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Le Maroc en panne de croissance en 2022 – Maroc diplomatique

Par Mouhamet Ndiongue
La note indique en outre que la valeur ajoutée du secteur primaire s’est effondrée en volume de 12,7% en 2022, après une envolée de 19% au cours de l’année écoulée. Cela est dû à la baisse de la valeur ajoutée des activités du secteur agricole de 12,9% au lieu d’une hausse de 19,5% et des activités de pêche de 9,7% au lieu d’une baisse de 9,9% en 2021. Le ministre de l’Agriculture, Mohammed Sadiki, a attribué cette contre-performance à la sécheresse et à la pandémie du Covid-19, qui ont affecté la production et la distribution des produits agricoles. Il a ajouté que son département avait pris des mesures pour assurer la qualité sanitaire des produits et pour faciliter leur transport et leur vente. Il a également annoncé que le Plan Vert allait être remplacé par le Plan Rouge, qui vise à développer l’agriculture urbaine et à encourager le citoyens à cultiver leurs propres légumes sur leurs balcons.
La note indique également que la valeur ajoutée du secteur secondaire a connu une baisse de son taux de croissance, passant de 7,1 % l’an dernier à une baisse de 1,7 % en 2022. La même source précise que la valeur ajoutée du secteur tertiaire, quant à elle, a enregistré un ralentissement de son taux de croissance, passant de 5,8% l’an dernier à 5,4% en 2022. Le ministre du Commerce et de l’Industrie, Ryad Mezzour, a expliqué que ces résultats étaient dus à la concurrence déloyale des produits étrangers et à la faiblesse de la demande intérieure. Il a affirmé que son département avait pris des mesures pour protéger le tissu industriel national et pour stimuler la consommation des produits locaux. Il a également annoncé que le Plan d’accélération industrielle allait être remplacé par le Plan d’accélération commerciale, qui vise à développer le commerce électronique et à encourager les citoyens à acheter leurs produits sur Internet.
Lire aussi : Maroc : la croissance prévue à 2,4% en 2023 (BAM)
La note indique enfin qu’aux prix courants, le PIB a augmenté de 4,3% en 2022, entraînant une augmentation du niveau général des prix de
3,1% contre 2,4% en 2021. Elle souligne que la demande intérieure a diminué de 1,5% par rapport à une augmentation de 8,9% en 2021, contribuant négativement à la croissance économique nationale de 1,7 point. La ministre de l’Économie et des Finances, Nadia Fettah, a justifié cette évolution par la nécessité de réduire le déficit budgétaire et d’assurer la soutenabilité de la dette publique. Elle a assuré que son département avait pris des mesures pour alléger le fardeau fiscal des ménages et des entreprises et pour renforcer les dépenses sociales. Elle a également annoncé que le Plan d’urgence économique allait être remplacé par le Plan d’urgence sociale, qui vise à distribuer des aides financières aux citoyens les plus vulnérables.
2022 : une succession de chocs
La sécheresse frappe le Maroc de plein fouet. Selon une étude de PwC Maroc, le pays a connu en 2022 sa période la plus sèche depuis 30 ans. Ce phénomène a eu des répercussions dramatiques sur le secteur agricole, qui représente près de 15% du PIB et emploie plus de 40% de la population active. D’après la Banque mondiale, la valeur ajoutée du secteur agricole a chuté de 15,3% en 2022, entraînant la perte de plus de 200 000 emplois en milieu rural. Les ménages marocains les plus modestes ont été les plus touchés par cette crise. La production agricole a connu une baisse vertigineuse, notamment pour les céréales, dont la production a diminué de 67%.
La sécheresse a également pesé sur la croissance économique du Maroc, qui est passée de 7,9% en 2021 à 1,2% en 2022, selon le HCP. Le déficit du compte courant s’est aggravé de 2,3% à 4,1% du PIB. La moitié de ce ralentissement économique est due à la chute de la production agricole, qui subit des chocs climatiques de plus en plus fréquents. Les ménages marocains ont vu leur confiance et leur pouvoir d’achat se dégrader. Les enquêtes du HCP montrent que le moral des ménages est inférieur aux niveaux observés pendant la crise sanitaire. Le pouvoir d’achat des ménages a reculé de 2% en 2022, avec de fortes inégalités selon les catégories sociales.
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