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Appropriation culturelle: C'est au tour de Réda Boudina de devenir … – Hespress Français

Après le zellige, le couscous, le caftan, la musique andalouse ou l’artisan de la médina de Fès, le jeune artiste marocain Réda Boudina, alias RDS, s’est vu attribuer la nationalité algérienne par une plateforme en ligne consacrée aux Arts visuels africains.
Sans aucun consentement ni le moindre effort pour vérifier le contenu de sa publication, la plateforme numérique On Art media (dont on ne connait l’origine) a partagé, en avril, un portrait baptisé « De l’Algérie à l’Europe : la voix de Réda Boudina dans l’art engagé contemporain » censé mettre en avant le parcours artistique du jeune RDS, alors que toutes les informations dont elle dispose sont fausses, suscitant la confusion tant pour l’artiste que pour ses fans et amateurs de cet art.
Pour commencer, le rédacteur ou rédactrice a préféré attribuer à Réda la nationalité algérienne, mais également le faire avancer en âge. « Né en Algérie en 1979, il a commencé à dessiner dès son plus jeune âge et a développé son style en étudiant l’art à l’université. Il a ensuite commencé à exposer ses œuvres en Algérie avant de s’installer en Europe où il poursuit son travail d’artiste engagé », lit-on.
Et pour aller encore plus loin, le soi-disant média a décidé d’octroyer à son art une vocation assez particulière : « Les œuvres de Réda traitent souvent de sujets politiques et sociaux en Algérie et en Europe. En Algérie, il a été confronté à la répression du régime autoritaire en place et a utilisé son art pour dénoncer les violations des droits de l’homme et la corruption du gouvernement ».
L’ironie étant que ladite plateforme a inséré, dans ce même paragraphe, un lien qui mène directement au site officiel du Jidar Rabat Street Art Festival où sont bel et bien affichées les bonnes informations de l’artiste Réda Boudina, son parcours et son style, en détail.
Après avoir appris la nouvelle, Réda a choisi de se fier aux réseaux sociaux, là où les gens le connaissent bien et suivent tous ses projets, pour s’exprimer quant à ce portrait gênant.
« Je souhaite réagir à un article en ligne qui a été diffusé sans mon autorisation et qui contient des informations trompeuses sur mon parcours et mon art », a-t-il indiqué, notant qu’« en tant qu’artiste, il est essentiel pour moi de préserver l’intégrité et l’exactitude des informations partagées sur mon travail et moi, et il est essentiel que ces informations soient correctes et obtenues avec mon consentement ».

Sollicité par Hespress FR, Réda Boudina affirme que « toutes les informations que cette plateforme a publiées sont erronées, à l’exception des images des œuvres, ainsi que leurs légendes », soulignant qu’il ne comprend pas l’objectif derrière la diffusion de telles informations.
« Ce genre de confusion, de fake news, peut nuire à la réputation et à l’intégrité d’un artiste. Cela peut également gâcher toute collaboration en cours et future. Le fait de parler de politique ou répression du régime autoritaire peut vraiment créer des problèmes avec les collaborateurs ou partenaires étant donné que c’est quelque chose de sensible. C’est le genre de sujet qui fait fuir les gens », nous a-t-il confié.
Pour rappel, Réda Boudina, né en 1995 à Meknès, vit et travaille à Rabat et signe ses fresques RDS depuis ses débuts en 2010, année où il décide de choisir les Arts appliqués comme option au baccalauréat. Il opte, par la suite, pour des études en classes préparatoires du brevet de technicien supérieur en art et industrie graphique et intègre ainsi l’Institut national des beaux-arts de Tétouan (INBAT) dont il sort diplômé en 2019.
Aujourd’hui, Réda Boudina explore à travers son travail artistique les formes et les compositions inspirées de l’architecture brutaliste en s’imprégnant de ses caractéristiques et de sa façon unique de dominer l’espace, nous invitant ainsi à questionner une certaine modernité urbaine au Maroc et nous plongeant dans une relecture artistique qu’il en fait.
Réda s’intéresse au langage de la modernité de notre pays postcolonial dont le progrès économique est toujours en cours, et dont les contours de son influence sur la société sont imperceptibles.
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