Croissance : Les principaux partenaires économiques du Maroc sous pression (Allianz) – Le Matin
Moncef Ben Hayoun,
Allianz Trade table sur un ralentissement de la croissance mondiale à 2,5% en 2023. Les effets résiduels du resserrement monétaire entravent fortement le potentiel de croissance de plusieurs économies avancées, avec un important ralentissement attendu aux États-Unis et en zone euro cette année. L’Allemagne devrait même entrer en récession et la France enregistrerait une croissance quasi nulle. L’Afrique sera la deuxième région la plus performante en dépit d’une décélération à 3,2% après 3,6% l’année dernière. Le continent continue de lutter contre une crise du coût de la vie en raison notamment de sécheresses prolongées et de distorsions sur les marchés de l’énergie, combinées à des options fiscales et monétaires limitées.
Allianz Trade vient de publier ses nouvelles prévisions pour l’économie mondiale et régionale. L’assureur-crédit table sur une croissance du PIB mondial de 2,5% en 2023 (+0,3 point par rapport à la précédente prévision). La résilience du marché de l’emploi, le soutien budgétaire des États, la lente transmission du durcissement monétaire à l’économie réelle sont les principaux facteurs justifiant cette révision à la hausse. En dépit de cette évolution, l’économie mondiale ralentira cette année par rapport aux 3% de croissance enregistrée l’année dernière.
Les principaux partenaires économiques du Maroc sont sous pression. «Les effets résiduels du resserrement monétaire entravent fortement le potentiel de croissance des économies avancées, avec un important ralentissement attendu aux États-Unis (+1,5% soit -0,6 point vs 2022) et en zone euro (+0,5% soit -3 points vs 2022) cette année. L’Allemagne devrait même entrer en récession (-0,1% en 2023), et la France enregistrerait une croissance quasi nulle (+0,6% soit -2 points vs 2022)», souligne dans un rapport Ana Boata, directrice de la recherche économique d’Allianz Trade. En parallèle, les marchés émergents subissent une pression croissante du fait d’importants déséquilibres internes et externes.
Par zone, l’Asie-Pacifique fera exception avec une croissance de 4,5% cette année, après 3% en 2022, portée par la Chine dont la hausse du PIB doublerait pratiquement à 5,8%. L’Afrique sera la deuxième région la plus performante en dépit d’un ralentissement à 3,2% après 3,6% l’année dernière.
Dans ce continent, «plusieurs économies continuent de lutter contre une crise du coût de la vie en raison de l'offre limitée d'options alimentaires, de sécheresses prolongées et de distorsions sur les marchés de l'énergie, combinées à des options fiscales et monétaires limitées. Parallèlement, les programmes d'aide dirigés par le FMI commencent enfin à se concrétiser, avec le Maroc (sans conditionnalité), la Côte d'Ivoire, le Ghana et le Kenya parmi les premiers à pouvoir accéder à de nouveaux fonds», souligne l’étude.
Selon Allianz Trade, les taux d'inflation restent élevés à 11% en moyenne sur le continent africain, avec des tensions croissantes entre la banque centrale et le gouvernement dans certains pays, et une plus grande volatilité des taux de change dans les pays où la banque centrale est moins indépendante (par exemple, l'Égypte, l'Angola, le Nigeria). Ces hauts et bas continuent d'affecter l'environnement des affaires et mettent en péril la solidité financière des secteurs publics et privés.
Qu’en est-il pour l’année 2024 ? Les experts Allianz Trade estiment que la croissance économique mondiale enregistrera un second tassement consécutif l’année prochaine à +2,3%. Le ralentissement mondial attendu en 2024 trouvera sa source dans la fin progressive des soutiens budgétaires déployés par les gouvernements et dans la persistance d’une politique monétaire dure en zone euro et aux États-Unis. «En effet, selon nos estimations, la BCE (Banque centrale européenne) et la Fed (Réserve fédérale américaine) pourraient relâcher légèrement la pression cet été, mais leur approche restrictive ne devrait pas pivoter avant le printemps 2024. Nous prévoyons d’ailleurs une reprise de l’économie mondiale après mi-2024», développe Ana Boata. L’Afrique fera exception avec une accélération à 3,6%.
Lire aussi : Sortie du Maroc de la liste grise du Gafi : l'avis du chef économiste du groupe Allianz
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