Sondage : 53% des marocains pour les "châtiments corporels" pour … – Hespress Français
Un nouveau sondage réalisé par le réseau « Afrobaromètre » révèle que plus de la moitié (53 %) des Marocains soutiennent l’utilisation de « châtiments corporels » pour discipliner les enfants, dans le but de prévenir leur déviance et de les rendre plus obéissants.
L’enquête, menée dans 36 pays africains à l’occasion de la Journée internationale de l’enfant africain, révèle que la majorité des Africains continuent de justifier l’usage de la force physique pour punir les enfants. Des pays comme le Cameroun, le Bénin, le Burkina Faso et le Nigeria enregistrent un taux de soutien de 90%, où neuf citoyens sur dix estiment que des châtiments corporels sont nécessaires pour corriger le comportement des enfants.
En moyenne, entre 2021 et 2022, 40 % des citoyens s’opposent à l’utilisation de la force physique par les parents pour discipliner leurs enfants, tandis que les 60 % restants considèrent que les parents peuvent « toujours » ou « de temps en temps » recourir à des châtiments corporels pour punir leurs enfants.
Cependant, ces données montrent également une augmentation de l’opposition et du rejet de cette méthode d’éducation au cours des cinq dernières années, notamment au Maroc, au Malawi et en Tanzanie. Les citoyens instruits et à revenu élevé sont les plus en désaccord avec cette pratique.
Entre 2016 et 2022, les données révèlent une diminution du pourcentage de citoyens africains qui croient en l’utilisation de châtiments corporels dans l’éducation de leurs enfants. En moyenne, cela représente une baisse de 5 points de pourcentage dans 32 pays africains, tandis que le Maroc enregistre une diminution de 2 points de pourcentage.
Les chiffres montrent également que les habitants des zones urbaines des pays africains sont plus en désaccord avec l’utilisation de la discipline physique sur les enfants, avec 40 % d’opposition par rapport à 36 % dans les zones rurales. De plus, le groupe d’âge de plus de 55 ans s’oppose davantage à cette forme d’éducation « basée sur la violence » avec 41 % d’opposition, contre 37 % pour le groupe d’âge de 26 à 55 ans.
L’Organisation mondiale de la santé considère que les châtiments corporels infligés aux enfants « entravent leur développement et violent leurs droits ». De plus, un ensemble de conventions internationales criminalise toutes les formes de pratiques cruelles envers les enfants et les protège de toute forme de violence, en particulier celle commise par les parents. Parmi ces conventions figure la Convention internationale des droits de l’enfant, ratifiée par le Maroc en 1993.
Le Royaume s’est également engagé à garantir le droit des enfants à la protection en intégrant plusieurs dispositions juridiques dans la Constitution marocaine de 2011. L’article 32 stipule que « l’État s’engage à fournir une protection juridique, sociale et morale égale à tous les enfants, indépendamment de leur situation familiale« .
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