Economie bleue: Les recommandations de la BM pour le Maroc – Hespress Français
Avec ses riches atouts dans la mer Méditerranée et l’océan Atlantique, le Maroc dispose d’un fort potentiel pour développer son économie bleue, notamment en optant pour la méthode de planification spatiale marine (PSM), affirme la Banque Mondiale.
La Banque Mondiale a récemment publié un rapport intitulé « Les débuts de la planification spatiale marine au Maroc: conjuguer les enjeux de conservation et de développement », en vue d’aider le Maroc à préserver ses ressources halieutiques et à améliorer la gestion de la pêche.
Ce rapport comprend les conclusions tirées d’un projet d’assistance technique pilote de planification spatiale marine (PSM). Il fournit une illustration pratique de cette planification, une méthode de gouvernance qui vise à connecter les multiples usagers des ressources marines et de leur apporter les données dont ils ont besoin.
D’après les données du rapport, le Maroc dispose d’une richesse de ressources marines soutenue par des niveaux élevés de biodiversité, avec plus de 600 espèces de poissons identifiées. Au total, les zones côtières du pays contribuent à 59% du produit intérieur brut (PIB) du pays et fournissent 52% de ses emplois.
En outre, le secteur de la pêche contribue à lui seul à 1,5% du PIB et fournit 700.000 emplois directs et indirects. Selon l’Office des Changes, le secteur de la pêche produit 7,1% des exportations totales.
La Banque Mondiale fait ainsi savoir que la croissance de l’économie bleue au Maroc a été historiquement entravée par une coopération intersectorielle limitée, des politiques fragmentées et un manque de planification budgétaire intégrée dans les secteurs bleus.
Selon le rapport, le manque de coordination a également réduit les possibilités d’investissement, entravant ainsi la création potentielle d’emplois et le développement des entreprises, en particulier pour ceux qui sont sous-représentés dans le secteur, tels que les femmes, les jeunes et les groupes de pêcheurs artisanaux.
Les auteurs ont par ailleurs rappelé qu’en 2019, le Roi Mohammed VI a appelé à une nouvelle approche pour combler les écarts de développement du pays. En mai 2021, une commission spéciale nommée par le Roi a publié le nouveau modèle de développement.
En 2021, le gouvernement s’est également fixé pour objectif de créer 450.000 emplois dans les secteurs de la pêche maritime et de l’agroalimentaire dans un délai de cinq ans, dans le cadre d’un effort global visant à accroître les moyens de subsistance et à aider l’économie nationale à se remettre de la crise pandémique.
La stratégie Halieutis 2020 du gouvernement a également identifié l’aquaculture comme un sous-secteur à fort potentiel de croissance en raison de l’augmentation constante de la demande internationale et nationale de produits de la mer.
De ce fait, la Banque Mondiale a listé dans son rapport quelques principes généraux qui guident l’approche PSM, dont la facilitation de l’identification de sites pour des utilisations nouvelles et émergentes en suivant une approche écosystémique qui reconnaît que les humains, avec leur diversité culturelle, font partie intégrante des écosystèmes, et de l’identification de sites pour des utilisations nouvelles et émergentes en suivant une approche écosystémique qui reconnaît que les humains, avec leur diversité culturelle, font partie intégrante des écosystèmes.
Pour l’institution financière, il faut notamment veiller à atténuer les conflits entre les différentes utilisations du milieu marin, promouvoir les espaces protégés ou à usages multiples pour assurer la coexistence et renforcer les synergies entre les activités et la confiance des investisseurs en introduisant la transparence et la prévisibilité.
Elle recommande de faciliter le processus visant à combler les lacunes critiques en matière de connaissances sur les océans et les secteurs connexes, d’encourager la collaboration transfrontalière pour le régional et d’améliorer le renforcement des capacités en utilisant des transformatives.
Pour ce faire, il faut opter pour une planification par le biais d’activités participatives avec les parties prenantes afin de déterminer les priorités, collecter et évaluer des données pour identifier les lacunes, réaliser un diagnostic du site sur la base de modèles et de processus écosystémiques, y compris les activités humaines, dans l’ensemble de la zone d’intérêt.
Cela nécessite aussi l’identification du meilleur emplacement pour une AMP proposée, la formulation des recommandations pour soutenir la création de l’AMP, par exemple, développer une base de données SIG et un système de partage d’informations, et définir les étapes de sa mise en œuvre et de sa gestion.
Pour rappel, la Banque mondiale a approuvé, en mai 2022, un prêt de 350 millions de dollars pour aider le gouvernement à lancer son programme d’économie bleue. Entre avril 2021 et décembre 2022, l’institution a fourni une assistance technique (AT) au Département de la Pêche Maritime (DPM), afin d’incuber le PSM en tant qu’outil de conservation des ressources halieutiques tout en soutenant la pêche artisanale.
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