Le conseil économique et social lance une étude sur la mendicité – Maroc Hebdo
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En prévision à une grande étude en gestation, le conseil économique et social lance une consultation publique sur le phénomène de la mendicité. Un problème qui ne cesse de s’aggraver dans la société marocaine.
Face à l’absence d’une politique publique efficace pour lutter contre la mendicité, certaines institutions nationales à vocation consultative commencent à s’y intéresser de plus près. C’est le cas notamment du Conseil économique, social et environnemental qui vient de lancer, via sa plateforme digitale, une consultation publique afin de recueillir les perceptions, les avis et les recommandations des citoyens marocains quant à ce phénomène social qui ne cesse de se propager à une grande vitesse. Cette consultation fait partie intégrante d’une grande étude en préparation dont l’objectif est d’examiner ce phénomène sous ses différents aspects et formes et de formuler des recommandations pour y remédier dans le respect à la fois de la dignité humaine et des droits fondamentaux des personnes et la protection de l’ordre public. Ouverte du 7 au 28 juin 2023, la consultation publique est une première pour cette institution qui, d’habitude, s’intéresse plutôt aux questions économiques. Il faut dire que la mendicité est devenue un problème grave dans la société marocaine. Les mendiants occupent désormais tous les espaces publics.
Aux feux rouges, devant les portes des cafés, des restaurants, des magasins, des pâtisseries. Et dans les parkings des voitures. Ils sont partout. Omniprésents, ils ne se contentent pas de mendier, mais ils pourraient également agresser les citoyens. Il n’est plus possible pour les Marocains de circuler librement dans la rue, ni de faire tranquillement leurs courses. Une psychose permanente accompagne leur quotidien. Le mendicité au Maroc est devenue synonyme de risque d’agression et de violence. Les autorités tentent de l’affronter, mais toujours sans résultat. L’ancienne ministre du PJD, Jamila Moussali, pour le développement social, la solidarité et la famille, dans le gouvernement de Saad Eddine El Otmani, avait lancé en 2019 un plan de lutte contre la mendicité qui visait à réduire le nombre de mendiants dans les rues et les intégrer dans des centres de réinsertion sociale.
Affluence des chômeurs
Or, ce plan est tombé à l’eau et aucune mesure n’a été appliquée. Non seulement, la mendicité se développe et s’aggrave d’année en année, mais elle prend de plus en plus l’allure d’un phénomène difficile à éradiquer. Quant aux chiffres, ils sont révélateurs. Selon des statistiques officielles, le Maroc est le pays arabe le plus touché par la mendicité avec 195.000 mendiants, suivi de l’Égypte avec 41.000 et l’Algérie avec 11.000 mendiants. Des chiffres catastrophiques qui portent atteinte à l’image du Maroc, pays touristique par excellence, qui cherche à améliorer son attractivité chez les touristes étrangers. Or, tant que la mendicité existe, il est difficile de développer le tourisme dans les meilleures conditions.
Si la pauvreté, le chômage et la cherté de la vie sont avancées comme les principales causes de prolifération de ce phénomène, d’autres éléments plus subjectifs interviennent aussi pour l’expliquer. Devenue un métier à part entière, la mendicité est connue pour générer des revenus très importants qu’aucun autre métier ne pourrait, à priori, générer. D’où l’affluence des chômeurs vers ce phénomène qui devient un grand danger pour la sécurité des Marocains.
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