Algérie : les savantes élucubrations sur la cochenille du Maroc – Hespress Français
Après, les incendies en Kabylie, la drogue, le mont Toubkal dérobé, les faux billets, les pluies diluviennes, les sauterelles, c’est au tour de la cochenille d’entrer dans les petits plans accusateurs de l’Algérie envers le Royaume. Évidemment c’est par médias algériens caresseurs dans le sens du poil, interposés que le Maroc est désigné du doigt.
C’est un haro sur la cochenille qu’ont décrété les autorités “compétentes“ de l’Etat de Tlemcen. Une cochenille venue du Maroc, des zones frontalières adjacentes au Royaume et pas d’autres zones du nord ou de l’est du pays ni même du sud, du reste.
C’est que la cochenille continue de se propager comme un incendie de forêt dans les zones forestières plantées de cactus et dans les zones frontalières occidentales : “Elle cause de gros dégâts aux cactus et aux figues de Barbarie, devenant ainsi un véritable fléau environnemental, voire une épidémie écologique rampante venue du Maroc à un rythme terrible vers d’autres régions, notamment celles de l’ouest, de l’est et du nord de l’État“, accusent-ils.
Mordicus, les médias algériens s’accrochent. Ce fléau qui a envahi naturellement et pour des raisons climatiques, les cactus et les figuiers de Barbarie dans l’État algérien de Tlemcen, avec ses dégâts environnementaux, a pour source une épidémie écologique venue du Maroc, selon les dérives médiatiques. Même que l’origine de la propagation de ce maudit insecte est un investisseur marocain, affirment-ils.
En effet est-il dit, le citoyen marocain voulant investir dans les cosmétiques, a créé un projet dans les régions orientales du Royaume du Maroc. Il a donc amené cet insecte qui sécrète le liquide carmin, qui est le liquide utilisé dans l’industrie cosmétique. Or, ce dernier qui ne se nourrit que de plantes de cactus, s’est propagé à une vitesse vertigineuse, trouvant pour ce faire un sol fertile en Algérie et des conditions propices pour se développer. On frise la paranoïa du côté de Tlemcen, et au lieu de combattre le fléau scientifiquement, on se fait un délire de persécution contre le voisin de l’Ouest.
En réponse à cette problématique, Riad Ouahtita, expert dans le domaine de l’agriculture et cuniculteur sollicité par Hespress, a déclaré : “Le Royaume du Maroc, à son tour, est victime de la transmission de cet insecte depuis d’autres régions du monde, notamment depuis l’Union européenne et le continent américain“.
Il a ajouté que “la cochenille n’est pas transmise que par le vent, mais plutôt par le mouvement du bétail, du fourrage, des machines et équipements agricoles apportés des zones touchées“.
Concernant l’origine tropicale de cet insecte, un certain nombre d’études ont confirmé que son habitat d’origine est constitué de forêts tropicales et subtropicales d’Amérique et du Mexique, Riad Ouahtita, a déclaré qu’“il est probable qu’il se soit déplacé à cause des vents chauds venant d’Amérique et du Mexique ou des hauts plateaux des Açores vers les pays d’Afrique du Nord, du Maroc à la Tunisie en passant par l’Algérie. Mais il y a un ensemble d’autres facteurs qui permettent de passer d’une zone géographique à une autre“.
L’expert agricole a conclu, dans son analyse, que “l’affirmation selon laquelle le Royaume serait la source de cet insecte est incorrecte et non scientifique“, notant que “le Maroc est en train de produire de nouvelles espèces et des générations de cactus résistants à cet insecte“. Il est à noter que la cochenille ou « conchi » est apparue pour la première fois au Maroc fin 2014, et qu’il s’agit d’une « cochenille molle en forme d’ovale et caractérisée par une couleur rouge foncé, en raison de sa sécrétion de liquide carmin. Il apparaît sur le cactus sous forme de tas blancs ressemblant à du coton et ne présente aucun danger pour l’homme ou les animaux.
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