Etude: 13.000 cas de défaillances d'entreprises prévus au Maroc en 2023 – Hespress Français
Dans une nouvelle étude sur les indices mondiaux d’insolvabilité, Allianz Trade prévoit 13 000 cas de défaillances d’entreprises au Maroc à l’horizon 2023. Un nombre qui représentera un niveau record pour le pays s’il n’est jamais atteint.
En raison de la conjoncture économique internationale et locale difficile, 13 000 entreprises marocaines risquent la faillite d’ici 2023, soit une hausse de 5 % par rapport à 2022 (12 937 défaillances). Ce chiffre stagnant en 2024. Il s’agit d’ailleurs d’un nombre supérieur de 53 % à celui de 2019, voire un chiffre annuel record. Cette prévision ressort de la dernière mouture de l’Indice mondial d’insolvabilité des entreprises sur la période 2020-2024 publiée par la filiale de l’assureur allemand, Allianz Trade.
Le premier pic avait été recensé au Maroc en 2021 au fort de la crise pandémique. On ne comptait que 10 552 cas de défaillances, soit 59 % de plus qu’en 2020 (6 620 défaillances). La hausse a été également notable en 2022, atteignant 17 % et touchant 12 397 entreprises. Cependant, le nombre de faillites d’entreprises dans le pays devrait se stabiliser à 13 000 en 2024.
Si cette prévision se confirme, le Maroc connaîtra plus de 55 500 défaillances d’entreprises entre 2020 et 2024. Cela place ainsi le Royaume au quatrième rang mondial, après la Pologne, l’Espagne et la Hongrie.
Ces chiffres élevés présentent la situation des entreprises marocaines, en particulier les petites et moyennes entreprises qui souffrent encore des répercussions de la crise pandémique, auxquelles s’ajoutent les effets de l’inflation et de la hausse des prix de divers produits depuis le déclenchement du conflit russo-ukrainien.
Par ailleurs, les entreprises marocaines ne sont pas les seules que la filiale allemande a en ligne de mire. Selon le rapport, les défaillances d’entreprises devraient rebondir de 21 % en 2023 et 4 % en 2024 à l’échelle mondiale. Allianz Trade prévoit que la moitié des pays analysés dans le rapport sont susceptibles de dépasser leurs niveaux d’insolvabilité d’avant-crise en 2023, et que 3 pays sur 5 seront concernés en 2024. Dans l’ensemble, la plupart des pays franchiront les niveaux de 2019 dès fin 2024.
« En Europe, nous prévoyons que les défaillances atteindront 59 000 cas en France en 2023 (+41 % en glissement annuel), 28 500 au Royaume-Uni (+16 %), 17 800 en Allemagne (+22 %) et 8 900 en Italie (+24 %). Aux États-Unis, nous prévoyons une hausse des défaillances de +49 % en 2023 en raison du resserrement des conditions de crédit et du fort ralentissement des économies. La Chine ne subira quant à elle qu’une hausse modérée des défaillances (+4 %), mais la réouverture de l’économie n’a pas fait disparaître tous les risques, notamment dans le secteur de l’immobilier », souligne Maxime Lemerle, responsable des études défaillances chez Allianz Trade.
D’après les experts de Allianz Trade, le ralentissement de la croissance en 2023 et 2024 aura des conséquences. Ils estiment que la zone euro et les Etats-Unis auraient besoin de 1,3 point de pourcentage (pp) et 1,5 pp de croissance supplémentaire du PIB en moyenne en 2023-2024 pour stabiliser le nombre de défaillances.
L’environnement actuel est la principale raison des prévisions, ajoutent les auteurs de l’indice, notant que le nombre de défaillances pour les entreprises ayant un chiffre d’affaires supérieur à 50 millions d’euros est désormais légèrement supérieur aux niveaux d’avant la pandémie (la construction, le commerce de détail et les services sont les plus touchés).
« Même sans une crise financière majeure, un credit crunch de l’ampleur de celui de 2000, lors de la bulle internet, engendrerait respectivement 12 900 et 95 300 défaillances additionnelles. Et en cas de gel de l’accès au financement, on dénombrerait respectivement 10 700 et 46 300 défaillances supplémentaires », indiquent les chercheurs.
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