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Séisme au Maroc : Quel impact sur le secteur touristique ? – 20 Minutes

Économie Quel impact pour le tourisme après le séisme au Maroc ?
tremblement de terre A moyen et long terme, le séisme survenu au Maroc dans la nuit de vendredi à samedi ne devrait pas trop affecter l’activité touristique, indispensable à la santé économique du pays
Le Maroc a connu, dans la nuit de vendredi à samedi, le plus important séisme de son Histoire. Le bilan humain est terrible : un dernier bilan provisoire, ce lundi après-midi, faisait état d’au moins 2.500 morts. Le coût des réparations est, lui, estimé à au moins un milliard d’euros. Mais en dépit de cette tragédie, « il y a relativement peu d’annulations touristiques », indique Jean-Pierre Mas, président des entreprises du voyage.
Il faut dire que le secteur du tourisme, en constant essor à travers la planète, pèse « aujourd’hui tellement que même les catastrophes naturelles ne l’atteignent plus », note Ulrike Schuerkens, anthropologue et professeure à l’université Rennes-2, spécialiste des questions de développement dans les pays du Sud.
Les exemples de cette résilience extrême ne manquent pas. En 2015, un tremblement de terre d’une magnitude de 7,8 frappe le Népal, faisant plus de 8.000 morts dans le pays. Dès l’année suivante, le toit du monde retrouve une fréquentation touristique dans ses normes (753.000 arrivées en 2016, contre 790.000 en 2014, d’après les données de la Banque mondiale). Idem pour le tsunami au Japon de 2011, ayant fait plus de 15.000 morts. Sur l’année, le pays garde 72 % de sa fréquence touristique de 2010. Dès 2012, il retrouve la même fréquentation qu’en 2010. Depuis, le nombre de visiteurs s’envole. De 8,3 millions de visiteurs en 2012, le Japon est passé à 31 millions en 2019.
Autre exemple avec la Thaïlande, après le tsunami de décembre 2004, plus grosse catastrophe naturelle du XXIe siècle avec plus de 250.000 personnes disparues en Asie. Malgré tout, la Thaïlande accueillera davantage de touristes en 2005 qu’en 2003, et le total ne cesse là aussi de s’envoler : 10 millions en 2003, 40 millions en 2019.
Danièle Küss, ancienne cheffe du pôle Développement international du tourisme au ministère des Affaires étrangères, se remémore des études faites sur l’impact de cette catastrophe : « Dans les jours et les semaines qui suivent, il y a eu bien sûr une baisse de la consommation touristique, notamment parce que les infrastructures étaient touchées. Mais les voyageurs sont très vite revenus. L’Office national du tourisme a conclu qu’aucune catastrophe n’était en mesure d’inverser à moyen et long terme les flux touristiques. »
Même confiance dans le temps pour Jean-Pierre Mas. « Ce genre de catastrophe est évidemment un drame, mais pour le secteur touristique, l’impact est souvent de très courte durée. Au bout d’un-deux mois maximum, la fréquentation au Maroc reviendront comme avant », prédit-il. Les conséquences devraient être encore moindres dans le cas présent, selon Didier Arino, directeur du cabinet Protourisme, « puisque les bâtiments touristiques ont fait preuve de leur efficacité sismique. Il y a extrêmement peu de blessés chez les touristes et très peu de dégâts pour les infrastructures. »
Aucun aéroport n’est à l’arrêt, tout comme l’écrasante majorité des hôtels de Marrakech. Depuis la France, un seul vol pour le Maroc a été annulé suite au tremblement de terre – une liaison RyanAir Beauvais-Marrakech en début d’après-midi samedi –, et aucun vol retour. Dans un communiqué, le Syndicat des Entreprises du Tour Operating (Seto) a recommandé ce week-end « que les programmes continuent de se dérouler pour les clients actuellement dans les structures hôtelières de Marrakech ».
Et même si la Médina, le coeur touristique de la ville, a subi des dommages, « Marrakech a une telle réputation et une telle aura qu’elle devrait continuer à attirer », estime Ulrike Schuerkens. D’autant que la saison touristique marocaine dure jusqu’en avril, renchérit Jean-Pierre Mas, ce qui laisse du temps. Et le Maroc en aura bien besoin : le secteur tourisme représente 7 % de son PIB et était de retour en forme après les difficiles années Covid. Au premier semestre 2023, + 92 % de fréquentation et + 69 % de recette par rapport à l’an passé, selon l’office du tourisme du pays.
« Le choix des voyageurs de venir quand même est nécessaire au Maroc pour garder son économie et se remettre le plus vite de ce drame », estime Didier Arino. Une mission loin d’être impossible. « Ce n’est pas un hasard si la fréquentation a explosé en Thaïlande quelques années après le tsunami, conclut Danièle Küss. Non seulement ce genre de drame donne un impact médiatique très fort au pays, susceptible d’attirer du monde, mais c’est aussi l’occasion de reconstruire mieux les zones touchées et de développer leur attrait touristique. » Le Maroc s’attendait à accueillir cette année 13 millions de touristes étrangers, autant que son année record de 2019, dont plus de 4 millions à Marrakech.
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