IEA: La transition énergétique au Maroc nécessite une résilience climatique renforcée – Hespress Français
Le Maroc connaît une augmentation progressive de son aridité et la diminution des précipitations annuelles moyennes dans le pays pourrait se poursuivre, en particulier dans un scénario à fortes émissions, d’où la nécessité de renforcer la résilience climatique, selon un récent rapport de l’Agence internationale de l’énergie (IEA).
Dans son rapport pays baptisé « Résilience climatique pour la transition énergétique au Maroc », l’IEA fait savoir que la température annuelle moyenne au Royaume a augmenté au cours des dernières décennies, en particulier pendant les mois les plus chauds et les plus secs, c’est-à-dire d’avril à juin.
Les projections climatiques indiquent que cette tendance à la hausse des températures se poursuivra jusqu’à la fin du siècle, avec avec des vagues de chaleur plus fréquentes, intenses et répandues, affirme l’Agence.
L’étude indique que cela conduira à une hausse significative de la demande énergétique pour la climatisation, ce qui pourrait accroître la dépendance du Maroc à l’égard des interconnexions régionales. De plus, les vagues de chaleur peuvent avoir un impact sur l’efficacité de transmission et la production d’énergie des centrales solaires photovoltaïques et éoliennes.
En outre, l’IEA a fait savoir que le Maroc connaît une augmentation de son aridité et il est probable que la diminution des précipitations annuelles moyennes se poursuive, en particulier en cas de fortes émissions. Quant aux projections climatiques, celles-ci montrent que des sécheresses plus fréquentes et plus sévères pourraient se produire dans les régions centrales et méridionales du Royaume.
Par ailleurs, ces conditions climatiques peuvent avoir des conséquences directes sur deux sources d’énergie importantes, à savoir l’hydraulique et le charbon. Les centrales hydrauliques et thermiques au charbon, qui nécessitent une grande quantité d’eau pour la production d’électricité et le refroidissement, risquent d’être perturbées par la diminution des précipitations et la fréquence accrue des sécheresses.
Face à ces défis, le Maroc a déjà entrepris des actions pour réduire sa dépendance aux ressources en eau, rappelle le rapport. En effet, le pays se tourne vers des technologies moins consommatrices d’eau, telles que le stockage d’énergie hydraulique par pompage et les centrales électriques à cycle combiné au gaz naturel. Ces initiatives visent ainsi à garantir la continuité de la production d’énergie tout en réduisant l’empreinte hydrique du secteur.
Il convient notamment de souligner que le secteur de l’énergie joue un rôle central dans la stratégie globale du Maroc en matière de changement climatique. En mettant l’accent sur l’expansion de la production d’électricité renouvelable, le pays vise à augmenter sa part de 17,6% en 2020 à 52% d’ici 2030.
Ainsi, il est essentiel de reconnaître l’importance croissante de renforcer la résilience climatique des technologies d’énergie renouvelable, qui sont souvent sensibles aux conditions climatiques et peuvent être vulnérables aux effets du changement climatique. Malgré les progrès notables réalisés dans les politiques d’adaptation et de résilience dans des secteurs tels que l’eau, l’agriculture, la biodiversité et la pêche, la question de la résilience climatique dans le secteur de l’énergie a été relativement moins discutée.
Pour assurer une transition énergétique résiliente au climat au Maroc, la première étape consistera à établir un plan sectoriel dédié au secteur de l’énergie, préconise l’IEA. Ce plan sectoriel pourrait inclure des actions concrètes telles qu’une évaluation complète des impacts climatiques, l’élaboration de plans spécialisés pour les zones à haut risque, l’évaluation de l’effet de la diversification sur le mix énergétique et le passage à des technologies efficientes en matière d’eau et résistantes à la chaleur.
Selon l’Agence spécialisée en énergie, le développement de stratégies spécifiques pour le secteur de l’énergie face aux différents types de risques climatiques pourrait soutenir le fonctionnement continu des systèmes énergétiques face aux catastrophes liées au climat.
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