Etude: Découverte de liens génétiques entre les autochtones canariens et les marocains du néolithique – Hespress Français
L’ADN de la population autochtone des îles Canaries présente une forte similitude à celui des peuples néolithiques marocains d’il y a environ 5.000 ans, dévoile une récente étude élaborée par la revue Nature Communications.
La revue Nature Communications a publié l’analyse la plus complète à ce jour de l’ADN des anciens habitants des Canaries, baptisée « L’histoire génomique des peuples indigènes des îles Canaries », avec des données provenant de 40 individus de sept îles, couvrant 1.300 ans de l’histoire ancienne de l’archipel, allant des premières arrivées, c’est-à-dire des vestiges datant du IIIe siècle, aux premières années sous la Couronne de Castille au XVIe siècle.
Cette découverte a été le fruit de la collaboration de vingt chercheurs des universités de La Laguna, Las Palmas de Gran Canaria, Stanford (États-Unis) et Copenhague, ainsi que de l’Institut Max Planck en Allemagne, de l’Institut Carlos III, de l’entreprise Tibicena, du Musée Canarien, du Musée Archéologique de La Gomera et du Musée Benahoarita, qui ont été répartis sur 23 sites archéologiques.
Selon les scientifiques, la population autochtone des îles Canaries, établie dans l’archipel aux alentours du IIIe siècle de notre ère, offre un double intérêt : elle constitue à la fois une fenêtre sur l’histoire de l’Afrique du Nord et un modèle unique pour étudier les effets de l’insularité.
Les preuves archéologiques suggèrent que les liens ultérieurs entre les îles et la côte africaine étaient extrêmement limités, et que les îles sont demeurées largement isolées jusqu’au contact avec les navigateurs et explorateurs européens au XIVe siècle, ont-ils expliqué.
De plus, ces chercheurs ont fait savoir que le pool génomique actuel de l’Afrique du Nord a été façonné par des apports génétiques en provenance de l’Afrique subsaharienne, de l’Europe, du Moyen-Orient et du Caucase vers une population autochtone ancestrale.
Cette composante autochtone descend d’une population liée aux habitants du Paléolithique supérieur de Taforalt (Maroc), datant d’environ 15.000 ans avant notre ère montrant, d’après l’analyse, que les premières étapes de la révolution néolithique en Afrique du Nord étaient motivées par l’acquisition de techniques agricoles par la population locale et non par un renouvellement de la population.
« Jusqu’à présent, seuls les chasseurs-cueilleurs et les premiers agriculteurs du Maroc avaient été étudiés à l’aide de techniques paléogénomiques, ce qui rend difficile la compréhension de cette histoire de la fin du Néolithique à l’Antiquité« , ont souligné Serrano et Rosa Fregel (universités de La Laguna et Stanford), des coauteurs de l’étude.
Cependant, les chercheurs ont observé des différences significatives entre les îles orientales et occidentales. Par exemple, les habitants des trois îles les plus proches du continent (Gran Canaria, Lanzarote et Fuerteventura) présentaient une contribution génétique plus importante du composant associé aux populations préhistoriques d’Europe, tandis que ceux des îles occidentales (El Hierro, La Palma, La Gomera et Tenerife) montraient une plus grande contribution du composant préhistorique d’Afrique du Nord. Ces données mettent en lumière un modèle d’occupation plus complexe que celui qui était envisagé jusqu’à présent.
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