Macron ouvre la voie à l'autonomie de la Corse : qu'en est-il du Sahara? – Hespress Français
Emmanuel Macron a proposé à la Corse « une autonomie », ouvrant ainsi et du coup la boite de Pandore. En effet, le président du conseil régional de Bretagne, Loïg Chesnais-Girard (ex-PS), a remis à Élisabeth Borne lors du Congrès des régions, à Saint-Malo, un rapport réclamant davantage d’autonomie, au nom de « la spécificité régionale bretonne ». Du coup la question qui taraude les esprits, dans l’Hexagone n’est ni plus ni moins : à qui le tour ?
Mais l’autonomie de la Corse ne date pas d’hier, elle est au menu des débats démocratiques en Corse depuis le début du XXe siècle et c’est donc une revendication de plus d’un siècle. Il n’y a pas eu une période politique en France qui n’ait soulevé cette question à sa façon. Mais depuis 2017 et l’avènement de la macronie, le nationalisme est devenu majoritaire aux dépens des indépendantistes dans l’île de Beauté suite à une succession de victoires électorales qui conduisent à nouveau la classe politique tout entière à reconsidérer cet éternel débat de l’autonomie.
Aujourd’hui, Macron consent à céder à ce sujet pour la Corse au risque d’éveiller un mouvement de nationalisme dans toute la France. Mais à bien y regarder que cherche vraiment Macron, la Corse ou l’autonomie ? Sinon, si ce n’est que pour l’aval à cette dernière, on peut d’ici bled, faire aussi la queue ! Sait-on jamais ? Des fois où le président français ne bloquerait plus sur la question du Sahara marocain.
Mais l’Histoire est parfois impitoyable. On retiendra lors de sa dernière virée en Afrique et notamment au Gabon, qu’il avait eu cette réplique à propos autant arrogante qu’imbécile : « On semble encore aussi attendre de la France des positionnements qu’elle refuse à prendre et je l’assume totalement ».
Le pauvre président par défaut, d’un second mandat, n’a de cesse de nager à contrecourant oserait-on dire, et à l’encontre même de ses propres principes. Tant est si bien qu’il en omet la grande dynamique internationale et européenne à l’égard de Rabat où seule la France semble vouloir encore résister. Macron est en complet décalage avec le cours normal des événements. Emporté dans l’ampleur de son tropisme algérien, il n’ose pas sauter le pas de la reconnaissance de la souveraineté du Maroc sur son Sahara que d’autres éminentes nations ont eu vite d’avoir franchie.
Résultats des courses dans cette histoire à vouloir « courir plusieurs lièvres à la fois », c’est de constater que des pays jadis alliés de la France lui échappent petit-à-petit. L’Afrique sahélienne, du Nord, subsahélienne, de l’Ouest lui filent une-à-une entre les doigts comme ce bon sable du désert. Cette zone d’affluence, pré-carré de la France se découvre, se découvre soudain, une seconde indépendance du joug de l’arrogance macronienne du néocolonialisme, du « droit-de-l’hommisme » … La France s’en voit du coup, pénalisée.
Comment peut-on consentir à l’autonomie de régions françaises au risque de fragmenter le pays et de refuser le plan marocain d’autonomie, du Sahara marocain, qui ne cesse de se conforter sur les plans politique et diplomatique au regard de l’adhésion internationale qu’il engendre. On assiste de plus en plus à une cascade de retraits et de gels de la reconnaissance des indépendantistes de la prétendue « RASD » par une pléthore de nations, dont récemment le Pérou.
En effet, en l’espace d’une année, différents pays du monde, y compris de grandes puissances mondiales comme les États-Unis, ont réitéré leur soutien au plan marocain d’autonomie, comme base de solution crédible et sérieuse à ce différend factice qui n’a que trop duré. De Washington à Madrid et Tel Aviv et, de Berlin au Luxembourg en passant par Rome, La Haye, Bucarest, Mascate, Manama, Niamey ou Conakry, le plan marocain d’autonomie fait de plus en plus d’adeptes et engrange les soutiens de partout à la faveur d’une diplomatie agissante, persuasive, créative, dynamique et proactive. La France a choisi le revers du médaillon, ne lui en déplaise !
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