Production agricole : La Tunisie risque d’être confrontée à un scénario apocalyptique – ilboursa.com
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D’après une étude de l’ITCEQ et de l’AFD, l’inaction face au déclin de la production agricole sont désastreuses pour la Tunisie, mais d’importants investissements publics dans le domaine hydraulique afin d’améliorer l’efficience de l’utilisation et de la productivité de l’eau sont, “susceptibles de remettre l’économie tunisienne sur une trajectoire de développement durable à long terme”.
Confrontée au double problème de l’aggravation du réchauffement climatique et de ressources en eau limitées –avec l’Algérie, le Maroc, et la Libye, la Tunisie risque, d’après la Banque mondiale, de tomber d’ici 2030 sous le seuil de la “pénurie absolue” en eau (500 m3 par an et habitant)-, la Tunisie fait face à des défis majeurs et ” à des risques qui pourrait la difficile situation économique et sociale dans les décennies à venir “.
Cette phrase, qui fait froid dans le dos, est tirée d’une étude intitulée ” Changement climatique, perte de production agricole et macro-économie : Le cas de la Tunisie “, a été réalisée dans le cadre d’un projet de coopération entre l’Institut Tunisien de la Compétitivité et des Etudes Quantitatives (ITCEQ) et l’Agence Française de Développement (AFD) (1).
Après avoir évalué ” les répercussions à long terme d’une baisse continue de la production agricole due au changement climatique sur l’économie tunisienne”, ses auteurs sont arrivés à la conclusion que “l’inaction face au déclin de la production agricole sont désastreuses pour la Tunisie “.
Concrètement, l’économie de la Tunisie “sera confrontée à une augmentation croissante du chômage et de l’inflation, ainsi qu’à des déséquilibres macro économiques internes et externes de plus en plus importants, et une crise imminente de la balance des paiements, en particulier si l’inflation alimentaire mondiale reste élevée dans les décennies à venir”.
Si elle résonne comme une sonnette d’alarme, l’étude de l’ITCEQ et de l’AFD propose aussi une solution. Pour éviter la catastrophe, les auteurs de l’étude ont simulé deux des multiples scénarios d’une politique d’adaptation envisagés par le gouvernement tunisien dans le plan Eau 2050, baptisés ” Scénario de Tendance Renforcée ” et ” Scénario d’Eau et de Développement “.
Avec le maintien dans le premier scénario de la croissance économique à un taux de 2,5% et la chute de l’élasticité de l’eau dans l’agriculture à 0,2%, l’étude prévoit une faible croissance de la production agricole (de 1% par an) ” malgré un solide plan d’investissement pour l’adaptation pour augmenter les ressources en eau, en raison du fait que l’approvisionnement en eau disponible est consommé par les secteurs de l’industrie et des services et ne peut pas soutenir un taux de croissance agricole plus élevé “.
Dans le deuxième scénario, une “plus efficiente stratégie d’utilisation de l’eau ” dans ces différents secteurs y “réduit les élasticités ” ce qui permettrait à la production agricole de croître de 3,5% par an, et un taux de croissance économique global de 4,3% par an.
Pour que ces objectifs puissent être atteints, l’étude suppose, conformément au plan Eau 2050, notamment que les investissements tant publics que privés vont représenter 1,1% du produit intérieur brut et que, pour atteindre le fort taux de croissance envisagé dans ce scénario, la croissance de l’investissement public devrait être plus forte –de 4,5%- que dans les précédents scénarios, et, last but not least, ” un investissement efficient dans des scénarios comme l’infrastructure, la santé, la R&D et l’éducation augmente le taux de croissance de la productivité du travail à plus de 3% par an d’ici 2050″.
Fin mot de l’histoire, d’importants investissements publics dans le domaine hydraulique afin d’améliorer l’efficience de l’utilisation et de la productivité de l’eau sont, d’après l’étude de l’ITCEQ et de l’AFD, “susceptibles de remettre l’économie tunisienne sur une trajectoire de développement durable à long terme”.
Synthèse de Moncef MAHROUG
(1) L’étude a été coordonnée par M. Antoine Godin de l’AFD et réalisée par M. Sakir Devrim Yilmaz (Chef du projet GEMMES-Tunisie, AFD), Mme Sawsen Ben Nasr (Chargée de recherche ITCEQ), M. Achilleas Mantes (Economiste, AFD), Mme Nihed Ben Khalifa (Post-Doctorante, ITCEQ) et M. Issam Daghari (Post-Doctorant, ITCEQ).
Publié le 26/09/23 11:46
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