Séisme d’Al Haouz : le commentaire incongru de Benkirane fissure le PJD – Le Matin
Pour Saad Dine El Otmani, les partisans de ce discours commettent au moins trois erreurs. Premièrement, ils font preuve d'audace envers Dieu en parlant en Son nom et en prêtant à l’Être suprême telle action ou telle intention, sachant que personne ne peut ni n’a le droit de le faire, écrit-il. Deuxièmement, une telle interprétation porte préjudice aux milliers de victimes et de blessés qui ne portent aucune responsabilité dans la survenue du séisme. «C'est un destin qu'il faut subir avec compassion et dignité dans le respect total pour les victimes». Troisièmement, s’adonner à ce genre de réflexion détourne de l'obligation consistant à réconforter les rescapés et les familles des victimes, à faire preuve de solidarité et à aider ceux qui ont besoin de secours.
L’article de M. El Otmani, dont l’érudition en matière de fikh n’est pas à prouver (il est auteur de plusieurs livres en la matière et il a siégé par le passé au bureau exécutif de l'Association de la Rabita des oulémas de Dar Al Hadith Al Hassania), sonne comme un rappel à l’ordre pour M. Benkirane, qui visiblement n’a pas pris la peine de le lire avant de «commettre» son communiqué du 24 septembre dernier.
Après le tollé provoqué par le communiqué du secrétariat général du PJD, Abdelilah Benkirane a fait une sortie via la chaîne TV du parti pour mieux expliciter sa pensée et préciser les nuances inhérentes au rapprochement fait entre le châtiment divin et le séisme du 8 septembre. À cet égard, il a tenu à souligner qu’en parlant de «péchés», il ne parlait pas des victimes ou des rescapés auxquels il «voue respect et compassion». «J’ai dit que les catastrophes POURRAIENT être expliquées par les péchés. En tant que musulman, en cas de drame, on répète : nous sommes à Allah et à Lui nous retournons. Retourner à Allah c’est se remettre en question. Et ça, tout musulman doit le faire dans l’heur et le malheur», a-t-il souligné.