Blagnac : la vie palpitante de Maurice Teboul, un centenaire … – LaDepeche.fr
Maurice Teboul, personnage bien connu des conducteurs blagnacais car il a dirigé trois autos-écoles de la ville durant des lustres, vient de boucler dignement son siècle. Une fois les bougies éteintes, nous l’avons rencontré. Si l’audition est défaillante, l’œil est vif et la mémoire encore présente. Entretien.
Où êtes-vous né ?
Je suis né à Oujda au Maroc oriental, en juillet 1923. J’y ai fait mes études et j’ai été mobilisé à 19 ans. J’ai rejoint la division Leclerc avec qui j’ai fait les 4 ans de guerre. J’étais tireur dans la tourelle d’un char Shermann qui s’appelait le Vermandois. J’ai descendu pas mal de choses.

Vous étiez à la libération de Paris ?
Après avoir débarqué en Normandie, je suis un des premiers à être entré dans Paris par le pont de Sèvres. Place de l’Etoile, les Allemands nous tiraient dessus depuis la tour Eiffel et nous ripostions. Un Parisien a pris la photo de mon char et l’a envoyée à mes parents. Cela m’avait touché.

Et ensuite ?
Après Paris, les combats ont duré un jour, puis direction l’Allemagne. Nous avons libéré Strasbourg puis nous avons continué jusqu’à Berchtesgaden, le nid d’aigle d’Hitler. J’ai pu entrer dans son bureau et j’y ai pris une feuille qui portait sa signature. De Gaulle m’a accroché une médaille et il fallait que je lève la tête pour le voir tellement il était grand. Je viens de perdre mon copain Pruvost il n’y a pas longtemps. Il était mon chargeur pendant 4 ans dans la même tourelle. Parfois on ne mangeait pas pendant trois jours car le ravitaillement n’arrivait pas. Alors on allait chez les paysans et on leur demandait du pain.

Et après la guerre ?
Je suis revenu chez mes parents à Oujda et j’ai travaillé un peu avec mon père dans les spiritueux mais ça ne me plaisait pas. Alors, je suis devenu ferrailleur. C’était dur, mais j’ai gagné beaucoup d’argent. Le matin quand la fonte était froide il fallait la chauffer à la masse et elle s’ouvrait en deux.
Et vous êtes venu à Blagnac…
Après la ferraille, je suis rentré en France avec mes parents et à Blagnac, j’ai ouvert trois autoécoles au Plateau. Je les ai gardées 30 ans jusqu’à la retraite.
Vous êtes marié ?
Je ne me suis marié qu’une fois, mais je n’ai pas d’enfant, juste Claude mon beau-fils. Toute ma vie, j’ai fait la bringue et il y a eu des femmes. (Silence). Je n’ai pas voulu d’enfant.
Et vous avez sauté en parachute ?
J’ai sauté deux fois, à 90 ans et à 95 ans. Je le referais bien une autre fois à 100 ans passés, mais les médecins sont contre à cause de mon cœur. J’ai aussi piloté des avions. J’avais un Jodel, avec lequel je faisais des acrobaties, pour mon plaisir, pas en compétition. J’allais où je voulais avec. Il était garé à Lasbordes. J’ai piloté très tard.
Pourquoi n’avoir sauté qu’à 90 ans ?
Comme je faisais beaucoup d’acrobaties avec l’avion, j’ai voulu sauter en parachute.
Quelle impression cela fait d’avoir 100 ans ?
Je ne suis pas content car je suis trop vieux. D’un seul coup, j’ai eu un coup de mou, je n’arrivais pas à marcher, mais ça revient tout doucement. J’espère courir à nouveau après une femme. Ma vie, je l’ai bien vécue. J’ai passé du bon temps.
Que souhaitez-vous aux jeunes d’aujourd’hui ?
De vivre la vie que j’ai vécue, de s’amuser, de rigoler, de travailler, tout ça en même temps. Je me levais à 4 heures du matin.
Qu’aimeriez-vous refaire ?
Rencontrer des femmes, manger, boire et dormir.
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