Le Maroc, porte d'entrée vers l'Afrique pour les opérateurs espagnols – Hespress Français
Investir au Maroc est une opportunité pour les entreprises espagnoles d’accroître leur présence sur le continent africain, mais aussi de consolider davantage la coopération économique entre Rabat et Madrid, ont affirmé des entrepreneurs marocains.
Co-organisé par le groupe espagnol La Razón, ce premier Forum économique Espagne-Maroc, réunissant de nombreuses personnalités de la scène économique et commerciale hispano-marocaine, visait à mettre en lumière les relations dont jouissent le Maroc et l’Espagne, notamment leur partenariat économique ainsi que les nouvelles opportunités à saisir pour continuer à générer des bénéfices mutuels.
Présent lors du Forum, le ministre marocain de l’Equipement et de l’Eau, Nizar Baraka, a rappelé que l’Espagne est le principal partenaire commercial du Maroc depuis 2013, « une dynamique qui ne cesse de croître ».
Il a en ce sens souligné qu’après la signature de la nouvelle feuille de route entre l’Espagne et le Maroc en 2022, les échanges commerciaux ont augmenté de 22% à 20.000 millions d’euros, si bien qu’en 2022 l’Espagne est devenue le premier client et le principal fournisseur du Maroc avec une croissance de 25 %.
« Plus de 100.000 entreprises espagnoles sont déjà installées au Maroc. Les échanges peuvent être encore renforcés si nos économies tirent parti de leur complémentarité et de leur proximité pour construire de véritables écosystèmes industriels intégrés, durables et innovants dans des domaines aussi variés que les infrastructures, la transition énergétique, le textile ou l’automobile », a ajouté le ministre.
Il a, en outre, évoqué la transition énergétique et la décarbonation comme de nouvelles opportunités de coopération pour continuer à générer des bénéfices mutuels autour des investissements dans les énergies renouvelables ou le développement de l’hydrogène vert.
« Il reste encore beaucoup à faire et les défis sont nombreux. L’Espagne se prépare à présider le Conseil de l’UE. Il serait temps de forger une relation plus ambitieuse avec le Maroc », a-t-il affirmé.
De son côté, Mohammed Benchaib, administrateur et directeur général de BBI Madrid-Bank of Africa a rappelé qu’il existe de nombreuses opportunités de collaboration entre les deux pays. « Le Maroc est une opportunité, une plateforme d’entrée en Afrique pour les entreprises espagnoles », a-t-il déclaré.
Au Maroc, « il y a de véritables clients, un marché réel, une parfaite connaissance entre importateurs et exportateurs. Et cela est un facteur encourageant pour la co-investissement« , a-t-il dit, mettant en avant l’existence de réelles opportunités de collaboration.
Dans ce contexte, Bank of Africa peut jouer un rôle très important. « Notre activité consiste à soutenir les entreprises espagnoles et marocaines qui souhaitent s’implanter dans les deux pays. Non seulement sur le plan financier, mais aussi en termes de connaissance du marché, de recherche de partenaires ou d’études de marché. Nous sommes la seule entité africaine en Espagne. Et nous avons des clients espagnols historiques qui apprécient nos services« , a-t-il soutenu.
Les expériences de collaboration entre les entreprises espagnoles et marocaines ont donné des résultats plus que positifs, comme en témoignent deux des cas présentés lors du forum, à savoir Barceló et Gaia Energy.
Ángel Esquinas, directeur général de Barceló Hotel Group au Maroc et en Tunisie, a expliqué que la compagnie a commencé son activité au Maroc en 2006 avec son premier hôtel à Casablanca. Et depuis lors, « nous avons augmenté le nombre d’unités« , a-t-il déclaré.
Et d’ajouter: « Nous avons reproduit le modèle que nous avions aux Canaries et notre objectif au Maroc est de croître » et de consolider son succès. Son dernier cas notable, a-t-il dit, est le Barceló Tanger, un hôtel datant de 1971 que la chaîne a entièrement rénové.
Esquinas a affirmé que la confiance offerte par les autorités marocaines « nous pousse à rénover tous les hôtels que nous avons au Maroc ». À Marrakech, par exemple, Barceló est en train de créer un parc à thème inspiré du désert pour attirer ses clients. Et dans l’établissement d’Agadir, et « nous prévoyons de construire un parc aquatique qui complétera son attrait », a-t-il expliqué.
La collaboration de Gaia Energy avec des entreprises espagnoles a également été plus que satisfaisante. Son fondateur et président, Moundir Zniber, a fait savoir qu’ils ont lancé un projet d’énergies renouvelables en collaboration avec Iberdrola, avec un investissement de 600 millions d’euros.
Ils ont également d’autres collaborations en cours dans le domaine de l’hydrogène avec des entreprises telles que Enagás et Arcelor, qui sont très satisfaisantes. « Nous avons créé un environnement de collaboration qui montre que les entreprises marocaines peuvent être à la hauteur des attentes des entreprises espagnoles, comme en témoigne le projet avec Iberdrola. Et il y a d’autres entreprises qui peuvent être des partenaires fiables« , a précisé Zniber.
Selon le patron de Gaia Energy, le Maroc pourrait être « le prochain +Arabie saoudite+ de l’énergie verte. Il pourrait produire un grand volume d’énergie décarbonée dont l’Europe a besoin. Et cela pourrait être réalisé avec des entreprises espagnoles telles que Abengoa ou Iberdrola« . Cependant, pour cela, a-t-il ajouté, le pays « a besoin d’une ouverture qui permette au secteur privé de prendre une place plus notable, en aidant le secteur public« , sans le remplacer.
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