Des dizaines de morts dans un puissant séisme au Maroc – Le Droit
Un puissant tremblement de terre a frappé le Maroc vendredi soir, endommageant des bâtiments dans les grandes villes et envoyant des gens paniqués affluer dans les rues et ruelles de Rabat à Marrakech. (Mosa'ab Elshamy/AP)
L’épicentre de ce tremblement de terre, de magnitude de 6,8 sur l’échelle de Richter selon l’Institut de géophysique américain (USGS), se trouve au sud-ouest de Marrakech, à 320 km au sud de la capitale Rabat.
Le Centre national pour la recherche scientifique et technique (CNRST) basé à Rabat a pour sa part indiqué que le séisme était d’une magnitude de 7 degrés sur l’échelle de Richter et que son épicentre se situait dans la province d’Al-Haouz.
D’après les médias marocains, il s’agit du plus puissant séisme à frapper le royaume à ce jour.
Vingt-sept personnes ont péri dans la région de Marrakech et sept autres dans la province de Ouarzazate, à 200 km plus au sud, ont indiqué des médias marocains en citant des sources locales dans les deux régions. Aucun bilan officiel n’a été fourni par les autorités.
Selon des images circulant sur les réseaux sociaux et des témoins, le séisme a provoqué d’importants dégâts matériels dans plusieurs villes.
Dans une localité de la province d’Al-Haouz, épicentre du séisme, une famille était bloquée dans les décombres après l’effondrement de sa maison, selon les médias.
Outre Marrakech, la secousse a été ressentie à Rabat, Casablanca, Agadir et Essaouira, semant la panique parmi la population. De nombreuses personnes sont sorties dans les rues de ces villes, craignant l’effondrement de leurs habitations, selon des images diffusées sur les réseaux sociaux.
Sur des photos et vidéos publiées par des internautes, on peut voir d’importants débris d’habitations dans les ruelles de la médina de Marrakech. Mais aussi des voitures écrasées par des pierres.
«Vers 23h, on a senti une secousse très violente, j’ai réalisé que c’était un tremblement de terre. Je voyais des bâtiments qui bougeaient. Nous n’avons pas forcement les réflexes dans ce type de situation. Puis je suis sorti, il y a beaucoup de monde dehors. Les gens étaient tous sous le choc et en panique. Les enfants pleuraient, les parents étaient désemparés», raconte à l’AFP un habitant de Marrakech, Abdelhak El Amrani, 33 ans, joint par téléphone.
«Le courant s’est coupé durant 10 minutes, le réseau (téléphonique) aussi, mais ça s’est rétabli. Tout le monde a décidé de rester dehors», a-t-il ajouté.
Selon des images diffusées sur les réseaux, une partie d’un minaret s’est effondrée sur la célèbre place Jemaa el-Fna, coeur battant de Marrakech, faisant deux blessés.
«J’étais en route vers chez moi au moment du tremblement de terre. Ma voiture a fait va-et-vient, mais je n’imaginais pas une seule seconde qu’il s’agissait d’un tremblement de terre», témoigne un autre habitant de la ville, Fayssal Badour, 58 ans.
«Je me suis arrêté et j’ai réalisé la catastrophe. C’était très grave ce qui s’est passé, on avait l’impression que c’était une rivière qui débordait violemment. Les cris et les pleurs étaient insoutenables», ajoute-il.
«Il n’y a pas trop de dégâts, plus de la panique. On a entendu des cris au moment du tremblement. Les gens sont sur les places, dans les cafés, préfèrent dormir dehors. Il y a des morceaux de façades qui sont tombés», a déclaré à l’AFP un habitant d’Essaouira, à 200 km à l’ouest de Marrakech, joint par téléphone.
La secousse tellurique a été enregistrée peu après 23H00 heure locale, à 15H11 HNE précisément selon l’USGS et le CNRST.
Le séisme a également été ressenti dans plusieurs provinces dans l’ouest de l’Algérie voisine, mais la Défense civile algérienne a indiqué qu’il n’avait pas fait de dégât ou victime.
Le 24 février 2004, un séisme de 6,3 degrés sur l’échelle de Richter avait secoué la province d’Al Hoceima, 400 km au nord-est de Rabat, faisant 628 morts et provoquant d’importants dégâts matériels.
Et le 29 février 1960, un tremblement de terre avait détruit Agadir, sur la côte ouest du pays, et fait plus de 12.000 morts, soit un tiers de la population de la ville.