La nouvelle Algérie : Entre «Rogue state» et «Jamaica Inn» – Hespress Français
Quand on fait face à l’horreur, il est légitime de se référer à un des maîtres du genre sur le Grand écran, j’ai nommé Sir Alfred Hitchcock. En effet, en 1939, sort sur les écrans le film «Jamaica Inn», avec une atmosphère qui rappelle beaucoup celle de la nouvelle Algérie : des malfrats, des cabales, de la mauvaise foi, des meurtres… jusqu’au Juge des Cornouailles (lieu de l’action), réputé intègre et qui s’avère le chef des bandits.
En effet, le crime commis par l’Armée Nationale Populaire, héritière de l’Armée de Libération Nationale, durant la Guerre d’Algérie, reflète cette dimension de « Rogue state », Etat-voyou qui ne respecte pas ses engagements au niveau du droit international et de la protection de la vie humaine… Que vaut une vie dans un pays construit sur le dogme de la violence, que ce soit durant la période 1954-1962 ou durant les années 90, baptisée «Décennie noire», avec des boucheries d’une atrocité inouïe et peut-être inégalée.
Le meurtre de pauvres jet-skieurs perdus à hauteur de la station balnéaire marocaine de Saïdia a, honteusement, été jouissif pour certains «Frères algériens» avec lesquels, apparemment, nous partageons certaines valeurs cultuelles et culturelles.
De Charybde en Scylla, si on met sous boisseau la haine anti-marocaine bien entretenue chez une bonne frange du peuple, le communiqué officiel de la junte militaire corrobore cette mentalité de malfrats, à la «Jamaïca Inn», qui, en dépit d’une apparence normale, est revenue aux instincts de meurtre, avec la méprise la plus totale de la valeur d’une vie humaine.
Il y a des décennies, un natif d’Algérie d’une autre trempe, Albert Camus, dans « Le Premier homme », un livre paru après sa mort, écrivait en substance : « Un homme c’est celui qui sait s’arrêter. » Nos chers voisins et principalement ceux qui tiennent les brides « … osent tout, c’est à ça qu’on les reconnaît » dixit J. Audiard (via Lino Ventura dans « Les Tontons flingueurs »), en décrivant des « cons ».
Généralement, lorsqu’on pose une question à quelqu’un ou quand on s’interroge sur un fait, c’est une tentative parfois inconsciente de raisonner un désordre, de calmer et de faire refroidir un magma, de dessiner des lignes de fuite offrant et recul et perspective. Toutefois dans les cas itératifs des dirigeants de cet Etat-voyou, la raison semble en panne, la logique atteint des apories infranchissables en dépit des syllogismes grecs et autres pragmatiques new world : tout mortel y perdra son latin, voire son esperanto.
Il demeure une ultime tentative de comprendre la hargne algérienne tous azimuts, lorsqu’il s’agit du Royaume… Depuis, le baptême, par le Président Tebboune, de « La Nouvelle Algérie », un air de mégalomanie s’est installé. Il s’agit d’une fuite en avant pour ne pas se frotter aux réalités du quotidien : les pénuries, la « Malvie »…, dans un pays suffisamment riche en ressources naturelles. Commence alors une série de défis qui « ne mangent pas de pain » ou très peu, mais avec une forte charge symbolique : « l’homme ne vit pas que du pain ».
– Affaire du Sahara marocain : la puissance régionale perd la main, certes, mais elle est encore nuisible.
– En ce qui concerne la Lybie : on traverse l’espace aérien algérien pour venir à Skhirat. Ce qui réfère à une célèbre chanson panarabe du Soudano-Egypto-Syrien Farid Al Atrach ; Bissat Errih (Tapis volant), qui passe de Tunis à Marrakech (Maroc) sans nommer l’Algérie.
– Relations avec l’Europe : rien ne va plus, Messieurs Dames, avec l’Espagne. Et avec la France, la situation s’avère, le plus normalement du monde, en dents de scie, au regard d’une surdose de puérilité de la part de M. Macron. Cela ne sent pas bon avec la « petite Suisse ». Pour l’Allemagne, c’est aussi morne que la plaine de Waterloo après une chevauchée des Walkyries. L’Italie, qui reçoit le gaz algérien à moindre coût, complote en organisant une rencontre entre Doges libyen et israélien, sous ses loggias et froisser ainsi le Reis de la nouvelle Sublime porte, Grande Muraille, ultime ligne Maginot contre «ces hordes» qui ne veulent, somme toute, que la paix
– Avec les Pays du Golfe, surtout les Emirats, les philippiques d’une certaine presse spadassine contre Abu Dhabi sont cycliques.
– Les mentors sino-russes vous déclarent persona non grata au BRICS, avec une bénédiction hindoue mâtinée d’une impuissance sud-africaine, le tout saupoudré d’un je-m’en-foutisme brésilien…
– Des difficultés au quotidien : un Président qui communique à la télé publique sur le complot des légumineuses.
– Des déboires sportifs : participation à la Coupe du monde, 2022, ratée à l’ultime seconde at home, et participation historique de l’ « Ennemi ».
– Organisation de compétitions africaines les plus médiatisées, pour les autres. Exemple la CAN 2025 très compromise avec l’énième couleuvre à avaler, si c’est le Maroc qui l’emporte.
En somme, c’est un puzzle de ratages et d’échecs sans répit qui blessent : et comme chez les chasseurs, un sanglier blessé charge, imaginons alors ce que pourra faire une harde.
Il fallait trouver un ou plusieurs boucs-émissaires :
– La France, vieille connaissance nommément honnie dans l’hymne national algérien, et qui est prête avec le pieux Saint Macron à offrir les deux joues et plus, si affinité, aux coups algériens ;
– Le Maroc par commodité géographique et,
– Israël pour un élan chevaleresque à la Don Quichotte digne de la défunte station cairote : Sawt Al Arab, porte-voix du Nasserisme pur et dur.
Dans ce sillage, les mass media du Régime et de ses trolls ne cessent de déverser leurs torrents haineux, à longueur de journée : fake-news, mégalomanie, mythomanie, théories de complots avec des scenarii échafaudés à l’emporte-pièce…. Autrefois, on avait, chez-nous Bouya Omar, un sanctuaire sur les rives du Tassaout pour confiner les aliénés et autres agités du bocal. En Algérie, il est clair que «les damnés de la Terre »… gouvernent.
In fine, le décor de la haine et de la violence est bel et bien planté, et peu importe, après, quel quidam va appuyer sur la gâchette…
Personnellement, je pense que la violence non contrôlée de la junte algérienne est à jauger à l’aulne des cumuls de ses échecs enregistrés hic et nunc. Malheureusement, cela risque d’aller crescendo, tant les bandits de la « Jamaica Inn » se sentent coincés à l’orée des bois.
En définitive, je crois dur comme fer que le Royaume, force tranquille, ne doit céder ni à l’escalade, ni à la provocation. Il saura, si nécessaire, contre-attaquer, mais, comme tout Empire qui se respecte, certainement pas dans le même registre.
*FPD Safi Université Cadi Ayad
Abonnez-vous pour recevoir les dernières nouvelles
Conditions de publication : Les commentaires ne doivent pas être à caractère diffamatoire ou dénigrant à l’égard de l’auteur, des personnes, des sacralités, des religions ou de Dieu. Ils ne doivent pas non plus comporter des insultes ou des propos incitant à la haine et à la discrimination.