Programme "Mousaraha" : Approche novatrice de la DGAPR pour la réhabilitation des récidivistes – Hespress Français
Au rythme de l’hymne national, la Délégation Générale à l’Administration Pénitentiaire et à la Réinsertion (DGAPR) a lancé ce mardi, au centre pénitentiaire de Tamesna, le programme « Prisons sans récidive » – Mousaraha. Ce programme fait partie des initiatives de réhabilitation menées par l’institution chargée des prisons au Maroc et vise principalement les détenus en situation de récidive.
La phase pilote de ce programme débutera la semaine prochaine au Centre de Réforme et d’Éducation de Casablanca, en offrant en premier lieu aux jeunes détenus de moins de vingt ans la possibilité d’y prendre part. Quarante participants, sélectionnés en fonction de leur historique de récidive, prendront part à cette phase pilote, avant que le programme ne soit progressivement étendu à tous les établissements pénitentiaires du Royaume.
Moulay Driss Aguelmam, directeur de l’Action Socioculturelle et de la Réinsertion des détenus au sein de la DGAPR, a souligné à cette occasion que le programme repose sur une nouvelle politique qui met l’accent sur des modules de réhabilitation adaptés à chaque individu, et repose sur trois piliers fondamentaux.
Le premier pilier consiste en la reconnaissance, c’est-à-dire la prise de conscience et la reconnaissance par le détenu récidiviste des erreurs commises et des dysfonctionnements dans sa personnalité. Le deuxième pilier repose sur les excuses adressées par la personne concernée à la société, à sa famille ou à ses victimes pour les erreurs commises, alors que le dernier pilier est axé sur l’engagement du détenu à ne pas récidiver.
En ce qui concerne le phénomène de récidive, Aguelmam a précisé qu’il s’agit d’un sujet particulier traité par le programme « Prisons sans récidive » selon une approche scientifique et réaliste. Un groupe de détenus récidivistes sera surveillé et soumis à ce programme d’une durée de quatre mois par groupe, réparti selon les trois piliers mentionnés précédemment. Une période d’essai sera principalement consacrée aux jeunes en situation de récidive, a-t-il indiqué.
Le même responsable a souligné que cette question suscite un intérêt permanent de la part de la DGAPR, qui l’a également choisie comme axe de l’une des sessions universitaires organisées dans les prisons. Ce choix ne se limite pas à l’intérêt que ce sujet suscite à travers le monde, mais il découle également des missions de la DGAPR en termes de réhabilitation et de réinsertion des détenus dans la société après leur libération.
Dans le même contexte, Aguelmam a souligné que l’institution pénitentiaire fait partie intégrante du système pénal, chargée de l’exécution des peines privatives de liberté. Cette approche met davantage l’accent sur la personne délinquante que sur le crime commis, dans le but d’évaluer son comportement et de lui fournir les compétences et les moyens nécessaires pour un retour à la société en tant que citoyen respectueux des lois régissant les relations entre individus.
En présence de Mohamed Salah Tamek, Délégué Général à l’Administration Pénitentiaire et à la Réinsertion, et Amina Bouayach, présidente du Conseil National des Droits de l’Homme (CNDH), ainsi que d’autres personnalités, les résultats d’une récente étude élaborée la DGAPR sur le phénomène de récidive ont été présentés. Ces résultats ont servi de point de départ pour la formulation du programme « Prisons sans récidive » – Mousaraha-.
La réunion s’est conclue par une visite du centre pénitentiaire de Tamesna, permettant aux participants de découvrir les principales installations de cet établissement récemment construit, dans le cadre de la stratégie de la DGAPR visant à étendre et moderniser le réseau pénitentiaire au Maroc.
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