27 plages marocaines déclarées non conformes à la baignade – Le Matin
Zoubida Senoussi,
Ph. Sradni
88,05% des eaux de baignade au Maroc sont conformes aux normes de qualité microbiologique. 49 stations de surveillance réparties sur 27 plages ont été déclarées non conformes selon les derniers résultats rendus publics par le ministère de la Transition énergétique et du développement durable dans son rapport sur les eaux de baignade pour 2023. Ces plages sont concentrées dans six régions côtières et particulièrement dans la région de Tanger-Tétouan-Al Hoceima avec 26 stations.
27 plages marocaines, où sont placées 49 stations de surveillance des eaux de baignade, ont été déclarées non conformes à la baignade au titre de l’année 2023. C'est ce qu'a annoncé la ministre de la Transition énergétique et du développement durable, Leila Benali lors de la conférence de presse organisée ce matin à Rabat pour présenter les résultats du rapport sur la surveillance de la qualité des eaux de baignade et du sable des plages du Royaume.
Ces plages impropres à la baignade subissent l’influence des rejets d’eaux usées et/ou forte concentration de baigneurs, conjuguées à l’insuffisance des infrastructures d’hygiène et aussi aux changements climatiques, note la ministre. Elle tient toutefois à saluer les efforts déployés par toutes les parties prenantes pour préserver la qualité des eaux de baignade à travers les plages marocaines.
D'autre part, le taux de conformité des eaux de baignade des plages marocaines aux normes de qualité microbiologique est resté stable depuis 2018. Il est cette année de 88,05% avec taux de 36,59% de plages d'excellente qualité. Néanmoins, la ministre tire la sonnette d’alarme sur une stagnation du nombre de stations de surveillance des plages, rappelant “l’importance de mobiliser les moyens financiers et humains pour mettre en place l'infrastructure nécessaire à l’amélioration de ce suivi de la qualité des eaux de baignade mais également la qualité du littoral”.
Elle a expliqué dans ce sens que la surveillance de la qualité des eaux de baignade est organisée par le Laboratoire National d’Etudes et de Surveillance de la Pollution (LNESP), relevant du ministère. En ce qui concerne l’évaluation des eaux de baignade, elle se fait conformément à la Norme Marocaine NM 03.7.199. Cette norme est appliquée sur toutes les plages surveillées, depuis 2019. Elle consiste à instaurer une gestion proactive de la qualité des eaux de baignade basée sur leur classification et sur l’établissement des profils des eaux de baignade, qui constituent des outils d’aide à la décision et permettent également de valoriser les actions entreprises par les gestionnaires des plages pour l’amélioration de la qualité des eaux de baignade. "Sur les 495 stations de prélèvements, seules 410 ont fait l’objet d’un nombre suffisant de prélèvements pour le classement, ainsi 361 stations (soit 88,05%) ont été déclarées de qualité microbiologique conforme aux exigences de la NM.03.7.199", note le rapport. 
Les 49 stations (soit 11,95%), déclarées non conformes à la baignade, sont caractérisées par des rejets d’eaux usées, une forte concentration de baigneurs, conjuguées à l’insuffisance des infrastructures d’hygiène et aussi aux changements climatiques, particulièrement en ce qui concerne les apports en eaux, parfois polluées, des oueds qui rejoignent les plages. De ce fait, ces sources de pollution induisent des impacts potentiels sur la qualité des eaux de baignade, et par conséquent, il est recommandé de cerner les sources de pollution affectant les sites de baignade en se basant sur les profils des eaux de baignade établis afin d’anticiper et de gérer les risques de pollution pouvant affecter la qualité des eaux de baignade, notamment par la suppression de tout déversement direct ou indirect des rejets des eaux usées dans les zones de baignade, ainsi que dans les cours d’eau.
Il s’agit également de la prévention des risques de pollution des eaux de baignade en cas de crues, du renforcement de l’inspection et le contrôle des dispositifs d’assainissement (stations de pompage, exutoires pluviaux, stations d’épuration) afin de sécuriser leur fonctionnement et particulièrement ceux situés à proximité immédiate des plages ou encore du contrôle et le curage régulier des ouvrages d’assainissement individuels (fosses septiques) situés dans les zones de baignade afin d’anticiper les risques de débordement.
Le ministère recommande également de mettre en place des infrastructures sanitaires au niveau des plages non équipées, des dépôts sauvages des déchets au niveau des côtes et des berges des cours d’eau à proximité des plages et d’interdire la baignade dans les sites où la qualité de l’eau est jugée non conforme et instaurer des mesures de gestion appropriées pour réduire et supprimer les sources de pollution. Ces résultats présentés permettent d'aider les décideurs ainsi qu’à informer les citoyens et citoyennes et également promoteurs touristiques sur la qualité des eaux de baignades. Leur diffusion constitue aussi une occasion pour faire évoluer les efforts déployés par tous les acteurs concernés.
Lire aussi : Pavillon bleu : 27 plages et trois ports de plaisance labellisés en 2023
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