Etude: Le Maroc fait face à une croissance "pauvre" en emplois avec fort "sous-emploi" – Hespress Français
Une étude menée par la Direction des Études et des Prévisions Financières en partenariat avec l’Observatoire National pour le Développement Humain (ONDH), a révélé que le Maroc souffrait d’une croissance « pauvre » en emplois, avec un important taux de « sous-emplois ».
Le chômage est une réalité au Maroc, et face à ce phénomène, plusieurs personnes se dirigent vers des emplois en dessous de leurs qualifications, ou travaillent peu d’heures par semaine, simplement pour avoir des revenus.
Le chômage s’explique aussi par le « pauvre » taux de création d’emploi, relève une études consacrée aux « déterminants du sous-emploi au Maroc », qui a eu pour objectif d’examiner dans quelles mesures les facteurs démographiques et économiques pourraient être à l’origine du sous-emploi lié au temps de travail et aux situations d’emplois inadéquats au Maroc.
Il ressort de l’étude, menée sur la base des données du Haut-Commissariat au Plan (HCP), qu’en termes de création d’opportunités d’emploi, l’économie marocaine continue à faire face à une croissance pauvre en emplois.
L’élasticité croissance-emploi est « relativement faible au Maroc, se situant à 0,3 au début des années 2000-2007 et avoisinant 0,2 pour la période 2008-2020 ( 12.550 emplois crées, en moyenne, pour chaque point de PIB durant la période 2008-2020 contre 32.264 emplois crées en 2000-2007) », indique-t-on.
Il ressort également que plus d’un million de personnes en 2021 soit l’équivalent de 550.000 personnes dans les villes et 453.000 à la campagne, sont en situation de sous emploi.
Ces chiffrent correspondent à un taux de sous-emploi de 9,3% contre 14,6% en 2000, mais malgré sa tendance baissière, « le niveau du sous-emploi reste élevé au Maroc et nécessite des analyses approfondies pour bien appréhender l’ampleur de ce phénomène ».
Concernant les chiffres du sous-emploi, l’étude a pris en compte la définition du HCP, qui considère sous employée toute personne active occupée âgée de 15 ans et plus ayant travaillé au cours de la semaine de référence moins de 48het disposée à faire des heures supplémentaires, et tout travailleur ayant travaillé plus que 48h et qui est à la recherche d’un autre emploi ou disposé à changer d’emploi pour inadéquation de son emploi avec sa formation, sa qualification ou l’insuffisance du revenu procuré par son travail actuel.
Les personnes touchées par ce phénomène sont en majorité une population masculine (86%), rurale à 52,8%, jeune ne dépassant pas l’âge de 35 ans à 26,6% et sans diplôme à 57,8%. « Le niveau élevé du sous-emploi parmi les jeunes est expliqué, entres autres, par un taux de chômage élevé qui, dès lors, se trouvent souvent dans l’obligation d’accepter des emplois plus précaires et générateurs de faibles revenus », indique l’étude.
Par secteur d’activité, le sous-emploi, est plus fréquent dans le secteur du BTP avec un taux moyen de 17,3% durant la période 2007-2021. Avec une part très faible du travail à temps partiel dans ce secteur (0,6% en 2017), « cette situation peut être expliquée par des situations inadéquates d’emploi et par le fait que les emplois offerts par ce secteur n’ exigent pas en général des qualifications élevées ».
En termes de répartition par secteur d’activité, ils sont en moyenne 10,3% exerçant dans le secteur de l’agriculture, forêt et pêche. Concernant les secteurs de l’industrie (y compris l’artisanat) et les services, les taux de sous-emploi restent relativement faibles avec des niveaux, respectivement de 7,1% et de 8,9% en moyenne.
Par statut professionnel, le sous-emploi demeure également plus répandu parmi les salariés avec une moyenne de 11,2% durant la période 2007-2021. Près de deux salariés sur trois (62,9%) ne bénéficient pas de contrat de travail et cette proportion atteint 89,4% dans le secteur du BTP.
Abonnez-vous pour recevoir les dernières nouvelles