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Robin Campillo, le 11 mai à Paris. Photo Jérôme Bonnet pour Télérama
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Publié le 31 mai 2023 à 06h30
Six ans après l’accueil triomphal réservé à 120 Battements par minute, assorti d’un Grand Prix qui avait tout de « la Palme d’or du cœur », Robin Campillo espérait bien retrouver le grand frisson de la compétition cannoise avec son nouveau long métrage, L’Île rouge. Thierry Frémaux, le délégué général du Festival, en a décidé autrement, malgré la grande originalité du film. Ce qui n’a pas empêché son distributeur, Memento, de tenter le pari, risqué, d’une sortie en salles, le 31 mai, quatre jours seulement après la clôture du grand raout cannois, mais sans avoir bénéficié de sa force de frappe médiatique.
Comme 120 Battements…, L’Île rouge a beaucoup à voir avec la vie de son auteur. Au début des années 1970, Robin Campillo a habité, enfant, dans la base aérienne 181 d’Ivato, à Madagascar, où son père était sous-officier de l’armée de l’air. La République malgache, ancien fleuron de l’Empire colonial français, était indépendante depuis 1960, mais de nombreux soldats étaient restés sur place pour garantir la présence de l’ancienne métropole dans cette position stratégique de l’océan Indien. Jusqu’à ce que, en 1972, la jeunesse malagasy, ulcérée par le soutien du président Tsiranana aux intérêts français, ne contraigne ce dernier à la démission, et ses protecteurs tricolores à quitter le pays… À travers le regard de Thomas, un petit garçon de 8 ans, et une mise en scène somptueuse dans les décors naturels de Madagascar, Robin Campillo donne chair à ses souvenirs d’enfance. Et propose une chronique aussi sensible que politique.
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