Les pays occidentaux au secours d'Israël : Le Hamas fait-il peur à ce … – Maroc Hebdo
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Lorsqu’il s’agit de la Palestine, les Occidentaux sortent leurs griffes pour protéger, par-dessus tout, Israël et les Israéliens.
Quand l’Amérique menace, le reste du monde capitule. Deux jours avant son déplacement à Tel-Aviv, le président américain Joe Biden a assuré qu’il œuvrerait avec Israël à éviter davantage de tragédie et de victimes. Il avait fait le pari de se présenter à la fois comme le garant de la sécurité d’Israël et le meilleur espoir pour les civils palestiniens. Mais le costume de médiateur équilibré qu’il a voulu endosser était visiblement trop long et trop large pour lui. La veille de sa visite en Israël, mardi 17 octobre 2023, l’armée israélienne a bombardé l’hôpital Al-Maâmadine, au centre de Gaza, faisant près de 500 morts. Ce crime qualifié aurait dû mettre à mal le leader du “monde libre”. Ce ne fut pas le cas. M. Biden a maintenu son voyage, sans la moindre gêne. Bien au contraire, dès son arrivée, il a soutenu la version des autorités israéliennes imputant la frappe aérienne ciblant l’hôpital de Gaza à des combattants palestiniens du Jihad islamique, sans s’appuyer sur la moindre preuve ou, du moins, faire appel à l’ouverture d’une enquête internationale menée par des parties neutres sous la houlette des Nations unies.
Ce parti pris très manifeste des Etats-Unis pour Israël a été calqué par les pays européens. Dès le déclenchement de l’opération Déluge d’Al-Aqsa par le Hamas, le 7 octobre, l’Europe a rapidement manifesté sa solidarité inconditionnée et inconditionnelle avec Tel-Aviv. “Nous sommes avec vous en toute circonstance”, voilà le message qu’ils ont transmis aux Israéliens. Même après les mutineries et les massacres perpétrés au grand jour contre les civils palestiniens, la position du bloc de l’Occident n’a pas changé d’un iota. Les Etats-Unis sont allés plus loin en proférant des menaces de frappe militaire contre tout État arabe (précisément l’Egypte) qui s’aviserait à faire parvenir des aides humanitaires à Gaza. C’était évident que la toute-puissance mondiale et son président Biden exhibent leurs muscles devant le monde entier, ne serait-ce que par la présence de l’imposant porte-avions Gerald R. Ford sur les eaux territoriales de Gaza. Toute cette armada pour neutraliser un mouvement de libération. Les Etats-Unis défient, dans une véritable démonstration de force, tous les pays arabes et musulmans réduits à un silence culpabilisateur, voire complice.
C’est la première fois que l’Occident prend, ostensiblement et démesurément, fait et cause pour Israël, au risque de perdre de sa crédibilité aux yeux de l’opinion publique internationale et ses alliés parmi les dirigeants arabes. Les images transmises depuis la France, les Etats-Unis ou encore l’Allemagne, ont montré le vrai visage de cet Occident “civilisé”, “berceau” et “garant” des droits humains. On l’a vu, les forces de l’ordre étouffaient, à coups de matraques, des manifestations condamnant les tueries à Gaza.
L’Occident a donné la preuve de son double langage. Lorsqu’il s’agit de la guerre en Ukraine, il condamne les attaques russes visant “l’extermination du peuple ukrainien”. Et il use sans retenue de sa machine de propagande médiatique pour dessiner un Poutine omniprésent, en proie à la folie de grandeur.
Mais lorsqu’il s’agit de la Palestine, de terres spoliés depuis un siècle au su et au vu de tout le monde, de civils tués de sang-froid au quotidien, de quartiers résidentiels dévastés, de toute une population martyrisée, d’un hôpital bombardé en direct, les Occidentaux sortent leurs griffes pour protéger, par-dessus tout, Israël et les Israéliens. Sans se voiler la face, l’Occident adopte une position effrénée et frénétique, avec seul mot d’ordre: “Protéger Israël et faire taire les protestations d’où qu’elles viennent et à n’importe quel prix”. De là à se demander ce qui motive réellement l’Occident ? A-t-il peur que le Hamas ne raye de la carte l’Etat hébreu? Pourtant, ce mouvement, qu’on apprécie sa politique ou non, est une expression, parmi tant d’autres, des souffrances du peuple palestinien depuis 1948. Ce peuple a aussi droit de vivre dans sa propre terre.
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