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Retraite : et si l'Etat mettait la main à la poche ? – Ecoactu






La hausse de la dépendance démographique des séniors, l’évolution du marché du travail et du chômage qui freine l’élargissement de la base des adhérents, le chantier de la couverture sociale, la situation financière des caisses de prévoyance… sont autant d’éléments et bien d’autres qui posent avec acuité la question de la réforme des régimes de retraite au Maroc.
Un chantier enclenché depuis plus de dix ans, mais qui est telle une course de relais où chaque gouvernement passe le témoin au suivant sans que nul n’ose franchir la ligne d’arrivée.
Fort heureusement, le gouvernement actuel s’est porté volontaire pour crever cet abcès, tant qu’à prendre des décisions impopulaires, pourquoi s’arrêter en si bonne voie. Il faut lui reconnaître qu’il ne peut plus y être autrement.
D’ailleurs, le dernier rapport d’Otrago (Observatoire du travail du gouvernement), consacré à la réforme de la retraite au Maroc, a salué l’approche positive adoptée par le gouvernement en matière de réforme des systèmes de retraite, en inscrivant cette réforme sur l’agenda du dialogue social, précisément dans l’accord du 30 avril 2022, dans une démarche de concertation avec les différents partenaires économiques et sociaux.
Pour autant, le même rapport reproche l’omerta sur les résultats de l’étude actuarielle relative à cette réforme des régimes de retraite, qui est le pivot de concertation, et dont le grand public ignore les détails.
Une réforme menée à huis clos ? Au regard de l’urgence de la situation et le risque imminent pour la pérennité des caisses de prévoyance, mais également vu les enseignements tirés de ce qui se passe en France à ce même sujet de réforme des retraites, il est aisé de penser que le gouvernement tente d’arriver à un accord global, ficelé, dans un climat de sérénité sans que le public n’y mette son grain de sel ou de sable, c’est selon.
L’autre reproche fait à l’actuel exécutif, qui, faut-il rappeler prendre un train en marche, est qu’il a fait l’impasse sur la responsabilité de l’Etat dans le dysfonctionnement structurel des régimes de retraite, en ne versant pas ses cotisations ainsi que sur la problématique de la pension militaire causée par une ardoise de 7 milliards de DH.
Autre point et non des moindres, la question des placements pour améliorer la rentabilité, qui ne figure pas dans la liste des propositions apportées par le gouvernement.
Autant de points qui probablement trouveraient des réponses dans un dialogue plus élargi, sociétal et pas uniquement social. Et qui permettrait également à d’autres intervenants de contribuer à une solution plus globale et en assurer la plus large adhésion.
Et en évoquant les différentes contributions, le rapport d’Otrago liste une série de propositions dont la première est d’engager la responsabilité de l’Etat pour qu’il assume le non-paiement de ses cotisations pour la période 1959-1997 et la plus-value qui en découle, soit de plus de 25 milliards de dirhams.
Aussi, la réforme de la retraite appelle des réformes globales et simultanées de la caisse de compensation, ainsi que du système fiscal, notamment en matière d’impôt sur le revenu des salariés et des fonctionnaires, ainsi que, l’amélioration du tarif national de référence, pour s’assurer que la réforme n’affecte pas le pouvoir d’achat des retraités.
Et bien qu’un tel chantier nécessite d’adopter une réforme progressive conformément à un programme de réforme à moyen terme d’au moins 10 ans afin de mettre en œuvre une réforme globale et durable ; Otrago estime nécessaire d’éviter la déperdition de temps et enclencher la mise en œuvre de la réforme globale d’ici 2024 au plus tard.
Concernant la politique de placement, le gouvernement gagnerait à reconsidérer les lois régissant la gestion des réserves des fonds de pension de manière à augmenter le rendement de 8 ou 9% par an et à améliorer leur contribution au financement de l’économie nationale. Y compris la suppression de l’exclusion de la Caisse nationale de sécurité sociale de la gestion de ses fonds de réserve, afin de lui permettre d’augmenter sa rentabilité, de remédier au problème de déficit et d’accroître la pérennité de ses réserves.
D’autres points restent en suspens notamment le seuil minimum de retraite de sorte à préserver la dignité et le pouvoir d’achat des retraités, ou encore l’impératif d’exempter les salariés et fonctionnaire de plus de 55 ans de tout impact d’une réforme anticipée, en privilégiant les tranches d’âge les plus jeunes.
Il est certain que la diversité des régimes de retraite rend la tâche encore plus difficile pour l’exécutif, mais il faut croire que toute décision implique en premier lieu les adhérents, qu’on gagne à mettre dans la confidence, et la confiance.






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