Uncategorized

Diaspo #291 : Zakaria Zidane, de Salé au Luxembourg avec le … – MSN

Natif de la ville de Salé, Zakaria Zidane s’est laissé guider par ses coups de cœur musicaux dans le registre du rock et du metal, pour enfin poser bagage au Luxembourg. Consultant en business intelligence, c’est dans son pays de résidence depuis cinq ans qu’il joint l’utile à l’agréable, entre sa vie en entreprise et celle d’artiste.
Dans la cité pirate où il a grandi, Zakaria Zidane s’est toujours passionné pour les mots. Le natif de Salé s’est précocement exercé à l’écriture en tant que processus créatif et artistique, fasciné par le pouvoir du verbe et de la prose. «Tout a commencé réellement à l’âge de huit ans, lorsque j’ai écrit un poème pour ma mère. Je me suis lancé dans la poésie et les histoires courtes depuis, avant de découvrir le rap au collège. Ce registre musical très accessible a été connu pour ses chansons et paroles très puissantes, qui m’ont beaucoup parlé et ont fait sens en moi», confie l’artiste auprès de Yabiladi.
En effet, l’écriture a été un premier pas pour Zakaria Zidane dans le monde artistique, bien qu’il ne se soit pas imaginé à l’époque être à la tête d’une formation musicale. Aujourd’hui, il est le guitariste, le parolier et le chanteur principal du groupe de rock metal Fork in the road, basé au Luxembourg. L’artiste en herbe a développé son goût musical durant son adolescence, bifurquant du rap vers le rock et le metal, à 14 ans. Le déclic de cette métamorphose aura été la découverte du groupe System of a down (SOAD), pour lequel le coup de cœur aura été immédiat. Apprenant la guitare en autodidacte à travers ses amis, Zakaria est fasciné par les distorsions et les prouesses vocales de la formation. Curieux, il découvre d’autres groupes comme Alter Bridge. Il écoute par ailleurs Hoba Hoba Spirit, dont il trouve les textes considérablement inspirants.
Le jeune artiste monte un premier groupe, qu’il appelle Airheads, porté sur le post-grunge, le metal alternatif et le rock. Il fonde ensuite une seconde formation, Rust Road et se produit notamment à Rabat, Casablanca et Marrakech. Mais les deux aventures musicales ne se pérennisent pas. «Nous avons donné quelques concerts dans diverses villes, mais il nous a été difficile de garder les mêmes membres. Il a fallu trouver un nouveau bassiste, batteur ou guitariste à chaque fois, sans avoir d’ingénieur de son ni d’espace pérenne pour les répétitions», se souvient Zakaria Zidane.
«Enregistrer un album de rock ou de metal a nécessité une logistique qui ne nous a pas été accessible à l’époque, avec nos budgets d’étudiants, sachant qu’il nous a souvent fallu nous rendre à Témara pour pouvoir répéter dans des conditions obéissant aux standards.»
Peu de réceptivité pour le registre de metal
D’autres difficultés se greffent à ces conditions peu propices pour exister durablement sur la scène nationale. «A un moment à Rabat, les concerts de metal ont été bannis, de 2010 à 2012, pour des raisons d’assurance et de gestion des salles, lesquelles n’ont pas été adaptées pour accueillir de pareils spectacles. Il nous est déjà arrivé d’être invités à nous produire devant un public peu initié, qui ne savait pas à quoi s’attendre. Durant l’un de nos concerts, des gens ont quitté le lieu quand nous avons commencé à jouer», se rappelle l’artiste. «A part les festivals L’Boulevard et Mawazine, peu d’espaces ont été conçus de manière à abriter des prestations de metal», ajoute-t-il.
Parallèlement à son parcours artistique, Zakaria suit ses études à la Faculté des sciences à Kénitra. Il obtient un master en systèmes intelligents et imagerie, en partenariat avec l’Université de Belfort. Dans le cadre de ce cursus, il est amené à effectuer des séjours académiques en France, où il a fait sa deuxième année. Il s’est inscrit par ailleurs à des formations en écriture et en composition musicale. «Etant professeur universitaire, mon père m’a beaucoup influencé dans mon parcours professionnel et mon intérêt pour l’informatique, mais il m’a influencé aussi dans mon goût musical, en découvrant par exemple Mothörhead ou AC/DC», nous confie-t-il.
De retour au Maroc, Zakaria Zidane tente de continuer à joindre ses deux passions que sont les technologies et la musique, mais l’un prend le dessus sur l’autre. L’artiste se focalise davantage sur sa carrière professionnelle liée à sa formation universitaire. Il se lance dans un cycle doctoral et enseigne en tant que vacataire, à l’Ecole normale supérieure de l’enseignement technique (ENSET) de Rabat, ou encore dans des écoles privées. Après deux ans de doctorat, il décide de se consacrer entièrement à l’entrepreneuriat. Il fait plusieurs prestations au Maroc, mais également en France, notamment à Strasbourg, avant de recevoir une proposition d’embauche au Luxembourg.
«Pour plusieurs raisons, je ne prévoyais plus de rester au Maroc, encore plus après la proposition qui m’a été faite au Luxembourg, où je suis installé et où je travaille depuis cinq ans maintenant, en tant que consultant en business intelligence», nous confie Zakaria Zidane. Dans son nouvel univers quotidien, l’artiste a trouvé un terrain propice pour faire le métier qui le passionne en technologie, tout en laissant libre court à son autre passion qu’est la musique. En septembre prochain, Fork in the road sortira son premier EP.
Vers des concerts à l’étranger, doucement mais sûrement
Au Luxembourg, Zakaria Zidane nous décrit une scène metal «très populaire, qui intéresse des publics même lorsqu’ils ne sont pas particulièrement fans, du moment qu’ils comprennent cette musique et son énergie en tant qu’expression artistique». Sur le plan des infrastructures, il accède désormais au Rock Lab, une structure permettant aux amateurs et aux professionnels de répéter gratuitement en salle, avec un matériel de haut niveau.
C’est cette plateforme qui lui permettra d’enregistrer l’EP de son groupe, avec une couverture des frais pouvant atteindre 90%, en plus de possibilités de bourses artistiques pour les musiciens. Zakaria Zidane tente ainsi d’inscrire son projet dans la durée, profitant de la possibilité de faire son art, de se produire dans les plus grandes salles et d’envisager des tournées. Une prochaine réunira d’ailleurs Fork in the road avec la formation marocaine de rock oriental et de metal hybride Lazywall. Zakaria en est comblé.
Diaspo #240 : Youssef Anegay, guitariste à Strasbourg indissociable de Lazywall
«Voir un groupe marocain atteindre ce niveau est une grande fierté. C’est pour moi un groupe international et professionnel qui a maintenu le cap, avec tous les challenges, et qui me laisse croire que l’on peut arriver à ce stade de professionnalisme et de maturité artistique depuis le Maroc.»
L’artiste trouve désormais une centaine liberté artistique, grâce à «un très bon équilibre entre la musique et le conseil en technologies», ce qui le laisse apprécier ses deux métiers. «Grâce à cela, je suis toujours impatient de jouer chaque semaine. Ma passion n’aurait pas été la même, si je ne faisais que de la musique pour en vivre», nous dit-il.

source

مقالات ذات صلة

اترك تعليقاً

لن يتم نشر عنوان بريدك الإلكتروني. الحقول الإلزامية مشار إليها بـ *

هذا الموقع يستخدم خدمة أكيسميت للتقليل من البريد المزعجة. اعرف المزيد عن كيفية التعامل مع بيانات التعليقات الخاصة بك processed.

زر الذهاب إلى الأعلى