Reportage vidéo : sur le chantier des frégates de défense et d … – Meretmarine.com
Après le Gustave Gendron, premier des nouveaux navires de sauvetage hauturiers de la SNSM, nous vous proposons aujourd’hui un nouveau reportage vidéo dans la série « Vincent vous embarque ». Cette fois, cap sur la Bretagne, pour une immersion dans le chantier Naval Group de Lorient. Des bureaux d’études à la forme de construction, en passant par les ateliers, nous allons découvrir comment sont conçues et réalisées les frégates de défense et d’intervention (FDI) destinées à la flotte française et aux marines étrangères, à commencer par la Grèce, premier client international de cette nouvelle génération de bâtiments de combat. Une véritable aventure humaine et technique.
Pour accompagner ce reportage, nous vous proposons ci-dessous un article complet détaillant les capacités et innovations que ces nouvelles frégates vont apporter :
C’est en 2017 que ce programme a été lancé par la France, avec un double objectif : remplacer les cinq frégates légères furtives du type La Fayette, mises en service entre 1996 et 2001 au sein de la Marine nationale et, dans le même temps, permettre à Naval Group, après les frégates lourdes du type FREMM, de proposer sur le marché international une nouvelle plateforme plus compacte et dotée des dernières technologies, en particulier dans le domaine de la numérisation des systèmes.
Nommée Amiral Ronarc’h, la tête de série a vu sa première tôle découpée le 24 octobre 2019, son premier bloc étant mis sur cale le 16 décembre 2021. Moins d’un an plus tard, le 7 novembre 2022, la coque était mise à l’eau et le bâtiment, après sa sortie de la forme de construction de Lorient, rejoignait l’un des quais d’armement du chantier pour recevoir sa mâture intégrée et poursuivre son achèvement. Repassée depuis en cale sèche pour des travaux sur sa coque, la nouvelle frégate débutera ses essais en mer au second semestre en vue d’une livraison en 2024 à la Marine nationale.
Deux jours après sa mise à l’eau, l’Amiral Ronarc’h sortant de la forme de construction le 9 novembre 2022.
Vue des futures FDI françaises et grecques.
La seconde unité de cette série, en cours d’assemblage, est la première destinée à la Grèce, qui a commandé en 2022 trois FDI, le contrat comprenant une option pour une quatrième. Nommée Kimon, la première frégate grecque devrait être mise à l’eau en octobre prochain pour une livraison prévue début 2025 à la marine hellénique, qui réceptionnera sa seconde FDI, le Nearchos, dès le second semestre de la même année. A partir de la troisième unité, la cadence de production s’accélère en effet, Naval Group allant passer d’une livraison par an à une livraison tous les six mois. Ainsi, la seconde FDI française, le futur Amiral Louzeau, doit rejoindre la flotte française début 2026 et la troisième FDI grecque, le Formion, fin 2026. Suivront d’ici le début des années 2030 les trois autres frégates françaises (Amiral Castex, Amiral Nomy et Amiral Cabanier) dont les dates de livraison dépendront des commandes enregistrées à l’export par Naval Group.
La première FDI grecque en cours d’assemblage à Lorient.
Vue des futures FDI grecques.
Longues de 121.6 mètres pour une largeur de 17.7 mètres et un déplacement de près de 4500 tonnes à pleine charge au neuvage, les FDI sont plus grosses et beaucoup plus puissantes que les La Fayette, unités de 125 mètres de long pour 15.4 mètres de large et environ 3800 tpc. Par rapport aux FREMM (142 x 20 mètres, 6000 tpc), dont Naval Group a livré huit exemplaires à la Marine nationale entre 2012 et 2022 et deux autres au Maroc (2013) et à l’Egypte (2015), les nouvelles frégates sont plus compactes mais leurs capacités seront globalement équivalentes, voire supérieures dans certains domaines.
C’est avec ces frégates que la révolution numérique va pleinement s’installer sur les bâtiments de combat. Fini les calculateurs et baies informatiques dédiés à chaque grand système, comme le système de combat (CMS) ou le système intégré de management de plateforme (IPMS). Premières frégates digitalisées, les FDI s’appuient sur une architecture informatique de nouvelle génération, la quasi-totalité de la puissance de calcul embarquée étant concentrée dans deux data centers. Elle est ensuite employée au profit des différents systèmes sous la forme d’applications. Ce changement complet de paradigme présente plusieurs avantages, comme une grande facilité à intégrer de nouveaux logiciels ou équipements numérisés, à une époque où la technologie évolue à grande vitesse. Ce sera donc un atout crucial pour permettre à ces bateaux d’évoluer très vite et, ainsi, rester au meilleur niveau tout au long de leur durée de vie, soit une trentaine d’années au moins. Cette architecture va aussi offrir une puissance de calcul plus importante pour les différents systèmes et répond à l’un des grands enjeux du moment : la cyberdéfense.
La FDI est en effet nativement conçue, « by design » comme on dit dans le jargon, pour résister aux attaques informatiques, avec des défenses passives et actives, le tout étant géré par un nouveau dispositif développé par Naval Group : le système de management de la cybersécurité (CyMS). Ce dernier offrira à l’équipage une vue centralisée en temps réel des informations sur l’état cyber du bâtiment. Cela, par la récolte des informations en provenance des équipements et leur analyse fine au regard des modes de fonctionnement du navire, permettant la détection d’attaque sur les systèmes. Mis à jour en permanence par des experts en cyberdéfense du ministère des Armées en collaboration avec les équipes spécialisées de Naval Group, le CyMS aura pour mission de surveiller l’ensemble des systèmes informatiques du bord, détecter d’éventuelles intrusions par l’analyse continuelle du réseau et proposer à l’équipage des mesures pour réagir en cas d’attaque. Avec différentes options et conséquences induites (par exemple l’indisponibilité de telle ou telle installation pendant une durée donnée) tenant compte de la situation opérationnelle et tactique du bâtiment. Une fois la décision prise par l’opérateur, le logiciel applique de manière automatique le suivi des actions de remédiation en direction des équipements concernés.
De plus, si l’attaque est trop complexe, une liaison dédiée permettra à des spécialistes à terre d’aider les marins à contrer cette agression informatique. Le recours à des data centers facilite la défense contre les menaces cyber, y compris physiquement, puisqu’il sera beaucoup plus aisé de contrôler l’accès à seulement deux cœurs informatiques plutôt qu’à des dizaines de systèmes et baies répartis à travers la plateforme et qui constituent autant de points potentiels d’entrée et de vulnérabilités. A ce titre, les phases les plus redoutées par les militaires sont les arrêts techniques, lorsque des centaines de personnes de dizaines de sociétés viennent assurer la maintenance des équipements. Avec le risque de voir un ou plusieurs intervenants effectuer volontairement ou non une connexion avec un outil infecté, comme une clé USB. Des procédures très strictes ont d’ailleurs été mises en place ces dernières années par la Marine nationale et Naval Group afin de prévenir ce risque lors des périodes d’entretien des bâtiments.
Comme c’est le cas avec les frégates d’ancienne génération, l’ensemble du système est parfaitement redondé, cette fois sur la base des deux data centers, qui se trouvent au centre de réseaux distincts et étanches. Ces cœurs informatiques sont situés dans des locaux protégés à deux endroits séparés du bateau, l’un à la base de la mâture et l’autre à l’arrière de la frégate. En cas de panne majeure ou d’avarie, la frégate peut continuer de combattre en s’appuyant sur un seul data center.
La numérisation des FDI s’étend évidemment à tous ses systèmes, qui peuvent grâce à la puissance informatique embarquée être exploités au maximum de leur potentiel. Ce changement radical de l’architecture informatique des frégates répond d’ailleurs à la problématique de l’augmentation significative des flux de données et des besoins de connectivité par la démultiplication des échanges en réseau, la numérisation des équipements (comme la guerre électronique et le radar) qui permet de démultiplier les informations, l’accroissement de leur nombre à bord, ainsi que des puissances de calcul accrues nécessaires aux systèmes de nouvelle génération.
C’est le cas par exemple pour le radar principal des FDI, le Sea Fire, qui pourra émettre de manière quasi-permanente à 360 degrés, nécessitant par conséquent une coordination très poussée avec d’autres moyens de détection et de recueil de renseignement, afin notamment de ne pas réduire les capacités de la guerre électronique passive. Seule la numérisation permettra un bon fonctionnement en tandem. Un autre exemple de l’impérieux recours à la puissance de ces architectures informatiques est celui de la lutte anti-sous-marine. Les FDI vont en effet bénéficier du nouveau système Bluescan de Thales, qui offre un traitement multistatique. Grâce au recours à l’intelligence artificielle et à la fusion de l’ensemble des données fournies par les sonars du bâtiment, mais aussi de moyens déportés (hélicoptère, avions de patrouille maritime, drones…), ce système augmentera sensiblement les capacités de détection sous la surface de l’eau en agrégeant et analysant les signaux acoustiques recueillis par différents moyens.
Bien d’autres applications numériques s’appuieront sur la puissance des data centers, comme les systèmes Sentinel (guerre électronique) et Aquilon (communications) de Thales. Autre exemple, les marins des FDI auront à leur disposition le nouveau logiciel de communication interne Partner-C et son interface Comtics, imaginée pour les jeunes marins habitués à utiliser des smartphones. Ils auront ainsi, en plus des postes de communication fixes, des unités portables (mobiles ou tablettes) personnalisables et sécurisées avec diverses applications. Celles-ci auront trait au travail mais aussi aux périodes de repos. Les marins pourront ainsi accéder à des services multimédia (des flux vidéo et données générés à bord jusqu’au web et réseaux sociaux publics si la situation opérationnelle le permet), chatter avec leurs collègues ou simplement se connecter à tout type de radio militaires ou communications par satellite. Le tout étant évidemment sécurisé et conçu pour traiter la menace cyber.
Le PSIM des FDI avec à sa base le Central Opération, puis en allant vers le haut un salle état-major et des locaux techniques, l’un des deux data-centers, le local des quatre panneaux fixes du radar Sea Fire, les quatre antennes de l’IFF, les systèmes de caméras SVOP et SIDOP pour la surveillance visuelles panoramique, puis le radôme pouvant accueillir un radar de contrôle du drone aérien, qui supporte également le mâtereau accueillant un radar de navigation et des moyens de guerre électronique.
La plupart des capteurs de la frégate sont intégrés dans une mâture unique, une première pour la marine française. Celle-ci reprend le concept PSIM (Panoramic Sensors and Intelligence Module) développé par Naval Group et dont les premiers exemplaires ont été produits pour les corvettes du type Gowind vendues à l’export. Ce module est réalisé indépendamment de la coque, sur la laquelle il est embarqué juste après la phase de mise à l’eau et de sortie de la forme de construction.
Le PSIM, qui se présente sous la forme d’une imposante structure en acier, aluminium et composite de 10 mètres de côté à sa base, 42 mètres de haut et 150 tonnes, regroupe en un même ensemble l’essentiel des capteurs et moyens de communication (soit quelques 60 antennes), le Central Opérations, une salle pour un état-major embarqué, l’un des deux data-centers, ainsi que les locaux techniques associés. Cette architecture permet notamment d’offrir une « vue » dégagée à 360 degrés pour le radar principal et les systèmes de guerre électronique. Le mât unique facilite aussi l’intégration des équipements et évite les interférences électromagnétiques entre les capteurs. Et il permet des gains sensibles sur les délais de construction puisque la mise au point des systèmes ne dépend pas de l’état d’avancement de la coque, et vice-versa.
L’assemblage du flotteur (coque) et la réalisation du PSIM sont menés de manière indépendante.
Ainsi, Naval Group estime à 12 mois la réduction globale des délais de production grâce au PSIM. D’autant que toute la phase de mise au point et de test des équipements a au préalable été conduite sur une plateforme d’intégration à terre (SIF) implantée au SESDA, un site spécialisé de la DGA à Saint-Mandrier, près de Toulon. Le mât de la FDI y a été implanté avec ses équipements, dont le radar Sea Fire, afin de valider son fonctionnement, les performances des capteurs et leur bonne cohabitation en situation opérationnelle (en particulier les problématiques de compatibilité électromagnétique entre équipements) via une intense campagne d’essais conduite à partir de 2019.
La mâture FDI installée à Saint-Mandrier (© MER ET MARINE – VINCENT GROIZELEAU)
Le Site d’expérimentation des systèmes de défense aérienne (SESDA) de la DGA à Saint-Mandrier.
Tous les capteurs ont ainsi été testés indépendamment puis ensemble à Saint-Mandrier avant d’être intégrés à Lorient. C’est aussi le cas pour la partie logicielle du système de combat, développée par le site varois de Naval Group à Ollioules et testée ensuite au SESDA pour être corrigée en fonction des essais et scénarios de mise en œuvre (face notamment à de véritables moyens navals et aériens mobilisés par la DGA). Ce n’est qu’après leur qualification que les logiciels sont intégrés à Lorient.
Le chantier morbihannais de Naval Group se charge ensuite de tester une nouvelle fois l’ensemble à partir du PSIM, mais comme la plupart des éléments sont dérisqués en amont, l’intégration et les essais vont beaucoup plus vite. Et, surtout, comme on l’a dit plus haut, cette approche permet de décorréler la construction du flotteur de celle du PSIM, les éventuels retards de l’un n’impactant pas l’avancée des travaux sur l’autre, tout en facilitant les opérations sur chacun.
On notera que, de la même manière, tous les systèmes de management et logiciels liés à la conduite du bateau, sa propulsion et la sécurité à bord, ont eux aussi déjà été testés sur une plateforme d’intégration dédiée, à Lorient. Ainsi, l’achèvement et les essais du bâtiment devraient aller beaucoup plus vite qu’auparavant.
La plateforme d’intégration de Lorient dédiée aux systèmes de conduite et de propulsion des FDI.
Pour en revenir au PSIM, le module de l’Amiral Ronarc’h est sorti de son atelier lorientais à l’automne 2021 et a été testé durant de nombreux mois avec ses différents systèmes, avant d’être embarqué sur la frégate quelques jours après sa sortie de la forme de construction en novembre 2022.
Un PSIM en cours de fabrication au chantier Naval Group de Lorient en avril 2023.
Le PSIM de l’Amiral Ronarc’h à Lorient en septembre 2022.
Embarquement du PSIM sur l’Amiral Ronarch en novembre 2022, juste après la mise à l’eau de la coque.
Développé par Thales, ce radar de nouvelle génération sera l’atout maître des FDI en matière de surveillance de leur environnement. Premier radar français multifonctions entièrement numérique à antennes actives et panneaux fixes, il est conçu pour la défense étendue du navire contre des menaces aériennes et de surface, conventionnelles, asymétriques ou émergeantes, y compris les missiles antinavires supersoniques et les missiles balistiques. Capable de suivre et d’identifier simultanément jusqu’à un millier de pistes, le Sea Fire, au-delà de la surveillance, sert à la poursuite des cibles, la désignation d’objectifs et la conduite de tir des missiles antiaériens, si besoin jusqu’à l’interception. Ses performances lui permettent selon ses concepteurs de pouvoir, le cas échéant, gérer l’engagement simultané de plusieurs dizaines de cibles, offrant ainsi une réponse aux attaques saturantes, par exemple d’aéronefs et/ou de missiles antinavire. Cette capacité s’inscrit aussi dans le cadre du développement des engagements coopératifs, c’est-à-dire la neutralisation par un bâtiment de menaces sur la base des informations transmises par un autre bateau.
Le Sea Fire peut aussi offrir une fonction de conduite de tir pour la tourelle principale, constituant une redondance avec la CT principale (STIR 1.2 EO Mk2) dévolu à la tourelle de 76 mm et même une capacité de contre-batterie, qui pourrait être utile dans des combats d’artillerie contre des canons adverses installés en zones côtières. Une situation rencontrée par les frégates françaises lors de l’intervention en Libye en 2011. Le Sea Fire est en effet conçu pour détecter l’origine d’un tir ennemi, prédire sa trajectoire et calculer le point d’impact de l’obus. L’idée est sur la base de ces informations de s’écarter de la zone de danger tout en ripostant sur la position de la batterie adverse. Cette capacité est toutefois, à ce stade, moins intéressante pour les plateformes navales que pour la version terrestre du radar, le Ground Fire, prévu pour être associé à des canons automoteurs comme le Caesar (155mm) dont la portée de 40 km, et donc le temps de réaction, sont bien supérieurs à ce qu’offre l’artillerie navale choisie par la marine française, qui se limite aujourd’hui aux pièces de 76 mm du groupe italien Leonardo (8 km).
Le Sea Fire s’appuie sur quatre imposantes antennes fixes de 2×2.5 mètres pour un poids de 2 tonnes chacune. Cela permet, par rapport à un radar tournant traditionnel, d’améliorer la disponibilité et la redondance, tout en offrant une couverture hémisphérique 3D (360°x90°) pour créer une bulle de surveillance de plus de 400 km dans les airs et 80 km en surface.
L’une des quatre antennes du Sea Fire intégrées dans la mâture, ici lors des essais au SESDA.
Les performances sont significativement améliorées grâce à une surveillance permanente et l’augmentation de la puissance d’émission sur un angle réduit (90° pour chaque antenne). Il en résultera une plus grande précision et une réactivité accrue, tant pour la détection que pour la poursuite. L’efficacité du Sea Fire tiendra non seulement aux performances de ses antennes constituées de centaines de capteurs d’émission et de réception entièrement numériques, mais également à leur couplage avec un management des ressources radar. Ce système intelligent mettra en œuvre des formes d’ondes et des algorithmes d’extraction et de poursuite afin d’optimiser le fonctionnement du radar en zones complexes, notamment face à des effets d’échos (clutter) près du littoral ou face à des opérations de brouillage. Il sera, ainsi, capable de faire la part des choses entre les informations utiles et les informations perturbantes.
L’une des quatre antennes IFF sur la mâture installée à Saint-Mandrier
Au-dessus des panneaux du Sea Fire se trouvent les quatre antennes du Bluegate (identification, friend or foe), le nouveau système numérique d’identification des aéronefs amis ou ennemis développé par Thales. Ce dernier fournit également, toujours dans la mâture, les systèmes de guerre électronique Sentinel et Altesse-H permettant d’intercepter, caractériser et identifier les communications (CESM) et émissions radar (RESM) sur une large zone. Grâce à un système de traitement très élaboré, il est possible de détecter des menaces et recueillir de précieux renseignements, même dans des zones où les signaux sont très denses, par exemple près d’une côte. Les caractéristiques des émissions interceptées permettent, par exemple, de savoir si la fréquence utilisée est celle d’une armée potentiellement hostile, la vitesse de déplacement de l’émetteur qu’il s’agit d’avions, d’hélicoptère ou de bâtiments de surface, s’ils communiquent entre eux, avec un centre à terre… Grâce à l’analyse des signaux, il est même possible de déterminer le type de radar et, de là, grâce à une base de données et divers renseignements, de déterminer quel est l’identité de son porteur.
Les capteurs et l’armement sont gérés depuis le Central Opérations (CO), situé à la base du PSIM. Cet espace est doté de 15 consoles multifonctions, sur lesquelles les opérateurs peuvent accéder aux différentes applications du système de combat – en l’occurrence la dernière génération du SETIS de Naval Group – et des autres systèmes qui s’appuieront, comme on l’a vu, sur la puissance informatique des data centers. Les consoles, de nouvelle génération, sont composées de deux écrans au lieu de trois, avec un grand écran présentant la situation générale et un écran tactile dévolu aux fonctions spécifiques gérées par l’opérateur. Le CO disposera également de grands écrans muraux et d’une table tactile reproduisant la situation tactique.
Vue du CO des FDI.
En matière de capteurs, le PSIM accueille par ailleurs un important dispositif conçu pour surveiller les approches de la frégate, sur la surface de l’eau comme dans les airs. Il se compose du SIDOP (système d’identification optronique), s’appuyant sur deux systèmes électro-optiques Paseo XLR de Safran avec caméras TV/IR, télescope et système de poursuite de cibles ; ainsi que du SVOP (système de veille optronique panoramique) développé par Bertin Technologies et qui se présente sous la forme d’une couronne comprenant des caméras à basse intensité de lumière permettant d’offrir la nuit des images d’une qualité proche d’une situation diurne. Grâce aux SIDOP et SVOP, les marins disposeront d’une vision permanente à 360 degrés autour du bâtiment, avec la capacité à détecter et identifier visuellement de petits mobiles à plusieurs kilomètres, voire plusieurs dizaines de kilomètres selon les conditions environnementales.
La vocation de ces systèmes est notamment d’accroître les capacités d’autodéfense contre les menaces asymétriques, par exemple de petits drones aériens ou des embarcations rapides, qui imposent des délais de réaction très courts. Corrélés aux pistes radar, les moyens de surveillance optique et de poursuite seront au cœur du PC de lutte contre les menaces asymétriques (PCLCMA).
Un système Paseo XLR, ici sur le BRF Jacques Chevallier.
Les FDI sont en effet les premières frégates à intégrer un Asymetric Warfare Center (AWC), que la Marine nationale a baptisé PCLCMA. Version moderne des actuelles passerelles de défense à vue, ce local dédié, situé juste en arrière de la passerelle mais isolé de celle-ci, sera chargé de gérer l’auto-défense rapprochée du bâtiment. Le PCLCMA vise à fluidifier l’information et permettre aux marins de détecter le plus tôt possible un danger potentiel, comme une embarcation suicide ou des drones, puis en cas de menace avérée, de réagir rapidement avec les moyens d’autodéfense à courte portée de la frégate.
Pensé par les ingénieurs de Naval Group avec des marins, y compris d’anciens commandants de la Marine nationale ayant rejoint l’industriel et qui ont été confrontés dans leur carrière à cette problématique, le PCLCMA offrira une présentation en temps réel de la situation visuelle tout autour du bâtiment, à 360° donc. Cela, sur une série de grands écrans situés au-dessus des consoles des opérateurs et qui seront alimentés en images et informations par les moyens de surveillance de la frégate, dont le SVOP et le SIDOP.
Les opérateurs suivront en temps réel les pistes détectées et bénéficieront d’outils de réalité augmentée pour caractériser les cibles directement sur le mur d’écrans, par exemple leur portée ou des informations d’identification. Et la réalité augmentée offrira bien d’autres avantages, comme par exemple la possibilité de matérialiser des limites au-delà desquelles une réponse sera mise en œuvre, par exemple si une embarcation rapide ou un drone franchit une ligne rouge située à 1000 mètres du bâtiment.
Le PCLCMA sera situé juste derrière la passerelle, le CO étant quant à lui un pont en dessous, à la base du PSIM.
Le PCLCMA des FDI.
Sous le mur d’écrans sont installées cinq consoles pour le chef de quart et les opérateurs du PCLCMA. Ils disposeront de la situation tactique globale, pourront travailler plus en détail sur les pistes et, aussi, commander directement les effecteurs et le système d’armement à courte portée. Deux consoles sont notamment dédiées à la mise en œuvre des canons téléopérés Narwhal, affûts de 20 mm situés pour l’un à bâbord avant et pour l’autre à tribord arrière. Ils disposent de leur propre conduite de tir mais pourront au besoin être couplés aux Paseo XLR pour la poursuite des cibles.
Les marins auront aussi à leur disposition des moyens non létaux combinant systèmes à ultrasons (LRAD) et projecteurs stroboscopiques, positionnés en symétrie des Narwhal, c’est-à-dire à tribord avant et bâbord arrière afin d’offrir une couverture panoramique des effecteurs et de l’armement. Des moyens conçus par Exavision, qui a déjà fourni des systèmes similaires pour le Jacques Chevallier, tête de série du programme des quatre nouveaux bâtiments ravitailleurs de forces (BRF) qui est aussi la première unité française dotée d’un PCLCMA et de ces moyens non-létaux.
Un effecteur non létal (ENL) d’Exavision sur le BRF Jacques Chevallier. Il combine un système à ultrasons et un projecteur stroboscopique.
Les fonctions de défense à courte portée et de lutte contre les menaces asymétriques se gèrent habituellement depuis la passerelle, ce qui complexifie la répartition et l’exécution des différentes tâches comme la concentration des marins. Les regrouper dans un même local, proche de la passerelle mais physiquement séparé, doit permettre de détecter plus tôt les menaces, les classifier et donner au commandant les bonnes informations pour prendre les meilleures décisions dans des délais très brefs, avec la capacité d’apporter des réponses graduées allant de l’avertissement à la destruction.
Déploiement d’un Captas 4 depuis une FREMM
La lutte anti-sous-marine sera l’un des grands points forts de ces nouvelles frégates. A ce titre, elles seront équipées par Thales, avec un sonar de coque KingKlip Mk2 (retenu également pour les trois La Fayette rénovées) intégré dans le bulbe d’étrave, ainsi que la version compacte du sonar remorqué Captas 4 équipant déjà les FREMM. Ce système offre par rapport au Captas 4 classique une masse globale 20% inférieure (24 tonnes au lieu de 32) et une emprunte sur le pont réduite de moitié. Le sonar est quant à lui identique, en l’occurrence un UMS 4249 intégré dans un corps remorqué comprenant quatre anneaux en céramique émettant des ondes actives à très basse fréquence sur de longues portées. S’y ajoute, pour l’écoute, une antenne linéaire passive déployée indépendamment et qui comprend aussi une fonction d’alerte torpille. La seule différence notable entre le C4 et sa version compacte est que cette dernière a une longueur de câble de remorque un peu moins longue (de l’ordre de 10% en moins), ce qui limite légèrement la profondeur maximale d’immersion, de l’ordre de 300 mètres sur le C4.
Le Captas 4 Compact (© THALES)
Le local du Captas-4 sur une FREMM.
Pour se protéger des torpilles qui seraient éventuellement tirées par un sous-marin adverse, les FDI seront dotées du Contralto. En liaison avec le système de combat, cette solution conçue par Naval Group pour tromper les torpilles de nouvelle génération, définit sitôt l’alerte donnée les paramètres de déploiement des contre-mesures et la manœuvre évasive la plus adaptée à la situation tactique du moment. Les contre-mesures seront comme sur les FREMM et les frégates de défense aérienne du type Horizon des leurres Canto-V, qui seront ici déployés par des lanceurs pneumatiques (un sur chaque bord) produits par Naval Group. Une fois à l’eau, les Canto-V, basés sur le concept de « confusion/dilution », génèrent de façon simultanée de multiples fausses cibles acoustiques suffisamment crédibles pour être analysées par la torpille, dont le système de traitement est alors saturé. Pendant ce temps, le navire a le temps de s’éloigner, non sans avoir lui-même tiré une torpille afin de faire fuir le sous-marin qui l’a attaqué et ainsi rompre le système de fil de la torpille assaillante, qui est théoriquement plus facilement leurrable si elle n’est plus filoguidée.
En matière de leurres antimissiles, les réflexions se poursuivent mais, pour des questions budgétaires notamment, les premières FDI françaises ne seront pas équipées de système de ce type, pas plus que de brouilleurs. Elles sont néanmoins prévues pour intégrer ces deux dispositifs à terme, plutôt à brève échéance selon un officier en charge du programme. C’est pourquoi on parle au sein de la DGA et de la Marine nationale du standard 1 pour l’Amiral Ronarc’h, les frégates suivantes étant livrées ou portées à des standards supérieurs au fil des décisions et évolutions technologiques. Des améliorations qui pourront bénéficier aux unités précédentes à l’occasion d’arrêts techniques. Pour les lance-leurres, il pourra s’agir de systèmes mobiles comme le NGDS de Safran équipant les FREMM et les frégates de défense aérienne du type Horizon, ou des équipements fixes comme ceux développés par Lacroix. Ce dernier a d’ailleurs été choisi par la marine grecque pour équiper ses FDI de systèmes Sylena MK1 avec leurs munitions associées.
Système de lance-leurres antimissiles Sylena.
Unités de premier rang, les FDI pourront œuvrer dans tous les domaines de lutte (anti-sous-marin, antisurface, antiaérien) à l’exception pour le moment des frappes en profondeur contre des cibles terrestres. Ce seront également d’excellentes plateformes de renseignement grâce à la puissance de leurs capteurs.
En matière d’armement, les missiles sont fournis par MBDA. Dans ce domaine, les FDI mettront en œuvre 8 missiles antinavire Exocet MM40 Block3C, dont les deux rampes quadruples sont installées derrière le PSIM, ainsi que deux lanceurs verticaux octuples Sylver A50 installés devant la passerelle et disposant de 16 missiles surface-air Aster 15 et Aster 30.
Rampes MM40, ici sur une FREMM.
Tir d’Exocet MM40, ici depuis une FREMM.
Tir de missile Aster, ici depuis une FREMM.
Un emplacement conservatoire permettra d’installer deux lanceurs verticaux supplémentaires afin par exemple de doubler la capacité antiaérienne, option retenue par la Grèce dont les FDI disposeront de 32 missiles Aster. Cet espace vide a aussi été dimensionné pour permettre l’intégration de lanceurs Sylver A70, plus grands et conçus pour abriter des missiles de croisière navals (MdCN). Un armement qui équipe pour le moment uniquement les frégates multi-missions (FREMM) mais qui pourra donc, le cas échéant, être ajouté aux FDI ultérieurement. Avec différentes configurations possibles, comme deux Sylver A50 (16 Aster) et deux A70 (16 MdCN) ou encore trois A50 (24 Aster) et un A70 (8 MdCN). Cela, beaucoup plus facilement que sur les bâtiments d’ancienne génération puisque les FDI sont les premières frégates à intégrer les nouvelles installations de tir reconfigurables (ITR) de MBDA, dont l’un des objectifs est de simplifier sensiblement les capacités évolutives des systèmes de missiles au cours de la vie des bâtiments.
Tir d’un MdCN depuis une FREMM.
L’armement des nouvelles frégates françaises est complété par une tourelle de 76mm Leonardo. L’artillerie secondaire sera, comme on l’a vu, constituée de deux canons téléopérés de 20mm, ainsi que de mitrailleuses manuelles et de mini-guns. Les FDI seront par ailleurs équipées de quatre tubes pour torpilles MU90, soit une paire de chaque côté.
Canon de 76 mm, ici sur une FREMM.
Un canon de 20 mm Narwhal, ici sur une frégate de défense aérienne du type Horizon.
Tubes pour MU90, ici sur FREMM.
En plus des torpilles chargées dans ces tubes, des MU90 de réserve pourront être stockées dans une soute située à proximité du hangar hélicoptère. Ce local sera mixte, permettant de loger à la fois des MU90, mais aussi les futurs missiles antinavire légers développés par MBDA dans le cadre du programme franco-britannique ANL/SeaVenom. Les torpilles qui y seront stockées pourront être employées au profit de l’hélicoptère embarqué quand les FDI seront dans une configuration axée sur la lutte anti-sous-marine, pour laquelle une soute à torpille est indispensable aux capacités aéroportées. Dans ce cas, elles pourront embarquer un Caïman Marine (NH90), capable d’emporter jusqu’à deux MU90, en plus de son sonar trempé Flash et de bouées acoustiques. Quand les frégates seront dans des missions où la dominante antisurface est plus marquée, elles partiront en mission avec un autre hélicoptère, le futur Guépard Marine (H160M/HIL), conçu pour mettre en œuvre jusqu’à deux ANL (capacité qui n’est pas à ce stade prévue pour le Caïman, tout comme le Guépard n’est pas prévu pour emporter des torpilles).
Un Caïman Marine, ici sur une FREMM.
Vue du futur Guépard Marine.
Le vaste hangar pourra abriter et assurer le soutien technique d’un hélicoptère de la classe 10/11 tonnes, tel un Caïman Marine (le Guépard Marine sera une machine de la classe 6 tonnes). Mais aussi, en même temps, un drone aérien à voilure tournante du gabarit du VSR700, en cours de développement par Airbus Helicopters. Ou un engin plus petit comme le Camcopter S-100 de Schiebel retenu par la marine grecque pour ses FDI.
Vue du hangar avec un drone VSR700 et, sur la plateforme, un Caïman Marine. On remarque aussi sur cette vue la machinerie du sonar remorquée située sous le pont.
Comme les FREMM, les deux niches latérales à embarcations (une sur chaque bord), masquées par des rideaux pour ne pas dégrader la furtivité, sont quant à elles dimensionnées pour accueillir non seulement une EDO NG d’environ 6.5 mètres, mais aussi le plus grand semi-rigide des commandos marine, l’ECUME. En pouvant embarquer deux de ces embarcations de 9 mètres, en plus de ses capacités aériennes et d’un nombre important de couchages, la FDI devrait être une excellente plateforme de projection pour les forces spéciales, qui pourront aussi profiter des installations aéronautiques de la frégate.
Une embarcation ECUME des commandos marine.
Vue des futures FDI.
Les FDI seront armées par 125 marins, soit 111 pour l’équipage et 14 pour le détachement aéronautique en charge de la mise en œuvre de l’hélicoptère embarqué. Les bâtiments disposeront en outre de 25 couchages supplémentaires afin d’accueillir du personnel de renfort, un petit état-major ou encore des commandos.
Les nouvelles frégates pourront dépasser la vitesse de 27 nœuds et franchir 5000 milles à 15 nœuds, leur autonomie sans ravitaillement pouvant atteindre 45 jours. La propulsion sera très classique, de type CODAD, basée sur quatre moteurs diesels MTU 16V 8000 M91L de 8000 kW, soit une puissance totale de 32 MW. Les moteurs, situés dans deux compartiments séparés pour permettre une redondance en cas de sinistre, entraineront deux lignes d’arbre aboutissant chacune à une hélice à cinq pales fixes.
L’appareil propulsif des FTI (© NAVAL GROUP / PHOTO MER ET MARINE)
Bien que dépourvues de mode électrique silencieux, comme les FREMM, les FDI répondront selon Naval Group, grâce à différentes solutions techniques, à des exigences très élevées en matière de discrétion acoustique. Un critère impératif pour la lutte anti-sous-marine. Pour faciliter les manœuvres portuaires, les FDI disposeront en outre d’un propulseur d’étrave.
En matière de design, les FDI sont dans la lignée des frégates furtives développées par la France depuis les La Fayette dans les années 90. Le travail de conception très poussé sur les formes de la coque et des superstructures, vise toujours à réduire au maximum la surface équivalente radar des bateaux, ainsi que la signature infrarouge par la limitation des sources de chaleur. Au final, il s’agit au regard des capteurs adverses de faire passer une bête de guerre de 4500 tonnes pour un petit bateau insignifiant, tel un pêcheur.
Alors que les FDI bénéficient des travaux les plus récents en matière de furtivité, leur design se caractérise aussi par leur étrave inversée. Une première dans la marine française. Cette forme permet au bateau de mieux franchir les vagues, et donc de réduire la résistance à l’avancement et la puissance propulsive. Ce qui a permis de concevoir une frégate de premier rang compacte capable d’atteindre au moins 27 nœuds avec seulement quatre gros moteurs diesels et non une turbine à gaz. Pour le confort de l’équipage et la stabilité de la plateforme face aux effets de roulis, on notera la présence de deux ailerons stabilisateurs.
Vue des futures FDI grecques.
Pour répondre aux besoins à l’exportation, où Naval Group commercialise cette frégate sous le nom de Belharra, l’industriel propose différentes options en matière d’équipements. Il est par exemple possible d’opter pour un radar tournant traditionnel, d’intégrer des plateformes triples pour torpilles, de choisir une artillerie différente ou encore installer des systèmes comme le RAM (ce qui sera le cas des frégates grecques) ou le Millennium au-dessus du hangar.
Naval Group a par ailleurs imaginé un modèle plus grand (130 mètres), grâce à l’ajout d’une section modulaire de 9 mètres permettant d’accroître certaines capacités. Elle offre par exemple des soutes supplémentaires pour augmenter l’autonomie et des logements en plus pour atteindre 165 couchages. Le pont des embarcations, ainsi allongé, peu quant à lui accueillir un espace reconfigurable capable d’abriter deux semi-rigides supplémentaires (ou des drones), tout en pouvant loger derrière le mât de 4 à 6 conteneurs de 20 pieds, pour du matériel supplémentaire ou encore du fret humanitaire.
Le chantier Naval Group de Lorient.
Pour le chantier Naval Group de Lorient, sur lequel travaillent 2600 collaborateurs et un millier de sous-traitants, le programme FDI représente un véritable défi. Le site, qui s’était déjà profondément modernisé au cours des années 2000 pour la réalisation des FREMM, a lancé un nouveau plan d’investissement de grande ampleur pour s’adapter aux nouveaux enjeux de la FDI. Mais aussi poursuivre sur sa lancée avec les corvettes de la famille Gowind, exclusivement vendues sur le marché international. Depuis 2019, plusieurs dizaines de millions d’euros ont été investis dans l’outil industriel, en particulier l’acquisition de nouvelles machines, la construction de trois cabines de peinture à température dirigée.
Les nouvelles cabines de peinture.
Et puis il y a le déploiement d’outils de réalité virtuelle, lunettes et tablettes, afin par exemple de contrôler les équipements en sortie de production, comme des tuyaux, et vérifier le montage à bord des bateaux. Avec FDI, les plans papiers ont également disparus, les ouvriers et techniciens étant équipés de tablettes ou consultent des tables numériques présentes dans les ateliers, sur lesquelles ils peuvent consulter la maquette 3D des frégates et de leurs différents locaux.
Contrôle d’un tuyau avec les outils de réalité virtuelle.
Les lunettes de réalité augmentée permettent aux équipes de visualiser immédiatement les tâches à accomplir et veiller à ce que les opérations de montage sont bien réalisées.
Vue à travers des lunettes de réalité augmentée.
Tous les plans de la frégate sont disponibles sur tablette.
Dans un atelier de production des panneaux de FDI, les équipes de soudeurs s’appuient désormais sur les plans numériques disponibles sur des consoles mobiles.
Une petite révolution pour l’ancien arsenal, dont la forme de construction couverte date de 1920. L’arrivée de nouveaux outils et l’optimisation des process industriels permettent de gagner en qualité et en rapidité d’exécution, l’objectif étant de pouvoir produire les nouvelles frégates en 30 mois seulement, contre 42 au mieux pour les FREMM.
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