L'investissement minier saoudien de 2,6 milliards de dollars redéfinit … – Arabnews fr
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RIYAD : À la fin de juillet, un accord de 2,6 milliards de dollars (1 dollar = 0,92 euro) a été conclu avec Vale SA, le plus grand producteur de minerai de fer du Brésil. Cet accord a permis à l’Arabie saoudite d’acquérir une participation de 10% dans des mines situées au Canada et en Indonésie, produisant du cuivre, du nickel et d’autres métaux industriels. Ces matériaux revêtent une importance cruciale pour soutenir la décarbonation à l’échelle mondiale.
Cet accord a ouvert la voie à un tournant historique dans le paysage des investissements dans les métaux et l’exploitation minière, érigeant le Royaume en un acteur majeur à l’échelle mondiale.
De tels accords sont conclus à un moment où les gouvernements du monde entier s’interrogent sur le contrôle des matières premières nécessaires pour réaliser les objectifs de décarbonation et maintenir l’économie mondiale face aux perturbations climatiques et aux marchés volatils.
Un autre élément à prendre en compte est la Chine, qui a longtemps dominé l’industrie minière mondiale en termes de valeur de production de minéraux. Selon Statistica, la Chine a enregistré une production de plus de 217 milliards de dollars de minéraux métalliques et de charbon. Cependant, à mesure que les facteurs géopolitiques évoluent, l’industrie minière se tourne également vers d’autres acteurs.
«Le secteur minier deviendra la troisième industrie la plus importante du Royaume», a affirmé Amr Khashoggi, homme d’affaires saoudien qui travaille dans la fabrication du plâtre depuis plus de 42 ans, dans une déclaration à Arab News.
«Il y a une pénurie critique de minéraux essentiels à l’échelle mondiale», souligne-t-il. «Ces minéraux sont utilisés dans la fabrication de téléphones, d’armes, de voitures électriques et bien d’autres applications.»
«L’Arabie saoudite veut désormais développer son industrie minière et en coopération avec divers pays qui coopèrent avec le Royaume.»
Vision 2030
Le développement de l’industrie minière du Royaume est l’un des fondements du programme Vision 2030 visant à stimuler la croissance économique, la diversification et la transformation sociale.
L’Arabie saoudite cherche maintenant à prendre des participations minoritaires dans des actifs miniers mondiaux, ce qui, à long terme, lui permettra d’accéder à des sources essentielles de minéraux stratégiques.
«Le Royaume a commencé à explorer le potentiel de sa richesse minérale, actuellement estimée à une valeur de 1,3 à 1,5 billion de dollars», a déclaré Ali Alireza, directeur général de Haji Husein Alireza & Co. à Arab News. «Cela revêt une importance capitale pour réduire la forte dépendance du pays vis-à-vis du pétrole et des combustibles fossiles.»
«Le Royaume couvre près de 2 millions de km² et est l’un des 15 plus grands pays du monde par sa superficie, avec une industrie minière relativement peu développée. Le potentiel est donc énorme.»
Afin de lancer ce processus, explique Alireza, l’Arabie saoudite a adopté une loi en juin 2020 permettant d’attirer les investisseurs étrangers dans le secteur minier du Royaume. La loi, entrée en vigueur en janvier 2021, aide le pays à explorer des ressources minérales d’une valeur d’environ 1,3 billion de dollars, selon Invest Saudi.
Tout cela fait partie d’une campagne dont le but est d’attirer près de 200 milliards de dollars d’investissements dans le secteur minier d’ici 2030.
Selon le ministère de l’Industrie et des Ressources minérales, le Royaume possède plus de 20 types de minéraux différents, dont l’or, le cuivre, le fer, le granite et le marbre.
En mars de cette année, le ministère a annoncé des échéanciers indicatifs pour les cycles d’enchères de cinq nouvelles opportunités d’exploration minière, présentées lors du Future Minerals Forum 2023 en janvier à Riyad.
Cette action souligne un changement stratégique dans la politique du Royaume en matière de découverte et d’extraction de minéraux et de métaux qui faciliteront la transition du pays vers l’énergie verte.
«Alliances internationales»
«Les émergences de nouvelles industries dans un monde en transition vers une énergie propre engendrent de nouveaux besoins et opportunités dans le secteur minier», ajoute Alireza. «À cet égard, les mines saoudiennes renferment les minéraux indispensables pour diverses applications, notamment la transition vers les batteries des voitures électriques ainsi que d’autres minéraux vitaux nécessaires à l’alimentation des turbines de production d’électricité, entre autres. L’intérêt de l’Arabie saoudite pour l’industrie minière ne se limite pas à ses frontières, mais s’étend à travers des alliances internationales, telles que celle avec Vale SA du Brésil, et à l’accord récent avec le Japon visant à développer l’exploitation des terres rares en Arabie saoudite et sur d’autres marchés.»
Le développement de l’industrie minière du Royaume repose sur des accords et des investissements étrangers. L’accord conclu avec Vale SA constitue la première avancée majeure de l’Arabie saoudite dans l’exploitation minière. Cet accord est orchestré au travers de Manara Minerals, une nouvelle entité résultant d’une collaboration entre le Fonds public d’investissement du Royaume et la société minière saoudienne, connue sous le nom de Ma’aden.
Khashoggi, qui a pris part au deuxième Forum Future Minerals à Riyad en janvier, et qui a ensuite été nommé au Conseil national des mines d’Arabie saoudite, a souligné que le Royaume investit dans des entreprises minières utilisant des technologies très avancées. «La technologie devient un outil primordial pour l’industrie minière, permettant la cartographie et le fonctionnement à distance des machines sans nécessiter d’opérateurs humains. De telles technologies peuvent également être mises en œuvre de manière efficace en Arabie saoudite», a-t-il affirmé.
Le Forum de cette année a accueilli certains des plus grands noms de l’industrie minière, dont le PDG de la plus grande entreprise minière du monde, Mike Henry de BHP.
Dominic Barton, président de la société multinationale anglo-australienne Rio Tinto, deuxième plus grande société de métaux et d’exploitation minière au monde, était également présent.
La présence de ces personnalités illustre le rôle essentiel du Royaume dans l’industrie minière mondiale.
Toutefois, comme l’a souligné Khashoggi : «L’industrie minière en Arabie saoudite en est encore à ses premiers stades de développement.»
Afin de progresser, le Royaume doit continuer à investir dans ses propres exploitations minières, attirer davantage d’investissements étrangers et forger des partenariats à l’échelle internationale.
Alireza partage cet avis et souligne que si l’Arabie saoudite a su développer son industrie pétrolière et gazière avec succès grâce à Saudi Aramco et à sa connaissance locale, «le développement de son secteur minier s’opère en encourageant l’investissement et la participation des leaders mondiaux de l’industrie minière, afin de rapidement bâtir sa propre base de connaissances et son expertise locale en Arabie saoudite.»
Le Royaume, conscient de cette réalité, ne peut pas croître seul, et son développement économique ainsi que son ascension dans cette industrie mondiale cruciale dépendent de la collaboration internationale.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com
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PARIS: Le gouvernement va lancer une mission visant à identifier et lutter contre les monopoles économiques dans les outre-mer, sources de “prix très élevés”, notamment en Polynésie française, a annoncé le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin.
“Je vais lancer une mission dès mon retour à Paris avec Philippe Vigier, ministre des Outre-mer, pour faire le constat des monopoles”, en commençant par la Polynésie française, a affirmé M. Darmanin lors d’un entretien accordé samedi soir à Papeete (dimanche matin à Paris) aux chaînes de télévision locales Polynésie la 1ère et TNTV.
“J’entends le président (Moetai Brotherson, indépendantiste, NDLR) quand il nous invite à lutter contre les monopoles économiques. Il y a trop de monopoles économiques en outremer en général et en Polynésie française”, a-t-il assuré.
“On va proposer au président Brotherson de lutter ensemble contre ces monopoles car quand il y a des monopoles, il y a des prix très élevés et quand il y a des prix très élevés ce sont les Polynésiens du quotidien qui n’arrivent pas à s’en sortir”, a ajouté le ministre de l’Intérieur.
Gérald Darmanin a entamé mercredi une visite en Polynésie française en compagnie notamment de la ministre des Sports et des Jeux olympiques, Amélie Oudéa-Castéra, avec laquelle il a visité le site de Teahupoo à Tahiti, qui accueillera en juillet prochain les épreuves de surf des JO de Paris-2024.
Accompagné également de Philippe Vigier, Gérald Darmanin a aussi évoqué la lutte contre le réchauffement climatique et le développement économique du “pays” polynésien, et soutenu l’inscription des Îles Marquises au patrimoine mondial de l’Unesco.
Le déplacement ministériel s’est achevé samedi.
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SAN FRANCISCO : Le rêve de communiquer directement avec les machines par la pensée semble désormais à la portée des humains, même si la mise en pratique reste loin de l’imaginaire de science-fiction et des promesses de télépathie.
A ce stade, plusieurs laboratoires et entreprises ont prouvé qu’il était possible de contrôler des programmes informatiques par la pensée, grâce à des implants cérébraux. Et inversement: on peut stimuler le cerveau et obtenir une réponse physique.
Dernières prouesses en date: à Lausanne, en mai dernier, un Néerlandais paraplégique a réussi à marcher, et à contrôler ses pas par la pensée, grâce à des électrodes dans le cerveau et la moelle épinière et à des technologies d’intelligence artificielle permettant de décoder en temps réel les intentions de mouvement.
Toujours en mai, des scientifiques américains ont mis au point un «décodeur de langage», qui traduit à l’écrit la pensée d’une personne, après un entraînement du cerveau pendant de longues heures dans un appareil d’IRM (imagerie par résonance magnétique).
Pour l’instant, la recherche sur les interfaces cerveau-machine (ICM) se concentre sur les personnes atteintes de paralysie. Et les appareils sont principalement testés dans un cadre médical, même si certains sont désormais utilisés plus fréquemment.
«Nous utilisons des +Utah Array+ (implant de l’entreprise Blackrock, ndlr) en laboratoire, ils fonctionnent. Je connais des gens qui s’en servent pour piloter leur fauteuil roulant», relate Michael Platt, professeur de neuroscience à l’université de Pennsylvanie.
– Cerveau rebelle –
«Mais le cerveau n’aime pas qu’on mette des choses dedans. Donc le système immunitaire attaque ces appareils (…) et avec le temps la qualité du signal diminue et vous perdez des informations», constate-t-il.
Plus les ICM sont proches des neurones, plus le signal est précis et riche. Mais elles requièrent alors des chirurgies compliquées, elles coûtent cher, sont encombrantes, et ont moins de chance de durer sur le long terme.
La start-up américaine Synchron mise sur une endoprothèse vasculaire insérée dans le cerveau via la veine jugulaire, selon une procédure chirurgicale devenue commune pour les opérations du cœur – pas besoin d’ouvrir le crâne.
Une fois en place, le «stentrode» permet au patient de se servir de messageries ou de surfer en ligne, sans les mains ni la voix, en cliquant par la pensée.
«Nous sommes à un tournant pour les ICM», estime Tom Oxley, le cofondateur de Synchron. «Il y a eu des démonstrations incroyables de ce qui est possible et désormais l’objectif c’est de rendre le processus reproductible, simple et accessible à un grand nombre de personnes».
En 2021, Synchron a reçu l’approbation des autorités sanitaires américaines (FDA) pour des essais cliniques. Une dizaine de patients atteints de la maladie de Charcot (paralysie progressive des muscles) a ainsi reçu un stentrode.
«L’objectif était de vérifier que nous pouvions enregistrer l’activité cérébrale et qu’il n’y avait pas d’effets indésirables, même après un an», explique le docteur David Putrino de l’hôpital Mount Sinai à New York.
Mission accomplie, indique-t-il. Et pour les patients, même si «taper» un message reste lent et laborieux, le regain d’autonomie n’a pas de prix.
Soutenue notamment par Jeff Bezos (Amazon) et Bill Gates, Synchron a levé 75 millions de dollars en février.
– Télépathie –
Plus connue grâce à Elon Musk, son cofondateur, Neuralink veut faire remarcher les patients paralysés, rendre la vue aux aveugles et même guérir des maladies psychiatriques comme la dépression.
Et aussi potentiellement vendre son implant à ceux qui rêvent simplement d’être des cyborgs.
Selon le milliardaire, augmenter ainsi son cerveau permettra à l’humanité de ne pas être dépassée par l’intelligence artificielle, «une menace existentielle». Il a en outre évoqué la possibilité de sauvegarder ses souvenirs en ligne et de les télécharger dans un autre corps ou dans un robot.
Le patron de Tesla et de X (anciennement Twitter) n’exclut pas non plus la «télépathie consensuelle» entre humains, pour communiquer ses «vraies pensées» à l’état brut, sans passer par les mots.
En mai, la start-up californienne a reçu le feu vert de la FDA pour tester ses implants cérébraux sur des humains. Et elle vient de récolter 280 millions de dollars d’investissements.
Son implant, de la taille d’une pièce de monnaie, est placé dans le cerveau par une chirurgie effectuée par un robot.
Il a notamment été testé sur des singes, qui ont appris à jouer au jeu vidéo Pong sans joystick ni clavier.
Une expérience similaire à de nombreuses autres, comme en 1969, quand un chercheur américain, Eberhard Fetz, avait appris à un singe à bouger une aiguille sur un compteur par la pensée, via une ICM.
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PARIS : Les festivals sont devenus en quelques années le chantier d’expérimentation d’un monde sans espèces, à l’image du Cabaret Vert, qui se déroule ce week-end à Charleville-Mézières (Ardennes), mais restent surveillés par la Banque de France.
«La monnaie officielle du festival est le Bayard», explique l’organisation sur son site internet. Avis aux festivaliers, cette monnaie «dématérialisée grâce au système cashless» (sans espèces, NDLR) est «l’unique moyen de régler vos consommations».
Dans la pratique, les participants reçoivent un bracelet à l’entrée de l’événement qu’ils rechargent à loisir, en espèces à un stand dédié ou avec leur carte bancaire.
Ce porte-monnaie électronique, qui comprend également leur billet d’entrée ou leur éventuel accès au camping, est utilisable sans contact aux différents stands et buvettes.
«Je trouve que le cashless est très pratique car on ne se balade pas avec du liquide ou sa carte bleue sur le site», raconte à l’AFP Elise Krolak, 31 ans, bénévole.
«La vie sans cash est cool», abonde Maxence Hachon, 17 ans, venu écouter 5 jours de concert, «on n’a pas besoin de stresser car notre argent est toujours à notre poignet et pour les paiements c’est bien plus rapide».
– Consommer davantage –
Au Cabaret Vert comme dans la plupart des grands festivals, deux arguments ont permis aux dispositifs «cashless» d’emporter le morceau.
Ils permettent de «limiter très fortement la circulation du liquide sur le festival» et d’augmenter la «rapidité d’encaissement», souligne auprès de l’AFP Frédéric Leclef, directeur général délégué de Lyf, qui propose une solution de paiement via une application mobile.
Stockage, transport, erreurs de caisse voire tentations d’y piocher: le premier point répond à des questions de sécurité.
Ces paiements permettent également un meilleur contrôle de l’organisateur sur les rentrées d’argent des bars et autres foodtrucks présents sur le festival, surtout lorsque ceux-ci sont tenus par des prestataires extérieurs qui ont négocié avec l’organisateur un partage de revenus.
Ce moyen de paiement est aussi plus rapide que le paiement en espèces: plus besoin d’appoint côté festivalier, ni de rendu monnaie côté staff, de quoi limiter le temps d’attente entre deux concerts de Christine and the Queens et Juliette Armanet, par exemple.
«Si les gens font moins la queue, ils profitent plus de l’événement, ils peuvent consommer plus», observe auprès de l’AFP le cofondateur et directeur général du service de billetterie en ligne Weezevent Pierre-Henri Deballon, de quoi «doper les recettes».
Selon lui, les organisateurs de festival constatent une augmentation de leur chiffre d’affaires d’à peu près 10% lorsqu’une solution «cashless» est mise en place, une combinaison de gain de temps mais aussi de transactions «indolores» pour le festivalier, amené à dépenser davantage quand l’argent n’est pas matérialisé.
– Batterie à contretemps –
Deux technologies se font concurrence dans le domaine du «cashless»: l’usage d’un porte-monnaie électronique, souvent matérialisé par une carte ou un bracelet et chargé d’un montant défini par le festivalier, et celui d’une application mobile directement liée à une carte bancaire.
La première est souvent payante, c’est le cas par exemple du Cabaret Vert qui facture un euro de «frais d’activation».
De plus, rares sont les festivaliers qui dépensent exactement la somme chargée. Le remboursement est alors plus ou moins complexe: il n’est ouvert qu’un mois pour le Cabaret Vert, et ne se fait que sur une carte bancaire.
Selon le patron de Weezevent, les organisateurs récupèreraient en moyenne 5% des sommes chargées, laissées de côté ou volontairement reversées par les festivaliers, une manne non négligeable pour des organisations parfois juste à l’équilibre.
La seconde option, via une application, n’est pas non plus parfaite car elle dépend de la batterie des téléphones portables des festivaliers, mise à mal par le manque de prise de courant et l’usage à outrance de la caméra, mais aussi par des difficultés d’accès au réseau, parfois proche de la saturation en raison de la forte concentration de personnes.
L’éviction du cash a par ailleurs fait tiquer la vénérable Banque de France, qui rappelait en juin via le Comité national des moyens de paiement que les espèces doivent «être acceptées par les commerçants (…) lors de manifestations telles que des festivals ou des manifestations sportives».