Etudes supérieures: Nouvelles dispositions pour la rentrée 2023-2024 – Hespress Français
Mise à jour des filières, renforcement des compétences horizontales, linguistiques et digitales des étudiants, révision des normes scientifiques et pédagogiques du cycle doctoral… Plusieurs changements sont à prévoir dès la rentrée universitaire grâce au projet de décret n° 2.23.668 approuvé lundi, par le Conseil de gouvernement. En voici les détails.
Ce nouveau projet de décret n° 2.23.668, présenté par le ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et de l’Innovation, Abdellatif Miraoui, modifiant et complétant le décret n° 2.04.89 du 18 mai 2004, dont Hespress FR détient copie, fixe la vocation des établissements universitaires, les cycles des études supérieurs ainsi que les diplômes nationaux correspondants.
La révision de ce décret vise à apporter des modifications à certaines dispositions réglementaires pour définir les éléments clés de la nouvelle organisation pédagogique, tout en maintenant l’ingénierie pédagogique actuellement adoptée dans le système LMD et ce, sans changer la durée des différents cycles, soit 3 ans pour la Licence, 2 ans pour le Master et 3 ans pour le Doctorat.
De plus, la nouvelle organisation pédagogique promeut une réforme pédagogique globale, de la 1ère année de Licence jusqu’au Doctorat, avec l’introduction de contenus et d’approches pédagogiques actualisés, alignés sur les normes internationales, et la mise en place de dispositifs d’accompagnement favorisant l’égalité des chances et mettant en avant la performance et l’efficacité globale du système.
Ainsi, elle repose sur une révision des outputs du modèle pédagogique, en partant des profils des lauréats au niveau de chaque cycle. Pour la Licence, à titre d’exemple, l’objectif est de former des étudiants responsables et autonomes, ayant les capacités techniques, linguistiques et comportementales nécessaires pour réussir leur insertion socioprofessionnelle.
Pour le Master, l’accent est mis sur la formation d’experts dans leurs domaines, dotés de l’esprit critique et d’innovation nécessaires pour être en mesure de contribuer à l’impulsion des capacités compétitives du tissu productif. Quant au Doctorat, le but est de former une nouvelle génération de chercheurs et d’enseignants chercheurs aux standards internationaux et disposant de l’expertise nécessaire pour répondre aux priorités nationales.
La nouvelle organisation pédagogique table notamment sur la mise en œuvre globale et complète de tous les mécanismes du modèle pédagogique (LMD), à travers l’instauration de passerelles entre filières et établissements de nature à permettre la réorientation de l’étudiant à travers le choix d’une autre filière au sein du même établissement ou dans un autre, tout en gardant les crédits validés.
Ceci nécessite également l’adoption du système de crédits (ECTS) lors de la validation des modules et des cycles et ce, en vue de l’instauration de passerelles entre filières et établissements, facilitant la mobilité des étudiants dans le système en sa globalité, ainsi que leur orientation et réorientation, ainsi que la mise en place des normes pour la mobilité nationale et internationale des étudiants, de sorte que le système d’études et d’évaluation permet aux étudiants de poursuivre une partie de leurs études dans des universités et des institutions autres que les leurs, avec la validation des acquis.
D’une autre part, la réforme prévoit la mise en place de différents modes d’enseignement en adoptant l’enseignement en présentiel, l’enseignement à distance et l’enseignement par alternance. Elle envisage aussi l’intégration de la possibilité de comptabiliser les activités parallèles dans le contenu de la formation de la filière et ce, en leur attribuant des crédits à prendre en compte lors des délibérations de validation.
Parmi les nouveautés envisagées par ce décret s’ajoute l’adoption d’annexe de diplôme comme document retraçant de manière claire le parcours de formation de l’étudiant et contenant des informations détaillées sur les activités, les stages et/ou les travaux de recherche réalisés lors de la formation, ainsi que les certificats obtenus en langues, en digital et en d’autres domaines, ce qui facilite la poursuite de ses études supérieurs et sa mobilité aux niveaux national et international, et met en exergue ses compétences et ses qualifications nécessaires pour son intégration sur le marché d’emploi.
Par ailleurs, la réforme s’articule également autour de la révision de l’offre de formation des établissements à accès ouvert, c’est-à-dire la révision et l’actualisation du cycle Licence et des Troncs Communs, l’ouverture de nouvelles filières du cycle Licence par les Universités, la création de Centres d’excellence offrant de nouveaux parcours d’excellence, à partir du Bac+2, dans les établissements à accès ouvert, le lancement d’un nouveau cycle Licence en Éducation (CLE) pour former des enseignants de nouvelle génération conformément à une architecture pédagogique rénovée.
Le décret lancera aussi des programmes contractuels de formation consacrant le rôle de l’université en tant qu’acteur de développement à travers, la réponse aux besoins des acteurs économiques et des différents départements ministériels ainsi que l’accompagnement de la mise en œuvre des stratégies nationales prioritaires, ainsi que des cycles de formation en anglais renforçant la place de la langue anglaise en tant que langue d’enseignement.
En outre, il permettra de renforcer les compétences horizontales, linguistiques et digitales des étudiants, en tant que facteurs clés déterminant la réussite de l’intégration socioprofessionnelle des lauréats, et la définition de niveaux de certification appropriés à chaque cycle avec l’obligation de la certification pour l’obtention des diplômes.
La réforme ne pourra pas se faire non plus sans la révision des normes scientifiques et pédagogiques du cycle doctoral dans le but de former une nouvelle génération de doctorants aux standards internationaux, ainsi que de constituer une pépinière des compétences capables de renouveler le corps des enseignants-chercheurs qui connaîtra un départ massif à la retraite dans les prochaines années, ou la régulation des actions d’habilitation universitaire relatives aux enseignants-chercheurs et créer un nouveau diplôme universitaire (diplôme d’habilitation universitaire) délivré par les universités.
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