Avortement : Karima Echcherki et Chafik Chraïbi invités du Book club «Le Matin» – Le Matin
Hajjar El Haïti,
L’auteure Karima Echcherki et le Pr Chafik Chraïbi, gynécologue-obstétricien, étaient les invités de la rencontre du Book Club «Le Matin» le 2 juin dernier, en marge du Salon international de l’édition et du livre 2023, pour la présentation du livre «453, l’avortement, le combat d’une vie»;
L’avortement est un sujet épineux et polémique dans de nombreux pays, notamment au Maroc où la loi continue de criminaliser l’interruption volontaire de grossesse. En effet, le droit à l’avortement n’est envisageable qu’en cas de danger pour la santé de la maman tandis que la liste des victimes des tentatives clandestines ne cesse de s’allonger. Outrée par cette situation qui dure depuis de nombreuses années, l’auteure Karima Echcherki fait le tour de cette problématique dans son livre «453, l’avortement, le combat d’une vie».
Lors de la présentation de cet ouvrage de 90 pages au «Book club Le Matin», le 2 juin dernier en marge du Salon international de l’édition et du livre 2023, Pr Echcherki est revenue sur les raisons qui l’ont poussée à l’écrire. «En tant que femme marocaine, ayant vécu des discriminations au sein de notre société et assisté à des drames, je ne pouvais que m’intéresser au sujet de l’avortement qui touche directement les droits des femmes. J’ai écrit ce livre également pour des raisons scientifiques et médicales, car je trouve qu’il est dommage de ne pas profiter des avancées de la médecine pour la prise en charge de la santé des femmes et les soutenir dans leur choix de continuer ou interrompre leur grossesse», a souligné Pr Echcherki.
Selon la législation marocaine, une femme qui met fin à sa grossesse de façon illégale risque jusqu’à deux ans de prison, alors que les personnes qui pratiquent l’interruption volontaire de grossesse, en l’occurrence les médecins, risquent entre cinq et dix ans d’emprisonnement. «La loi relative l’avortement oblige les femmes à avoir des grossesses non désirées, même lorsqu’elles ont des raisons très valables pour l’interrompre et empêche les médecins de venir en aide à leurs patientes en détresse. Cela doit absolument changer. D’ailleurs, j’estime que la femme a le droit de disposer de son corps et que la décision d’avorter ou pas ne revient qu’à elle, quel que soit son motif et non seulement pour des raisons médicales», affirme l’auteure.
Lors de l’écriture de son ouvrage, cette dernière s’est basée principalement sur l’expérience de Pr Chafik Chraïbi, gynécologue-obstétricien, et l’Association marocaine de lutte contre l’avortement clandestin (AMLAC). Elle y revient sur le combat qu’il mène depuis des années pour accorder aux femmes le droit à l’avortement dans des conditions médicales sûres, sans mettre leur vie en danger.
Invité également à la rencontre du «Book club Le Matin», Pr Chraïbi a indiqué qu’il espérait que ce livre contribuerait à la lutte contre l’avortement clandestin au Maroc. «Il est grand temps d’amender et de modifier l’article 453 du Code pénal qui est responsable de nombreux drames de femmes voulant mettre fin à leurs grossesses. Cet article interdit l’avortement sauf dans le cas où la santé de la femme est mise en danger. Mais il faut savoir qu’il n’y a pas que la santé physique de la femme qui compte, mais également sa santé psychologique et sociale. Lorsque l’une de ces trois composantes est menacée, il faut lui accorder le droit d’avorter», indique le gynécologue. «Il faut comprendre que même si la loi le lui interdit, lorsqu’une femme trouve qu’il lui est impossible d’avoir un enfant, elle va chercher à le faire de façon clandestine, ce qui l’expose à des complications gravissimes et met sa vie en danger. Les histoires de jeunes filles qui meurent à cause des avortements illégaux sont de plus en plus fréquentes, tout comme celles des médecins arrêtés parce qu’ils ont eu «le tort» ou «le courage» de faire cet acte interdit par la loi. 76 personnes sont poursuivies actuellement pour avortement, ce qui est vraiment dramatique et malheureux», déplore Pr Chraïbi.
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Au Maroc, l’avortement est interdit, sauf dans le cas où la santé de la femme est mise en danger selon l’article 453 du Code pénal, ce qui pousse les femmes à recourir aux avortements clandestins, médicalisés ou non. Le Pr Chafik Chraïbi, gynécologue-obstétricien, chef de la maternité des Orangers à Rabat, témoigne des complications médicales multiples suite aux avortements clandestins qui conduisent parfois au décès de la femme. Fort de son expérience, il crée en 2008 l’Association marocaine de lutte contre l’avortement clandestin (AMLAC) qui réfléchit à un cadre légal pour la pratique de l’avortement. Ce livre relate le combat du Pr Chraïbi et revient sur son limogeage de ses fonctions en 2015 pour avoir ouvert les portes de la maternité à une émission française «Envoyé Spécial». Alors que le Pr Chafik Chraïbi revendique ce combat comme un enjeu majeur de santé publique et propose l’amendement de l’article 453, l’auteure Pr Karima Echcherki, quant à elle, défend l’interruption volontaire de la grossesse et le droit de la femme de disposer de son corps.
Lire aussi : Héritage, mariage des mineurs, avortement… les libertés fondamentales vues par un collectif d'intellectuels
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