Maroc-Espagne : les douanes des présides dans la campagne législative – Hespress Français
L’ouverture des douanes commerciales entre les présides de Sebta et Melilla et le Maroc et malgré la bonne volonté de Rabat et Madrid tarde à se réaliser. Rabat et Madrid qui en avaient convenu lors de la dernière Réunion de Haut Niveau (RHN) négocient toujours et depuis plus d’un an à leur création.
Pour l’heure, on ne s’est accordé de part et d’autre, que sur trois périodes d’essais. La porte-parole du gouvernement espagnol, Isabel Rodriguez, dans une sortie officielle pour recadrer un média pourtant proche de l’exécutif (centre gauche) a indiqué ce lundi que les négociations avec le Maroc sur le projet d’ouverture des douanes commerciales à Sebta et Melilla impliquaient des procédures « complexes ».
Cependant, elle a assuré qu’elles allaient bon train et continuaient « d’aller de l’avant ». En ce sens, Rodriguez a nié qu’il y ait de quelconques blocages comme l’insinuait le média. En effet, le média faisait allusion à une correspondance qui révélerait « que le Maroc retarde les délais convenus “d’ouvrir des comptoirs commerciaux” dans les deux enclaves. Aussi a-t-elle expliqué qu’“il s’agit de procédures complexes qui impliquent des mécanismes de sécurité juridique, de sécurité sanitaire, et qu’elles doivent être homologuées avec les exigences de l’environnement européen”, ajoutant “ce qui est clair et certain, c’est notre engagement à aller de l’avant dans nos relations avec le Maroc”.
La porte-parole a précisé que “le statut dans le cas de Melilla qui remontait à avant 2018 a été suspendu, tandis qu’à Sebta, il n’y a jamais eu de bureau de douanes commerciales. Aujourd’hui, les procédures ont été réactivées ». Enfin, Isabel Rodriguez a insisté sur le fait que ‘des progrès sont réalisés sur ces procédures complexes, et que, c’est évident et en cours. Elle a rappelé qu’il a à peine deux semaines, les frontières de Tarajal et Bab Sebta avaient accueilli le troisième essai pilote du futur bureau des douanes commerciales que l’Espagne et le Maroc avaient convenu de mettre en place en avril 2022.
Deux autres tests avaient été réalisés auparavant, en janvier et février. Il était alors question qu’une expédition commerciale soit effectuée vers le Maroc, et qu’à l’inverse, des marchandises arrivent à Sebta, en particulier des matériaux de construction.
Ce qui se passe en réalité c’est que si les autorités des deux présides font pression sur le gouvernement de Pedro Sanchez c’est qu’ils veulent faire profiter de l’opportunité des Législatives anticipées ou une droite ravivée par sa dernière victoire aux communes et régions et une gauche qui veut se refaire une santé.
C’est d’ailleurs pour cette raison que le président du gouvernement espagnol Pedro Sanchez a appelé aux urnes les Espagnols le mois prochain. Cela dit, José Manuel Albares, le ministre espagnol des Affaires étrangères, de l’Union européenne et de la Coopération, a tenté d’atténuer ce délai en rassurant les citoyens des présides sur un engagement marocain à cet égard.
En effet, les deux Royaumes visent à mettre en œuvre des bureaux de douanes commerciales organisées et à ouvrir légalement des chaînes d’approvisionnement et d’exportation. Le but étant de lutter contre la contrebande qui se déroulait dans les deux villes occupées.
Le Maroc à titre de rappel, avait officiellement fermé les douanes de son côté à Bab Sebta et Beni Ansar, avec l’avènement de Dame Covid. Cependant, la crise Brahim Ghali ou Benbattouche avait contribué à maintenir leur fermeture, et jusqu’à présent leur ouverture reste hypothéquée par d’autres conditions et autres formules. C’est en négociation et cela devra prendre le temps qu’il faudra n’en déplaise à certains.
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