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Finance durable au Maroc : secteur privé, le parent pauvre – Ecoactu






Ecrit par Soubha Es-Siari |
En matière de finance verte, le Maroc est bien positionné sachant qu’en 2016, année de la COP22, les jalons  réglementaires et institutionnels ont été établis pour aligner la finance sur le développement durable. Cependant, la finance durable en tant que classe d’actifs reste à la traîne d’autres classes d’actifs telles que la banque traditionnelle, le capital-investissement et le capital-risque.
Face aux multiples défis en l’occurrence ceux liés au changement climatique, le continent africain à l’instar des autres continents a plaidé pour un changement de paradigme. L’idée sous-jacente est de mobiliser de nouveaux capitaux en faveur d’une économie durable et inclusive.
Lancer à nouveau la réflexion sur de nouveaux instruments financiers innovants, alignés sur la Vision verte du Maroc tout en renforçant le rôle des PME dans le développement durable a fait l’objet d’une table ronde organisée ce mercredi 21 juin par FSD Africa, agence spécialisée dans le financement du développement durable, CDG Capital et l’ambassade du Royaume-Uni au Maroc.
L’évènement a été l’un des temps forts de la visite de la FSD Afrique au Maroc qui s’est déroulée du 19 au 23 juin.
La table ronde tenue sous le thème « L’impératif de la finance verte au Maroc et les avantages des marchés inclusifs pour l’économie » a mis le curseur sur les opportunités d’investissements verts du Maroc, les réponses du secteur financier et le paysage des instruments de financements innovants. Ce large spectre comprenait des discussions sur le financement climatique, les marchés du carbone, le financement de la biodiversité, les obligations thématiques et d’autres tendances émergentes.
A l’ouverture, Simon Martin ambassadeur du Royaume-Uni au Maroc a tenu à rappeler les chiffres publiés récemment par la Banque Mondiale qui en disent long sur l’état de la finance verte de par le monde. En janvier 2023, les obligations vertes émises sur le plan mondial pour soutenir des projets durables s’établissent à 2.500 Mds de dollars. Les principaux émetteurs sont les USA, le Royaume-Uni… Cette croissance est également palpable chez les pays émergents qui ont mobilisé plus de 74 Mds de dollars sur les marchés de capitaux.
L’Afrique traine le pas avec juste 4,7 Mds de dollars. Le chemin à parcourir est encore long mais il faut dire que la tendance est favorable. Dans les pays à revenus faibles et intermédiaires, il faut multiplier par 7 les investissements pour assurer la transition énergétique.
Dans un contexte fort contraignant, les budgets des gouvernements étant sous pression d’où la nécessité de mobiliser des capitaux (fonds de pension, assurance,…) à grande échelle pour répondre à des besoins sans cesse croissants.
En matière de finance verte, le Maroc est bien positionné sachant qu’en 2016, année de la COP22, les jalons  réglementaires et institutionnels ont été posés pour aligner la finance sur le développement durable par le biais d’une feuille de route. Des objectifs chiffrés d’adaptation et d’atténuation ont ainsi été arrêtés.
Le Maroc est un pionnier des investissements verts et de la finance durable à grande échelle en Afrique. L’engagement du Maroc à s’attaquer aux enjeux climatiques est attesté plus récemment par la nouvelle Charte d’investissement.
Récemment une étude est lancée par le Ministère de l’économie et des finances pour lancer la réflexion sur de nouveaux instruments en matière de finance verte au profit des PME, composante essentielle du tissu économique, soit plus de 90%.
Le Royaume est l’un des premiers pays à soumettre sa Contribution Déterminée au niveau National (CDN) actualisée, l’une des rares à être alignée sur les Accord de Paris et souligne la nécessité de financements privés pour atteindre ses objectifs. La profondeur des marchés de capitaux locaux et la sophistication du pays en font un chef de file en matière de genre, de finance verte et d’autres financements inclusifs.
Cependant, la finance durable en tant que classe d’actifs reste à la traîne d’autres classes d’actifs telles que la banque traditionnelle, le capital-investissement et le capital-risque. Le défi consiste à intégrer les transactions financières durables et à adapter les instruments aux besoins du marché.
Zakaria Nachid, Chef de la Division de l’accompagnement de la relance économique au sein du Ministère de l’économie et des finances annonce que le secteur financier dans toutes ses composantes banques, assurances, BAM, AMMC ont lancé de multiples initiatives en 2016 qui témoignent d’une réelle dynamique. Aussi, il fait référence à une étude publiée par la CDG qui met en évidence le rôle du public ( Etat, secteur public, collectivités locales…) dans cette dynamique du financement vert. « La mobilisation du secteur privé reste un élément fondamental », a-t-il rappelé.
L’engagement du pays en faveur d’une croissance financière durable nécessitera une collaboration étroite des diverses parties prenantes.
Conformément aux Contributions déterminées au niveau national (CDN) actualisées du Maroc, les PME devraient jouer un rôle important dans la réalisation des CDN du Maroc, avec environ 40 % des actions d’atténuation (15,5 milliards de dollars américains) et 55 % des actions d’adaptation (22 milliards de dollars américains) à mettre en œuvre par les PME, soit directement, soit par le biais de la sous-traitance aux grandes entreprises.
Les secteurs à fort potentiel de verdissement, identifiés dans le rapport d’étude exploratoire du ministère marocain de l’Economie et des Finances de FSD Africa, ont également été mis en évidence. Il s’agissait notamment de l’industrie manufacturière, de la production et de la distribution d’électricité, de la vapeur de gaz, de la climatisation, du transport et du stockage.
Sur le plan réglementaire, Yassir Mounsif, Chef du département des Opérations et informations financières à l’AMMC de l’AMMC annonce que le cadre est complet et couvre la partie offre d’instruments durables. Il informe de la réussite de 7 émissions d’obligations thématiques pour un montant global de plus de 5 Mds de DH.
L’AMMC est en train d’élaborer un guide pour l’investissement socialement responsable, de faire un état des lieux du reporting ESG des émetteurs pour dégager des recommandations des évolutions réglementaires pour essayer d’harmoniser le reporting. Toutes ces initiatives sont en convergence avec les orientations de la stratégie nationale de développement durable (SNDD).
Evans Osano, directeur des marchés de capitaux pour la FSD Afrique, a déclaré :  « Nous sommes fiers d’avoir facilité ces discussions cruciales, en décrivant les réponses innovantes et durables du secteur financier disponibles pour surmonter les défis de développement de l’Afrique. L’éventail des solutions, du financement climatique aux obligations thématiques, témoigne véritablement de l’immense potentiel et de la résilience du secteur financier marocain. »
Meriem Laraichi, Directeur en charge des Partenariats et du Pilotage Commercial, CDG Capital a déclaré :   » Chez CDG Capital, nous sommes convaincus que le positionnement de la Banque en faveur d’une finance durable est un choix stratégique responsable pensé pour accompagner le développement de nos clients et partenaires et pour accroitre leur résilience sur le long terme. Ainsi, notre partenariat avec FSD Africa en est la parfaite illustration et reflète les efforts de la banque en matière de responsabilité environnementale et conforte son positionnement de conseiller financier sur la thématique de la Finance Verte.”
Cela dit, au Maroc, la finance verte a encore de beaux jours devant elle. A ce titre, il est déterminant d’aider les émetteurs à comprendre ces instruments innovants, à les apprécier à leur juste valeur et à parvenir à les défendre au sein de leurs comités en interne.
A leur tour, les émetteurs doivent éclairer leurs clients sur ces nouvelles alternatives de financement et de leur ouvrir la voie pour diversifier leurs sources de financement.
Lire également : Finance verte africaine : quelle avancée ?









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