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Les bombardements illégitimes des civils gazaouis et la destruction intentionnelle de leurs infrastructures vitales sont des crimes de guerre.
La vengeance aveugle s’abat sur la population civile palestinienne de Gaza. A ce jour, 2.800 palestiniens sont morts suite à des bombardements intensifs. L’ONU fait état du déplacement de 600.000 Palestiniens à l’intérieur de Gaza sans avoir eu le temps de s’y préparer. Aujourd’hui, 500 morts de plus dans le bombardement d’un hôpital. Une énième tragédie humaine est en cours. L’Occident la regarde en applaudissant. Qu’importe qu’il y ait parmi eux des enfants, des femmes et des vieillards qui n’aspirent qu’à vivre, même misérablement, dans la bande asphyxiée où ils sont parqués en rupture d’eau et d’électricité.
Cela importe peu aux yeux du ministre de la Défense israélien, Yoav Galant. Il a annoncé le siège de Gaza et l’ouverture de voies aux opérations militaires terrestres. “Nous combattons des animaux humains”, déclara-t-il. Hamas ou pas, les Palestiniens sont réduits à un statut d’animaux à abattre. Le droit de riposte d’Israël ne peut s’exécuter en bombardements aveugles ininterrompus sur une Gaza enclavée et densément peuplée. C’est une punition collective d’une population civile prise comme cible légitime. Netanyahou avait promis l’éradication du Hamas à l’image, disait-il, de l’éradication d’Al-Qaïda.
Ce rapprochement instille dans les esprits des nations la qualification du Hamas en tant qu’organisation terroriste au même titre qu’Al-Qaïda. Le statut terroriste de cette organisation est confirmé par les Nations unies. Celui du Hamas est différent. C’est un mouvement politique qui contrôle la bande de Gaza après avoir gagné les élections législatives en 2006. Il mène des actions et des attaques contre des cibles israéliennes dans un objectif de libération des terres de la Palestine.
Croire à l’éradication possible d’un tel mouvement est du domaine de la fabulation au même titre que toutes les affabulations qui pensent à l’anéantissement d’Israël. Combien même un Hamas est éradiqué aujourd’hui, il en repoussera d’autres le lendemain. L’Occident désigne le Hamas comme une organisation terroriste. D’autres pays le considèrent comme un acteur politique légitime qui joue un rôle majeur dans la politique palestinienne.
Rappelons-nous que le FLN était qualifié par la France coloniale comme une organisation terroriste. Israël qualifiait de terroriste l’OLP pour ses actions de résistance armée d’avant les négociations de paix. L’IRA, l’ANC et le Timor oriental (Fretilin) ont tous été libellés terroristes avant d’arracher l’indépendance de leur pays. Mieux encore, les mouvements sionistes terroristes Haganah et Irgoun créés en Palestine mandataire utilisaient tous les moyens, y compris l’assassinat et la violence contre les Britanniques, les Arabes et même les Juifs récalcitrants à la création d’un État juif. Plus tard, la fusion de ces deux organisations a donné naissance à Tsahal, l’armée actuelle d’Israël.
L’ONU ne dispose pas d’une définition du terrorisme. Elle avait adopté en 1994 la résolution 47/137 définissant certains actes terroristes comme des crimes contre l’humanité. Cette résolution définit le terrorisme comme “tout acte commis avec l’intention de causer la mort ou des lésions corporelles graves à des civils ou à des non-combattants”. Les militaires ne sont pas tenus par cette résolution. Ils sont soumis à d’autres lois internationales qui leur interdisent les attaques contre les civils. Les bombardements illégitimes des civils gazaouis et la destruction intentionnelle de leurs infrastructures vitales sont des crimes de guerre qui vont légitimer le Hamas et ses actions pour les prochaines décennies.
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