Le véritable coût des accidents de la route est difficile à évaluer (Boulaajoul) – Le Matin
Hicham Oukerzaz,
Les accidents de la circulation se soldent par un coût annuel estimable à 19,5 milliards de dirhams. Mais au-delà de ces pertes matérielles, il y a d’autres dommages connexes qui, d’après le directeur de l’Agence nationale de la sécurité routière (Narsa), Benacer Boulaajoul, sont plus lourds de conséquences et difficiles à évaluer.
Les accidents de la route demeurent une bien triste réalité au Maroc. Selon le directeur de Narsa, l'impact économique des sinistres routiers se chiffre annuellement à 19,5 milliards de dirhams. Mais à cette perte financière, représentant 2,6 à 2,7% du PIB, se mêlent d'autres séquelles parallèles, dont l'impact est plus grave, et qui sont difficilement mesurables, souligne M. Boulaajoul. Le directeur de Narsa, intervenant dans l'émission «Hiwar fi al Omk» (du journal électronique Al3omk), a fait remarquer que les études portant sur les accidents de la circulation restent très complexes en raison du nombre d'acteurs impliqués, et que la qualité de leur évaluation dépend de la qualité des systèmes informatiques à la disposition des différentes administrations, pour mesurer les différents coûts liés, par exemple, à l'hospitalisation, au transport, à l'administration, etc.
Pour illustrer son propos, le responsable cite l'exemple d'un jeune médecin ou ingénieur, ayant fait l'objet d'investissements de la part de l’État, et qui perd la vie dans sa vingtaine, brisant ainsi une carrière qui aurait pu se prolonger pendant des dizaines d'années. Pour un pays comme le Maroc, poursuit M. Boulaajoul, cette somme considérable de 19,5 milliards de dirhams/an suffit à financer des projets structurants nécessitant un financement bien en deçà de ce chiffre.
Les grandes agglomérations à forte densité de population enregistrent les taux les plus élevés d'accidents et de décès sur les routes. À ce titre, Casablanca figure tout naturellement en tête de ce sinistre classement, avec une proportion de 26 à 28% des accidents à l'échelle nationale, précise le directeur de Narsa. La région de Marrakech, pour sa part, comptabilise une moyenne de 622 décès par an, avec cette particularité que près de la moitié de ces victimes (299) succombent dans des accidents impliquant des deux-roues. Par ailleurs, note le directeur de Narsa, les accidents de la route ont tendance à se concentrer en milieu urbain, puisque près de 70% de ces sinistres ont lieu en zone urbaine avec un taux de mortalité qui frôle les 50% dans ce milieu.
Un autre constat inquiétant, selon M. Boulaajoul, est celui des conducteurs de deux-roues, qui comptent aujourd'hui pour 40% des tués sur les routes, soit 2 sur 5. Ces derniers sont très peu enclins à respecter les panneaux de signalisation, notamment les feux tricolores, puisque 72 à 80% des infractions qu'ils commettent ont trait à la violation du feu rouge, et ce taux atteint même 82% à Marrakech. Le directeur de Narsa a également attiré l'attention sur la nécessité pour les conducteurs de deux-roues de porter un casque homologué et réglementaire, rappelant que la norme d'homologation E2205 doit être apposée sur celui-ci, ce qui atteste sa fiabilité en termes de protection.
Et toujours à propos des conducteurs de deux-roues, M. Boulaajoul a averti que certains acquéreurs de motos C90 commettent une infraction en équipant ces dernières (dont la cylindrée est censée ne pas dépasser 50 centimètres cubes) de kits afin qu'elles puissent atteindre des vitesses de 90 et 100 km/h. Le directeur de Narsa a rappelé que cette infraction est considérée dans le Code de la route comme une modification du véhicule qui nécessite une autre homologation pour le classer dans une autre catégorie. Il a ajouté que Narsa a mis en place le programme «moto sûre» et qu'il y aura plusieurs actions dans ce sens.
Sur la question du chantage à l'examen du permis de conduire, M. Boulaajoul a appelé toute personne ayant été victime de telles pratiques à appeler le numéro vert anti-corruption pour les dénoncer. Pour faire face à ce genre de dérive, Narsa, ajoute-t-il, s'emploie à dématérialiser plusieurs procédures et à réduire le champ de l'intervention humaine. Il a également souligné que le nombre de questions à l'examen théorique du permis de conduire est passé de 600 à 1.000, et que celles-ci incluent désormais des séquences vidéo permettant de mesurer le niveau de compréhension du candidat à partir de mises en scène animées, et non plus seulement à partir d'images statiques pour lesquelles la réponse se résume aux deux choix : exact ou faux.
M. Boulaajoul a également révélé que Narsa est sur la voie de l'automatisation de l'examen pratique, et qu'à cette fin, en partenariat avec l'Université polytechnique Mohammed VI de Benguérir, elle a développé un projet visant à équiper le véhicule d'un système qui enregistre toutes les manœuvres effectuées par le candidat et juge ainsi s'il a passé l'examen avec succès ou non.
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