Algérie: faire face au stress hydrique, le traitement des eaux usées? – Arabnews fr
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PARIS: L’Algérie, qui puise son eau potable de trois sources – barrages, nappes phréatiques et stations dessalement de l’eau de mer –, souhaite renforcer son investissement dans la sécurisation des ressources hydriques. Classée parmi les pays les plus exposés à un très grave stress hydrique causé, entre autres, par la faible pluviométrie, une sécheresse récurrente, elle s’oriente, via l’Office national de l’assainissement (Ona), vers la construction de seize nouvelles stations d’épuration. Cette option est recommandée par les experts du secteur. En effet, ces derniers plaident pour le traitement et le recyclage des eaux usées qui seront réutilisées dans divers secteurs d’activités économiques, dont l’agriculture.
Miser sur le traitement des eaux usées
Selon les conclusions des études effectuées par le Centre de recherche en environnement (CRE), le traitement et le recyclage des eaux usées constituent la solution idéale pour se préserver des aléas climatiques comme les épisodes de sécheresse récurrents.
Lors d’un séminaire organisé par le CRE qui portait sur «l’innovation pour la réutilisation et la valorisation des eaux usées», les 23 et 24 mai 2023 à Annaba, la directrice de l’établissement, Zihad Bouslama, a affirmé que l’Algérie disposait de 171 stations d’épuration des eaux usées d’une capacité 900 m3/an, contre 70 seulement en 2000.
«Pour faire face de manière durable à la raréfaction de cette ressource et répondre à des besoins en constante augmentation qui généreront tout autant d’eaux usées, la solution consiste à recycler, traiter les eaux usées pour mieux les réutiliser», souligne-t-elle devant de nombreux universitaires, chercheurs et industriels qui travaillent dans le domaine de la valorisation des eaux usées. Zihad Bouslama met en avant les avancées technologiques et techniques importantes qui ont permis la mise en place des méthodes innovantes et efficaces en matière de traitement et d’épuration des eaux usées et de dépollution.
«Nous rejetons près de 80% des 2 milliards de litres d’eau potable que nous consommons. Il faut traiter les eaux usées et les réutiliser pour les besoins de l’agriculture, de l’industrie et des loisirs», explique Ahmed Kettab, un expert international.
Interrogé par Arab News en français sur l’intérêt du traitement des eaux usées pour pallier le déficit des ressources hydriques, Ahmed Kettab, expert international, professeur et directeur de recherche à l’École nationale polytechnique d’Alger, plaide, lui aussi, pour le renforcement des efforts dans cette filière. «Nous rejetons près de 80% des 2 milliards de litres d’eau potable que nous consommons. Il faut traiter les eaux usées et les réutiliser pour les besoins de l’agriculture, de l’industrie et des loisirs. Cette ressource doit absolument passer par des traitements primaire, secondaire et même tertiaire pour être réutilisée par l’agriculture et l’industrie et les loisirs», nous explique-t-il.
De son côté, la chercheuse agroécologiste Fattoum Lakhdari affirme que le traitement des eaux usées est indispensable pour préserver la santé publique et regrette que des milliers de mètres cubes d’eaux usées partent dans l’environnement sans être utilisés. «Les volumes croissants d’eaux usées, dus aux nouveaux modes de production et de consommation des Algériens, peuvent présenter un véritable danger pour la santé de la population, mais aussi pour l’environnement», mentionne-t-elle dans une déclaration à la presse nationale.
Adapter la stratégie de l’eau à la donne climatique
Pour faire face à cette situation marquée par le manque de disponibilité des ressources en eau, le gouvernement algérien a mis en place un plan d’urgence en matière de construction de barrages et de stations de dessalement d’eau de mer. À la question de l’optimisation de l’utilisation des ressources en eau, Ahmed Kettab souligne qu’il est «impératif d’adapter la stratégie de gestion de l’eau à la donne climatique». Pour lui, un budget de 20 milliards de dollars (1 dollar = 0,91 euro) consacré au secteur de l’eau a permis au pays de disposer de 85 barrages; l’objectif est d’atteindre 125 à 130 barrages à l’horizon 2025-2030.
Ahmed Kettab rappelle que les 11 stations de dessalement d’eau de mer recensée permettent d’alimenter près de 17% de la population algérienne par les eaux dessalées en 2022 et sera de 40% en 2024 et 60% à l’horizon 2030. Selon lui, les unités de production en cours de construction à travers le littoral vont permettre d’atteindre un objectif de production de 6 millions de mètres cubes par jour.
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CASABLANCA: Le Maroc, autrefois peu associé au commerce de framboises, émerge désormais comme leader des exportations vers le Royaume-Uni. Au cours des trois dernières années, le Maroc a en effet enregistré une croissance explosive de ses exportations de framboises dans le pays, atteignant un volume impressionnant de 15 800 tonnes entre juillet 2022 et juin 2023. Cette expansion a engendré des recettes substantielles de l’ordre de 86 millions de dollars (environ 79,7 millions d’euros) pour le Maroc.
Autrefois peu présentes au Royaume-Uni, les framboises marocaines étaient rares pendant la saison 2017/2018. Cependant, l’après-Brexit a conduit à un changement significatif. À la recherche de nouvelles sources d’approvisionnement, les importateurs britanniques se sont tournés vers les exportateurs marocains, qui ont su exploiter cette opportunité. En 2022, le Royaume-Uni a grimpé au cinquième rang mondial des importateurs de framboises fraîches.
Le Maroc ne s’est pas contenté d’accroître le volume de ses exportations vers le Royaume-Uni; il a également considérablement consolidé sa part de marché. Il y a encore trois ans, la part de marché du Maroc dans l’importation de framboises fraîches était à peine de 1,5 %… contre 55 % pour la saison 2022/2023. Cette croissance fulgurante a permis au Maroc d’évincer l’Espagne, longtemps leader du marché, et qui se retrouve désormais en deuxième position. Les exportations espagnoles ont en effet chuté de 40 % au cours des cinq dernières saisons.
Les framboises fraîches jouent un rôle de premier plan dans la gamme des exportations marocaines. Grâce à l’expansion continue de ses plantations, le Maroc a multiplié par cinq ses envois de framboises au cours des six saisons précédentes, franchissant ainsi le seuil des 60 000 tonnes pour la saison 2022/2023.
En parallèle de ce succès, le Maroc s’est également distingué à l’échelle internationale grâce à ses exportations d’avocats. Selon les données les plus récentes du site spécialisé EastFruit, les exportations marocaines d’avocats à destination de l’Allemagne ont quadruplé depuis 2016/2017, totalisant désormais 5 000 tonnes, pour une valeur de 17 millions de dollars (soit 15,7 millions d’euros).
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SÃO PAULO: La nouvelle de l’adhésion de six nouveaux membres – dont trois nations arabes et l’Argentine – au groupe des Brics a été accueillie avec joie par les Argentins et les Brésiliens, en particulier par les membres des institutions qui encouragent le commerce avec le monde arabe.
Les deux pays sud-américains entretiennent des liens commerciaux étroits avec les pays arabes et participent à plusieurs projets communs avec certains d’entre eux depuis quelques années. Ils espèrent maintenant que leur participation commune aux Brics permettra d’approfondir leurs relations.
Jeudi, le président sud-africain, Cyril Ramaphosa, a annoncé que les Brics, qui ont tenu leur 15e sommet cette semaine à Johannesburg, ont décidé d’inviter six pays à les rejoindre: l’Argentine, l’Égypte, l’Éthiopie, l’Iran, l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis (EAU). L’adhésion à part entière devrait être effective en 2024.
Il s’agit de la première expansion en treize ans du groupe, fondé en 2009 par le Brésil, la Russie, l’Inde et la Chine. L’Afrique du Sud a rejoint l’alliance un an plus tard.
Au cours de la dernière décennie, le bloc a mis en place un certain nombre d’initiatives visant à consolider son importance géopolitique, notamment la Nouvelle Banque de développement et le Fonds de réserve d’urgence des Brics.
Ces actions lui ont donné la réputation d’être non seulement un groupe composé de certaines des économies émergentes les plus importantes, mais aussi une alliance formée des principaux acteurs de ce que l’on appelle les «pays du Sud».
L’inclusion de l’Arabie saoudite et des EAU dans les Brics démontre que les deux pays souhaitent «renforcer leurs relations avec le monde entier», indique à Arab News l’historien Tufy Kairouz, expert des relations entre le Brésil et le monde arabe.
«Cette étape cruciale permettra de rapprocher le Mercosur des pays du Golfe», souligne-t-il, faisant référence au bloc commercial sud-américain créé en 1991. Les échanges commerciaux entre le Brésil et l’Arabie saoudite ont toujours été importants. En 2022, les importations brésiliennes en provenance d’Arabie saoudite – principalement des produits pétroliers – ont atteint 5,3 milliards de dollars (1 dollar = 0,93 euro), et ses exportations vers le Royaume – principalement de la volaille et du bœuf halal, ainsi que d’autres produits de base – se sont élevées à 2,9 milliards de dollars.
Le volume des exportations brésiliennes vers les EAU a également augmenté ces derniers temps, atteignant un niveau record de 3,2 milliards de dollars en 2022. Malgré les difficultés économiques que connaît actuellement l’Égypte, «elle revêt une importance symbolique étant donné son rôle dans le mouvement des non-alignés dans les années 1960 et 1970, et c’est un marché important», explique M. Kairouz. En 2022, les exportations brésiliennes vers l’Égypte se sont élevées à 2,8 milliards de dollars.
«Le fait d’avoir invité ces nations arabes est une initiative majeure des Brics et contribue à améliorer les relations du Brésil avec le monde arabe», déclare à Arab News Ali Saifi, PDG de Cdial Halal, une société de certification halal au Brésil. «Le Brésil est le premier exportateur mondial de produits halal et entretient d’excellentes relations avec la Ligue arabe. Les choses ne peuvent que s’améliorer maintenant que nous serons ensemble dans le même bloc», ajoute-t-il.
M. Saifi souligne que l’Arabie saoudite et les EAU ont des «dirigeants qui ont une vision du développement» et qui s’engagent dans de plus en plus de projets en Amérique du Sud, en particulier dans les domaines de l’énergie verte et des infrastructures. «Le Brésil doit continuer à être un partenaire proche de ces pays», poursuit-il.
Pour l’Argentine, confrontée à des problèmes financiers depuis quelques années, l’adhésion aux Brics n’est pas seulement importante sur le plan géopolitique, mais aussi sur le plan économique, note Mariela Cuadro, experte du Moyen-Orient et des pays du Sud et chercheuse au Conseil national de la recherche scientifique et technique de l’université nationale de San Martín, dans la banlieue de Buenos Aires.
«C’est un bloc qui permet à l’Argentine de nouer des liens avec de nouveaux pays et de consolider son identité en tant que membre des pays du Sud», indique-t-elle à Arab News. Les Brics peuvent également servir de forum où les autorités et les fonctionnaires «pourront se rencontrer face à face et ouvrir de nouvelles possibilités de commerce», ajoute Mme Cuadro.
L’année dernière, les échanges commerciaux entre les EAU et l’Argentine ont atteint 1,8 milliard de dollars. Les exportations argentines vers l’Arabie saoudite se sont élevées à 1,1 milliard de dollars, avec un volume d’importations presque équivalent.
«Les Brics représentent un nouveau paradigme pour la croissance économique et le commerce», explique à Arab News Alfredo Abboud, secrétaire général de la Chambre argentine de commerce et de services pour les EAU.
Il estime que de nouvelles opportunités commerciales seront créées au sein du groupe, «qui rassemble des pays dont le territoire, la population et le produit intérieur brut sont importants et qui sont aussi des producteurs alimentaires de premier plan».
«Je suis très enthousiaste à l’idée d’inclure l’Arabie saoudite, les EAU et l’Égypte. C’est un nouveau scénario mondial et l’Argentine doit en faire partie», conclut-il.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com
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WASHINGTON : La Réserve fédérale américaine (Fed) est prête à «relever encore ses taux d’intérêt si nécessaire» et «maintiendra une politique monétaire restrictive» jusqu’à ce que l’inflation s’oriente durablement vers la cible de 2%, a affirmé vendredi son président, Jerome Powell.
Dans son discours d’ouverture du rendez-vous annuel des banquiers centraux à Jackson Hole (Wyoming), M. Powell a également souligné que «pour ramener l’inflation durablement à 2%, il faudra une période de croissance économique inférieure à la tendance, ainsi qu’un ralentissement des conditions du marché du travail», toujours très tendu avec un taux de chômage qui reste bas autour des 3,6%.
Depuis mars 2022, la banque centrale a augmenté onze fois ses taux, pour les faire passer d’un niveau proche de zéro à une fourchette comprise entre 5,25% et 5,50%.
Conséquence ou non, l’inflation a, elle, pris le chemin inverse, avec d’abord un pic en juin 2022, autour de 9% puis une décrue constante depuis, pour revenir à 3% en juin, selon l’indice PCE, celui qui est privilégié par la Fed.
-Situation compliquée dans la zone euro –
La présidente de la Banque centrale européenne (BCE) Christine Lagarde doit elle aussi prendre la parole à Jackson Hole vendredi.
La situation dans la zone euro est plus compliquée, avec une inflation qui ralentit lentement, située à encore 5,3% en juillet et une importante disparité entre les pays.
Fin juillet la BCE avait à nouveau relevé son taux d’intérêt directeur, à son plus haut niveau depuis mai 2001, mais elle avait ouvert la porte à une possible pause dans les mois à venir, alors que l’effet du resserrement monétaire pesait sur l’économie.
Mme Lagarde avait jugé que les perspectives économiques de la zone euro s’étaient «détériorées», en lien avec le resserrement monétaire qui suscitait des critiques croissantes.
Or selon l’indice PMI Flash publié mercredi par S&P Global, le repli de l’activité du secteur privé en zone euro s’est aggravé en août, sur fond d’affaiblissement persistant de la demande.