Lorraine. Quel futur pour l'hydrogène dans l'Est ? – Est Républicain
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Campus #2 : le défi de la transformation énergétique à l’université de Lorraine
Quel futur pour l’hydrogène dans l’Est ?
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Lancé en 2019, le projet DINAMHySE vise à « aider les industriels de la région Grand Est à développer leurs technologies autour de l’hydrogène », détaille Heathcliff Demaie, responsable de projets hydrogène énergie à l’université de Lorraine.
Au total, quarante chercheurs et une vingtaine de doctorants travaillent autour de ce projet. Stockage de l’hydrogène, utilisation, modèles économiques envisageables ou encore comment cette énergie peut-elle être acceptée par la population (acceptabilité de projet) : de nombreuses thématiques y sont étudiées, et pas uniquement scientifiques. « Et nous avons douze laboratoires pour abriter tous ces gens », ajoute Heathcliff Demaie.
Heathcliff Demaie, responsable de projets Hydrogène-Énergie à l’université de Lorraine, et Julia Mainka, responsable de l’équipe hydrogène et systèmes électrochimiques. Photo Cédric JACQUOT
Unité mixte de Recherche de l’Université de Lorraine et du CNRS, le Lemta (Laboratoire Énergies et Mécanique Théorique et Appliquée) concentre ses recherches autour de la mécanique et de l’énergie. Photo Cédric JACQUOT
Parallèlement à ce projet, a eu lieu, en 2019 toujours, la création du Club Hydrogène Grand Est, qui regroupe aujourd’hui 80 membres (privés et publics). Il a été créé par le consortium DINAMHySE, porté par Pôle véhicule du futur (PVF) et cofinancé par la Région Grand Est et l’État. Y sont organisés des visites de laboratoire, des cours, des conférences sur l’hydrogène mais aussi des prestations d’études pour les industriels locaux. Toujours dans l’objectif d’impulser et d’accélérer le développement de la filière hydrogène dans la région Grand Est.
« Au-delà de la recherche et de l’innovation, le Club a un troisième volet centré autour de la formation, ajoute Heathcliff Demaie. On souhaite intégrer l’hydrogène dans les formations déjà présentes à l’université de Lorraine. » Parmi ces formations : l’École nationale supérieure des industries chimiques (Ensic) de Nancy, l’École nationale supérieure d’électricité et de mécanique (Ensem) à Nancy ou l’École nationale d’ingénieurs de Metz (Enim).
Le box Hydrogène et Systèmes électrochimiques du laboratoire du Lemta. Julia Mainka, responsable de l’équipe hydrogène et systèmes électrochimiques. Photo Cédric JACQUOT
Le projet DINAMHySE vise également à convaincre les industriels locaux. « Il y a des acteurs industriels qui voient d’un bon œil qu’on les aide à les mettre en relation avec des personnes autour de l’hydrogène. Par exemple : une entreprise qui souhaiterait changer ses machines pour des machines à hydrogène, donc moins polluantes, on va l’accompagner pour l’aider à effectuer ce changement. »
Et les projets autour de l’hydrogène semblent prendre de plus en plus d’ampleur en Lorraine : Metz va bientôt alimenter certains bus et bennes à ordures à l’hydrogène ; à Nancy a été inauguré, au mois de mai, HyMob , une nouvelle plateforme pour tester un véhicule électrique familial adapté à de courts trajets.
Adrien Heinzelmeier, doctorant à Metz, voulait « œuvrer à la transition écologique »
L’hydrogène est-il, ou n’est-il pas, une alternative au charbon et au pétrole, deux énergies fossiles nuisibles au climat ? C’est cette question qui a poussé Adrien Heinzelmeier, 29 ans, à reprendre ses études en 2020, après deux ans à travailler dans l’industrie comme chargé de projet chez Ariane Group, puis consultant dans une start-up sur l’énergie.
« Je voulais savoir si l’hydrogène, c’était du greenwashing (N.D.L.R. : un procédé marketing qu’utilise une entreprise pour mettre en avant, de manière trompeuse, son engagement écologique). Je voulais œuvrer à ma façon à la transition écologique », explique-t-il.
Aujourd’hui en troisième et dernière année de thèse, il assure que ses recherches ont beaucoup évolué depuis la première année. « Au début, je pensais que mon problème autour de l’hydrogène était avant tout chimique, mais je me rends compte aujourd’hui qu’il y a tout un volet mécanique qui est très important. »
Mais alors, comment se passent ses recherches ? « Concrètement, avec une machine, je mets le poids de six éléphants sur une pièce de monnaie, ça fait une fissure sur cette pièce, l’hydrogène y rentre, donc ça fait une nouvelle fissure, etc. Tout ça pour voir jusqu’où on peut remplir le réservoir d’hydrogène. »
Et c’est ce qu’il a expliqué à l’auditoire de Rennes, le 8 juin dernier, lors de la finale nationale de « Ma thèse en 180 secondes », ce concours qui permet aux doctorants de présenter leurs recherches tout en rendant leurs propos accessibles au public. Lui qui y avait déjà participé, lors de sa première année de thèse, sans avoir pu se qualifier au-delà des présélections régionales, voit la chance lui sourire cette année. Le 8 juin dernier, le doctorant était face à quinze autres doctorants venus de toute la France. Le 1er prix du jury est finalement revenu à Camille Lakhlifi, doctorante à l’Institut du Cerveau (Paris). Elle représentera la France le 5 octobre prochain, lors de la finale internationale à Rabat (Maroc).
A.P.
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