Oriental : Levée de boucliers sur le saccage de dunes séculaires à Saïdia – Hespress Français
A Saïdia, ville de la province de Berkane, dans la région de l’Oriental surnommée pour sa célèbre plage « la perle bleue », les défenseurs environnementaux s’insurgent et dénoncent « qu’à moins d’un miracle, on s’achemine doucement mais sûrement vers une catastrophe écologique des plus certaines ».
En effet, la cité offre à la spéculation immobilière, un libre et total épanouissement dans toute sa mesure et parfois au détriment de l’intérêt de la collectivité publique. Aucun endroit de la ville n’est épargné par le béton et de surfaces jadis anodines et protégées, jaillissent buildings, baraques et autres constructions en complet déphasage avec la réalité environnementale. Son rivage n’est pas en reste.
A la plage de Saïdia, les autorités ont dernièrement permis à des promoteurs immobiliers de perpétrer le saccage de dunes, vieilles de plus de 100.000 ans, nous dit Mohamed Benata, Ingénieur agronome, Docteur en Géographie, et fervent défenseur de la nature.
« Elles ont autorisé un chantier +en béton dur+ sur un terrain jadis de servitude non aedificandi et devenu on ne sait par quel miracle aujourd’hui zone constructible », dénonce Benata, égalment Président de l’Espace de Solidarité et de Coopération de l’Oriental (ESCO) et coordinateur de l’ECOLOPLATFORME du Maroc du Nord (ECOLOMAN). Ces dunes, du domaine public, font partie intégrante du patrimoine national, insiste-t-il.
Effectivement, poursuit-il, « en y autorisant des chantiers à la promotion immobilière, c’est une porte ouverte à l’octroi du bien public en toute immunité et la disparition des points de passage de facto pour les estivants. Ces permis de construire octroyés, mettent en péril la sécurité de la plage et ses dunes, remparts naturels aux marées, et déjà grignotées par la Méditerranée de par la montée irréversible des eaux et l’avancée de la mer et ses conséquences inéluctables, changement climatique oblige« .
Aujourd’hui, force est de constater que les engins de construction, loin de la distance autorisée (en amont et en aval de la borne délimitant le domaine maritime), opèrent au bord de l’eau, et ce en toute illégalité. Rêver la prévoyance et anticiper le futur, ce n’est pourtant pas que le lot d’autres nations. Nos ressources humaines et autres nous permettent d’envisager bien des choses pour le bien-être du citoyen pour peu qu’on soit à l’écoute.
Benata déplore à ce propos que «malheureusement ce chantier est installé sur des dunes bordières sableuses avec la faune et la flore qui leur sied et que des tractopelles ont décapées et rasées. C’est choquant ! d’autant plus que ces dunes sont protégées par la loi littorale qui existe et qui punit tout destructeur de dunes bordières. Aussi peut-on s’interroger qui a pu autoriser ce genre de projet ? illégal au demeurant ».
« A Saïdia l’une des meilleures plages de la Méditerranée, on est en train de raser un patrimoine national et il est vraiment inadmissible de voir ce genre de projet. J’étais très surpris et je ne m’attendais pas à trouver ce genre d’entreprise et ces trucks en train de démolir les dunes bordières de la plage », regrette-t-il.
L’Ingénieur agronome indique qu’il y a actuellement encore « un projet de construction d’un club ou d’une cafétéria en dur -pas légère ou en bois- sur la plage, je dis bien la plage (vidéos et films à l’appui) ».
« J’ai contacté les responsables et il paraît que ce projet n’a pas reçu, n’a pas fait l’objet d’études d’impact et n’a pas fait l’objet d’une autorisation environnementale. Or, chaque projet doit y avoir le nom du projet, le maître d’œuvre, le numéro d’autorisation, une fiche signalétique … » soutient l’écologiste.
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