Fadel Senna, le maître de l'instantané – Maroc Hebdo
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En remplissant simplement sa mission de photographe reporter lors du séisme meurtrier d’Al-Haouz, Fadel Senna ne pensait qu’il allait se retrouver au cœur d’une polémique déclenchée par une certaine presse française.
Dans les milieux de la presse marocaine comme étrangère, Fadel Senna est sans doute l’un des noms les plus en vue. Il est même quasiment impossible de feuilleter un journal ou une revue de la place traitant les grandes actualités du Royaume sans croiser un des clichés saillants et originaux capturés par le jeune photo-reporter de l’Agence France-Presse (AFP) à Rabat.
C’est donc sans grande surprise que, dans la foulée de la tragédie du séisme meurtrier du 8 septembre 2023 et ses images bouleversantes, les photos prises par M. Senna des zones et des populations sinistrées ont servi pour illustrer de nombreuses Unes aussi bien au Maroc qu’à l’étranger. C’est d’ailleurs le cas pour le numéro 1499 de Maroc Hebdo consacré au séisme.
Seulement, le photographe de l’AFP et son travail remarquable ayant permis de rapporter via l’image ce qui se déroule dans le Maroc profond affecté par le tremblement de terre s’est retrouvé instrumentalisé à son insu par la campagne de propagande menée par une partie de la presse française.
Le journal Libération a ainsi illustré sa Une du 11 septembre consacrée au séisme, par une photo signée M. Senna, dans laquelle on aperçoit une femme éplorée devant les décombres au lendemain de la tragédie. L’image est accompagnée du titre “Maroc” de la manchette suivante entre guillemets: “Aidez-nous, nous mourons en silence”, suggérant que la phrase a été dite par la dame en question. Un choix éditorial qui n’a pas manqué de provoquer de vives critiques de la part des internautes marocains, d’autant plus que cela intervenait en même temps que d’autres médias français connus comme le Monde, Charlie Hebdo ou encore France 24 ont profité également de la situation pour publier des contenus hostiles au Maroc. M. Senna s’est retrouvé lui aussi sous les feux des critiques, bien qu’il n’est pas responsable de l’usage fait par Libération de sa photo. “Il a même reçu des menaces ces derniers jours,” a confié à Maroc Hebdo une source proche de lui.
Manipulation d’image
La femme affichée en Une, une certaine Touria Sarka, a quant à elle annoncé le 20 septembre 2023 avoir décidé de porter plainte contre Libération. “Ces faits constituent tout d’abord une atteinte au droit à l’image de Mme Touria au sens de l’article 9 du code civil, sa photographie ayant été utilisée sans son consentement (…) [et] constituent l’infraction de montage illicite de l’image et de la parole d’autrui, lequel est réprimé par l’article 226-8 du code pénal et passible d’un an d’emprisonnement et de 15.000 euros d’amende, ” ont avancé Me Robin Binsard, avocat au barreau de Paris, et Me Mourad Elajouti, avocat au barreau de Casablanca, qui assurent la défense de Mme Sarka. D’après la même source, “une vidéo publiée récemment démontre de manière non équivoque que Madame Touri s’écriait “Vive le Roi” au moment de la photographie.”
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