge.
Ladite étude devrait évaluer les impacts potentiels sur l’environnement marin. Il sera délivré à cet effet, un certificat d’agrément environnemental ainsi que le carnet de tolérance environnementale qui l’accompagne.
A cet égard, Nadia Hmaity, chercheure et militante écologiste marocaine, fondatrice du Think Tank Clean transition Morocco, a expliqué à Hespress fr que « la technologie de dessalement de l’eau de mer est devenue malheureusement dans un contexte de pénurie d’eau, une solution malgré qu’elle ait été pointée par de nombreuses études scientifiques et de recherche internationales et nationales ».
« Ces dernières ont démontré que les périmètres de ces projets sur l’environnement marin souffrent de déséquilibre et présentent certains défis relatifs à la préservation de l’écosystème marin », a-t-elle ajouté.
Nadia Hmaity ajoute à ce propos que « c’est pour cela qu’en tant que société civile soucieuse de l’environnement et en tant que militants écologistes, nous demandons à ce que les études d’impact sur l’environnement soient faites de la manière la plus rigoureuse à des fins de solutions pérennes avec une vision durable qui puisse préserver la richesse marine pour les générations actuelles et futures tout en apportant des réponses quant à la pénurie d’eau« .
Aussi dans cet esprit, la chercheure appelle à « envisager des solutions alternatives aux procédés de dessalement de l’eau de mer qui dépendent à la fois de la préservation et de l’exploitation des eaux de surface, comme la technique dite de captation, ou par le phénomène de condensation. La technique de dessalement d’eau de mer est très onéreuse et ses procédés coûtent très chers au niveau des installations mais également au niveau énergétique qui lui, se doit de rester propre ».
« Il faudrait alors, que cette technologie repose sur la consommation et l’utilisation de l’énergie propre et renouvelable et non fossile d’une part. Par ailleurs, pour ce qui est de la question de l’entretien, malheureusement certains investissements peuvent très bien être perdus dans des installations gigantesques qui, à cause du manque de ce dernier justement, endommagent leur environnement et peuvent connaître certains incidents jusqu’à parfois ne plus fonctionner », a encore indiqué Nadia Hmaity.
La fondatrice du Think Tank Clean transition Morocco conclura en affirmant que « le Maroc a une place de choix en matière d’innovation dans la recherche de solutions aux crises climatiques malgré qu’il soit un pays africain qui souffre des changements et répercussions climatiques sans y avoir contribué significativement. L’Afrique ne pollue qu’à hauteur de 5% et pourtant elle souffre dans ce contexte de changement climatique. C’est dans ce sens que nous, militants écologistes, demandons à ce que d’autres technologies moins onéreuses et plus propres soient privilégiées à celles du dessalement de l’eau de mer« .
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